Citations sur L'intelligence artificielle n'existe pas (10)
Je définirais l’intelligence comme la capacité de casser les règles,d’innover, de s’intéresser à ce qui est différent, à ce que l’on ne connaît pas.
Pour moi, être intelligent, c’est avoir de la curiosité, des curiosités diverses.Mais je la vois aussi dynamique, globale, capable d’abstractions et susceptible d’évoluer au cours du temps. Ce qui est considéré aujourd’hui comme de l’intelligence peut ensuite être vu comme de la simple connaissance. J’ignore si elle ne concerne que les humains, mais je pense qu’elle est réservée au vivant. Est-ce que les fourmis innovent ? Est-ce que le chien est intelligent ?
L’innovation est l’un des marqueurs de l’intelligence, car elle permet d’aller au-delà de ce qu’on pense possible ou connu, en cassant les règles et les croyances du moment.
Les oiseaux de mauvais augure qui nous prédisent un monde
délirant où les robots prendraient le pouvoir et nous domineraient, ou ceux qui nous font miroiter un monde dans lequel l’intelligence artificielle résoudrait tous nos problèmes, ns racontent tous n’importe quoi et risquent de porter la responsabilité de ce troisième hiver de l’IA qui nous guette aujourd’hui. À cause d’eux, soit par peur, soit par dépit, nous risquons de voir les recherches et avancées en Machine Learning et Deep Learning être stoppées en plein élan, alors que nous n’en sommes qu’aux balbutiements de ces domaines.
Les mathématiques sont basées sur des preuves objectives, c’est pour ça que je les aime. Dès que c’est subjectif, comme c’est souvent le cas pour la physique, je suis beaucoup moins à l’aise. En mathématiques, il y a les axiomes ou les postulats qui, contrairement aux théorèmes, sont considérés comme allant de soi, et n’ont pas besoin d’être prouvés. Très tôt, j’ai senti le besoin de formuler un postulat.
La tentation de l’expatriation est forte car l’herbe est plus verte de l’autre côté de la barrière. Il y a urgence à revaloriser la recherche et les doctorats en France car malgré plusieurs années d’apprentissage supplémentaires, on a toujours intérêt aujourd’hui à faire une école d’ingénieur comme Polytechnique, Centrale, ou les Mines, plutôt qu’un doctorat, pour acquérir plus de crédibilité sur le marché du travail
Les gens étaient en réalité beaucoup plus dans la théorie que dans la pratique, alors qu’aux États-Unis les équipes construisaient des projets en voulant que la technologie arrive le plus rapidement possible chez les gens. Les équipes étaient aussi beaucoup plus diverses. Je me souviens au SRI d’un mathématicien très baba cool, Richard Waldinger, qui était tout le temps pieds nus. Je n’ai jamais vraiment compris sur quoi il travaillait, mais il était très sympathique et très respecté.
La possibilité que les robots créés par les humains prennent le contrôle et précipitent notre extinction ne repose sur rien de tangible. Nous jouons à nous faire peur, ce qui peut être sympathique au cinéma en mangeant du popcorn, mais n’a aucun fondement scientifique.
Je suis très opiniâtre, je n’abandonne jamais. Je peux passer des heures, des jours entiers à essayer de résoudre un problème, jusqu’à ce que j’y arrive. Je ne laisse jamais tomber, parce que je sais que je vais y arriver.
Aujourd’hui, beaucoup ont du mal à imaginer la vie sans Internet, mais beaucoup plus encore ont du mal à imaginer ce que va devenir la vie avec cet Internet omnipotent ! La technologie continue à rapetisser le monde, accélérer le temps, qui semble aller chaque jour un peu plus vite, et contribue à transformer la plupart des secteurs de notre économie.
Dès mon entrée à l’université dans les années 1980, j’ai eu accès à des ordinateurs connectés et j’ai vite réalisé qu’Internet allait nous amener très loin. Le monde entier était à portée de clavier, on pouvait communiquer facilement, en direct, avec qui on voulait, envoyer des documents, des photos. Ça m’a fasciné. En 1991, un truc qui s’appelait Gopher est apparu, ça permettait d’accéder encore plus facilement à toute sortes de données. Rien n’était vraiment organisé, on allait un peu à la pêche, mais avec un peu (beaucoup) de persévérance on arrivait à nos fins.
C’est difficile d’expliquer la façon dont je vois le monde. On dit souvent que c’est comme voir en noir et blanc, mais je n’ai pas cette impression. J’ai appris les couleurs, je sais que le ciel est bleu, que la pelouse est verte et la pastèque rouge. Donc pour moi, le monde n’est pas du tout comme une télé en noir et blanc. En réalité, je me suis souvent demandé pourquoi j’étais très sensible aux peintures de Van Gogh et beaucoup moins à celles de Rembrandt. Si le faible contraste des tableaux de ce dernier pouvait facilement expliquer cette réaction, il m’a fallu attendre les années 1990 et une brève sur France Info pour apprendre que Van Gogh était lui-même daltonien de niveau 5 et qu’il voyait, mais surtout peignait, le monde « différemment ».