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sur 980 notes
La voiture de Clara ne veut pas démarrer. Elle va être en retard.
Elle retourne chez elle et s'effondre. Une vague la submerge, celle du burn-out.
L'autrice trouve les mots pour décrire les émotions, les sensations, le vide, le désespoir, l'impuissance, le terrassement de l'esprit et du corps.
Avec délicatesse et fermeté à la fois, elle décrit les causes, les enchaînements.
Si le cas de chacun est unique dans ce genre de situation, un cadre peut tout de même être défini. C'est sur celui-ci que l'autrice s'appuie, rendant le cas de Clara symbolique et lui donnant une portée universelle. Chaque lecteur qui a vécu une situation similaire s'y retrouvera. Les autres comprendront.
Merci Gaëlle Josse d'avoir su trouver les mots pour décrire l'indicible.
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Clara travaille dans une société de crédit. Ce n'est pas ce qu'elle avait prévu au départ mais, suite à l'AVC de son père, elle a abandonné son projet initial d'enseigner le français à l'étranger pour ne pas s'éloigner. Elle est très investie dans son travail au point d'avoir préféré retarder son emménagement avec Thomas suite à une promotion dans son agence. Mais, « ce matin-là », sa voiture ne démarre pas et tout s'écroule pour Clara. Elle remonte dans son appartement, se retrouve assise par terre et n'est plus en mesure de faire quoi que ce soit. le médecin lui diagnostique un burn-out et la met en arrêt de travail. Gaëlle Josse nous fait vivre, ressentir le désarroi de Clara, sa descente en eaux troubles, son absence d'envie, de force, l'éloignement de Thomas mais aussi, peu à peu, le retour de l'envie de vivre grâce à de petites choses simples qui réveillent doucement Clara : l'odeur d'un bouquet de fleurs, un livre dans une librairie, Cécile, l'amie de toujours, qui l'accueille quelques jours. L'écriture est simple, le texte assez court et tout sonne juste. Ce qui arrive à Clara pourrait advenir à chacun d'entre nous : un grain de sable et toute la mécanique s'enraye.



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De la dentelle.
Gaêlle Josse est une dentellière des mots, des phrases.
Je viens de terminer un livre-poème.
C'est précis, ciselé, doux, chaud, doudouille, feutré, insaisissable.
Une littérature extraordinaire.
Un livre précieux.
Ces matins-là.
Je les ai bien connus ces matins-là.
Dans une autre Vie.
Le vide nauséabond, l'absence de désir, d'envie.
Plus la peine.
Tout à deux à l'heure, une heure voire deux pour se lever et aller se doucher.
Tout est difficile, compliqué.
Les rapports de Clara avec ses parents sont bouleversants de justesse et de précision.
Avec des phrases comme de la poésie.
Son escapade à la campagne, nous la vivons comme si c'était nous.
Et puis un jour, un peu de soleil, de lumière, de chaleur.
Mais doucement, si doucement.
Mais on s'en sort.
Par contre, le regard sera triste tout pareil.
Ça, on ne peut pas le changer.
Et c'est pourquoi on se reconnaît entre nous, ceux de l'ombre sans lumière, ceux de la nuit profonde, ceux des matins frileux.
On se reconnait par le regard comme elle dit.
Nous, les gens qui ont connu cet abîme, oui, on se reconnaît.
Comme une prière silencieuse.
Merci Gaëlle.
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Que ce passe-t-il dans la tête de Clara ce matin-là ? Une voiture qui ne démarre pas, le sentiment de ne pas y arriver, une angoisse qui la submerge, et la voilà effondrée, bloquée, vacillante.
Clara vient d'avoir une promotion dans la société de crédit dans laquelle elle est une employée compétente, efficace qui prend son métier à coeur. Mais un jour elle regarde ses clients différemment, entend les non-dits, comprend que la froideur et l'intransigeance exigés dans ce métier ne lui correspondent plus. Et pour ne rien arranger, sa nouvelle chef est insupportable, exigeante, stressante.
Les souvenirs affluent. L'AVC de son père, les rêves de voyage et d'exercer une profession à l'étranger qu'elle a laissé s'envoler pour rester auprès de ses parents à ce moment-là. Son métier qu'elle exerce brillamment mais qui au fond ne lui correspond pas. Son amoureux Thomas avec qui la vie est belle, mais qui peu à peu s'éloigne, ne la comprend plus.
Et Clara qui vacille, se retrouve seule, avec son chagrin, sa solitude, son incapacité à avancer dans cette vie si stressante dont elle ne veut plus. Clara en arrêt de travail, incapable de revenir à sa vie d'avant. Clara s'interroge sur ses désirs, ses envies, ses projets de vie.
Une fois de plus, l'auteur pose les mots qu'il faut sur les sentiments, le burn-out, la banalité du quotidien, et nous propose un roman réaliste et émouvant.
Ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/01/23/ce-matin-la-gaelle-josse/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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C'est l'histoire d'un effondrement. D'un matin, mais ce pourrait être un soir, où l'on ne peut pas continuer. Où le corps et l'esprit disent non.
Un trop plein de tout. Un trop plein de vide. Clara ne peut plus être l'employée modèle, l'amante heureuse ou la fille aimante.
Terriblement contemporain et intemporel, ce roman du burn out détaille subtilement le parcours individuel de Clara. Construit sur plein de petits riens, cette histoire prend alors une dimension universelle. Avec simplicité, sans donner de leçons, sans vouloir asséner une quelconque morale. Un modeste et juste partage d'émotions : fragilité, vibrations intimes et fulgurances entraperçues.
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Si en littérature, je cherche les instants de rupture, ces moments aussi fugaces que soudains qui font que l'ensemble des repères sont subitement mis à mal pour donner lieu à autre chose, avec le nouveau roman de Gaëlle JOSSE, j'ai été gâtée.

Deux événements avec des impacts psychologiques extrêmes, c'est l'effondrement.

Ce qui m'a fascinée dans ce roman, c'est l'approche de l'environnement, celui de l'intime, du clos, du familial, du privé, du logement, de l'intérieur, opposé à celui de l'ouvert, du professionnel, du public, du monde, de l'extérieur.

Quand Clara chute, il en est fini des apparences, du rayonnement, place au champ domestique et ses tâches, la préparation des repas, l'entretien du linge, le ménage. La vie de la jeune femme, coupée du monde, ne repose plus que sur l'essentiel, la satisfaction de ses besoins vitaux. le parcours n'en est pas pour autant à l'abri d'accidents, à l'image de ce bol d'oeufs battus tombé au sol dans la cuisine ou de la mort du chien de Cécile, son amie.

Ce qui m'a frappée, c'est l'absence quasi totale de porosité entre les deux sphères, publique et privée, alors que la jeune femme est au plus profond du gouffre.

"Ce matin-là" devient un roman social dans ce qu'il témoigne d'une époque et des conditions de travail pratiquées dans le domaine bancaire du début du 21ème siècle, avec tout ce qu'elles comportent d'avilissant pour les individus.

Mais plus encore, ce qui est éprouvant dans ce roman, c'est l'approche du corps et de ses soubresauts. Celui de Clara vit un burn-out. Il sur(réagit) et prend le pouvoir avec des comportements que seul lui maîtrise.

Mais ce roman serait profondément triste s'il ne s'agissait que de décrire un corps et une âme meurtris.

Non, Clara a la volonté de sortir la tête de l'eau. Elle connaît ses faiblesses, elle sait aussi pouvoir compter sur sa capacité à se reconstruire. "Ce matin-là" devient alors le roman d'une certaine forme de résilience.

Dans sa relation aux autres, elle s'attache à identifier ceux qui la tireraient vers le creux de la vague et les évince, pour le moment, de son itinéraire. Elle choisit de ne miser que sur ceux qui peuvent la sauver du naufrage.

Dans ce roman, Gaëlle JOSSE fait de la vie un objet littéraire et, par le jeu de l'écriture, la décline dans toutes les dimensions, depuis le singulier jusqu'au pluriel, depuis l'indéfini jusqu'au déterminé, depuis le particulier jusqu'à l'universel :

"Une vie, sa vie, notre vie, une vie..."

Dans ce même registre, j'ai été séduite par ses usages du verbe "apprivoiser", tantôt dans sa forme transitive, tantôt pronominale, montrant la complémentarité des deux pour retrouver un juste équilibre.

Je me suis délectée, une nouvelle fois, de la sensibilité de Gaëlle JOSSE, sa manière très singulière d'explorer les âmes, et plus précisément, les états d'âme.

Elle le fait dans une plume éminemment poétique.

Les mots sont empreints d'humanité, les phrases sont belles, le livre est lumineux. Quelle plus belle leçon de vie que de VIVRE.




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Un beau jour Clara n'y arrive plus. Elle ne peut plus se lever, se réjouir, se rassurer. C'est le début d'une spirale infernale pour retrouver le goût, l'envie, l'espoir. Je me suis plongée dans ce roman sans en connaitre le sujet. Je lis rarement les résumés, là encore j'y suis allée à l'aveugle. Dès les premières pages, les mots de l'autrice m'ont pris à la gorge. le thème au coeur de cette histoire m'était peut-être un peu trop familier. J'ai été partagée entre l'envie de profiter de la poésie indéniable de la plume de l'autrice et l'envie incontrôlable d'en finir. En effet, l'histoire de Clara a trouvé écho dans ma propre histoire, et des souvenirs, angoisses ont refait surface au cours de ma lecture. Résultat des courses, je pense être passé à côté du livre et n'avoir pas pu apprécier ce roman à sa juste valeur. Je crois que j'étais dans un mauvais jour tant pis pour moi. Ce n'est pourtant pas totalement sombre, Gaëlle Josse envoie beaucoup de lumière et transmet de l'espoir à travers ses mots.
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Ce matin-là, la voiture de Clara ne veut pas démarrer, une panne qui va enrailler toute sa vie. Clara, c'est cette jeune femme de 35 ans, dynamique, battante, elle possède tout ce dont on pourrait rêver : un travail très bien rémunéré, un compagnon fidèle, un appartement cosy et agréable et des parents aux petits soins (voire un peu trop).

Mais, dans la vie, il faut toujours se méfier des apparences... Ce matin-là, lors de la panne, tout s'écroule pour Clara. Impossible d'appeler un dépanneur, d'appeler son employeur ni même son compagnon. Tout s'effondre en elle, physiquement comme moralement : burn-out !

Qui de mieux que Gaelle Josse pour se pencher sur le sujet du burn-out ! Certes, le sujet peut paraître peu attrayant, pas du tout glamour, difficile en ces temps si obscur. Mais la douceur, les mots simples, sans pathos de Gaelle Josse font de ce livre sombre, un roman lumineux et puissant.

De sa plume délicate, Gaelle décrit si bien ce nouveau "mal", où les journées sont vides de sens, où faire un geste, un pas, même prendre un livre ou un repas peut prendre des heures, des jours, des semaines.

Un roman qui met en lumière les fragilités de l'âme humaine. Gaelle Josse en fait un roman extrêmement subtil, distillé à merveille. Un roman universel sans notre monde de plus en plus confondre à ce type d'épisode.

Un roman beau, réaliste en tout sens. Un sujet qui me touche particulièrement car ayant moi-même vécu cette nouvelle "maladie" contemporaine. Voilà pourquoi je peux vous dire que ce roman est vrai et sincère. Heureusement, la vie reprend toujours le dessus, ce qui rend la lumière de ce roman encore plus rayonnante.

Rien de sinistre, de plombant, de noir total dans ce roman aux effluves subtil, car comme toujours Gaelle Josse fait apparaitre la lumière au bout d'un long tunnel, et c'est une nouvelle fois très réussie !
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Ce matin-là, c'est un matin où Clara n'a plus la force. Trop de pression, trop de mal-être dans son travail. Elle a pris sur elle, sentie la situation se dégrader, elle a lutté, longtemps, puis un matin elle n'a plus eu la force de mener la bataille.
Clara est en burn-out, le vrai, pas celui où on en a juste marre de son travail. Celui qui annihile toute force en l'individu. Ce livre, ce n'est pas les causes du burn out qu'il met en avant, il en jette les grandes lignes, c'est surtout sur la guérison que le récit se concentre...Le remède n'est pas dans la reprise de la lutte, il faut des fois toucher le fond pour mieux rebondir....
Comme d'habitude, c'est avec beaucoup de sensibilité, de pudeur, que Gaëlle Josse traite le sujet. Elle a cette écriture si magique et si lumineuse qu'elle ne rend pas cette lecture déprimante. J'ai beaucoup aimé cette lecture, qui amène à réfléchir sur sa propre vie.
Merci à Netgalley et Notabilia pour cette lecture.
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Se reconstruire et se réinventer après le burn-out!

Clara est une jeune femme au profil gagnant : dynamique, compétente et qui se donne tous les moyens de réussir ; des costumes trois pièces, un agenda bien rempli, un important portefeuille de clients, une organisation sans faille, une disponibilité à toute épreuve.

Son métier ? Vendre de l'argent. Clara est conseillère de clientèle dans une agence de crédit.

Au fil de sa carrière, en plus d'horaires élastiques et de responsabilités à rallonges, Clara gagne la reconnaissance de ses pairs: au bureau, on la surnomme "Carabosse", dans le bon sens du terme suppose-t-on puisqu'il s'agit d'un gentil jeu de mots entre collègues...

Et ce n'est certainement pas son compagnon Thomas qui s'aventurera à entraver ses ambitions professionnelles. Quant au reste de la famille, et bien Clara gagne très bien sa vie, il n'y a donc rien à désapprouver.

Dans le domaine de Clara, pour évoluer et s'épanouir, la règle d'or est de toujours faire plus : plus de chiffres, plus de responsabilités quitte à sacrifier son temps libre et donner de sa personne lorsque la situation le requiert.

Vendre de l'argent et aimanter le profit n'est jamais chose simple: chaque dossier traité ou en cours est l'aboutissement de calculs complexifiés et de manipulations parfois inscrupuleuses.

Comme ce matin-là.

Juste après avoir conclu un prêt à la consommation avec un couple âgé, elle craque et s'évanouit au travail.

L'urgence passée, demeure la question inéluctable : et maintenant ?

À travers un récit tourbillonnant, entre le passé et le présent, un texte mélancolique et quelques éclaircies poétiques, la vie de Clara illustre la genèse d'un burn-out professionnel et comment vivre et se réinventer après un tel brisement.

Ce roman interroge également sur la considération de la vocation professionnelle. Les réelles questions à se poser lorsque le simple fait de se rendre au travail se transforme en calvaire et que l'atmosphère y devient délétère. L'on voit ici à quel point il est dérisoire de persévérer dans un métier dont on ne perçoit plus le sens, dans une profession contraire à ses convictions et valeurs profondes.

Pour ma part, bien qu'il s'agisse d'une fiction, l'histoire de Clara m'a passionnée dans la mesure où, très subjectivement, j'ai déjà connu, dans mon entourage, quelqu'un comme Clara...

Coup de coeur.

Lu et Approuvé sur aikadeliredelire.com

https://www.aikadeliredelire.com/2023/02/lu-approuve-ce-matin-la-de-gaelle-josse.html?m=1




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