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sur 980 notes
Un roman sur le burn out, quand le corps et l'esprit disent stop. Une petite goutte d'eau qui fait déborder le vase, et tout se renverse, tout s'arrête. La peur de ne pas se sortir de cette descente, le regard des autres, le regard de soi sur soi, l'estime de soi qu'il faut retrouver.
Un roman de Gaëlle Josse tout en douceur. Un petit aperçu de ce que peut être un burn out. Cela reste un roman qui évoque un peu en surface, mais il a l'avantage de ne pas être plombant. C'est une approche délicate de cet état.
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Un livre sensible , sonnant au plus juste… décrit avec finesse… le burn-out d'une jeune cadre dynamique, Clara; Après l'effondrement de notre » anti-héroïne « les portes de l'espoir s'ouvrent timidement et une RECONSTRUCTION pointe à l'horizon!

« Son regard erre sans se fixer, et elle ne parvient plus à entrer dans la ronde, à dire les mots du quotidien, les mots prudents, comme des passerelles tendues au-dessus des rapides. Cette impression d'avoir perdu le lieu, l'axe, le repère, la maison intérieure, de n'être qu'une plume, une feuille malmenée par le vent.

Certains matins, comme ça.” (p. 65)

J'essaierai d'être brève, pour une fois , au vu de l'abondance justifiée des critiques… (***Plus d'une centaine)

Ayant vécu il y a de nombreuses années un « affaissement brusque et sidéral », après des années de suractivité professionnelle et trop peu de sommeil, j'ai dû reconnaître un épuisement généralisé .

Un burn-out [ dans les années 90, le mot n'existait pas ou était très peu présent dans le vocabulaire quotidien]…. Mais c'était bien cela. Je trouve la description de cet état , excellemment décrit par Joëlle Josse… Un style toujours élégant, fluide…léger, poétique …pour décrire la descente aux enfers, dans un no man'land…indéfini, où il n'y a plus ni volonté ni envie d'agir, de bouger… Chaque geste demande un effort disproportionné… où l'autre, les autres se sentent étrangers, impuissants ou paniqués…Le vide se fait donc autour de la personne fragilisée…

Dans l'histoire du personnage féminin décrit dans cette fiction,on ne peut pas s'empêcher de songer à l'évènement-bourrasque à l'aube de ses 20 ans, alors qu'elle se prépare à commencer sa vie, en partant à l'étranger pour enseigner le français : son « rêve » ! . Son père est foudroyé par un AVC et voyant le désespoir et désarroi absolus da sa mère. Elle renonce et annule son départ… pour rester auprès d'eux, son frère aîné ne se pressant pas pour lui apporter son aide…

Si elle avait pu partir réaliser ses projets premiers est-ce qu'elle aurait choisi ce métier particulier de « vendre de l'argent » , est-ce que son existence aurait connu une pareille « chute ??
« …Promotion, pressions, rentabilité, harcèlements sournois pour toujours plus de résultats… Jamais de fin, et la souffrance au travail démarrant, s'infiltre progressivement…jusqu'à épuiser et dévorer de l'intérieur cette trentenaire énergique et ambitieuse...

D'un côté, un métier valorisant, tourné vers les autres, l'autre, « cannibale « des fragilités, et des précarités financières des personnes, comme ce prêt demandé par des retraités modestes pour gâter leurs petits-enfants…qui préfèrent rendre visite aux autres grands-parents, plus argentés…Notre conseillère financière , à cet einième demande de prêt » ouvre les yeux, a de plus en plus de mal « avec la morale » ou plutôt « la non-morale » de son job…. le contenu de ces deux métiers sont simplement aux antipodes… »humains » et en termes "d'idéal » , de valorisation personnelle…

Notre « anti-héroïne » perdra son « petit ami »… dépassé par les évènements, ce dernier se sentant impuissant, avec l'angoisse de « chavirer » lui-même… Heureusement, la lumière, la main tendue viendront de l'amie de jeunesse. Une amie énergique et dans un même temps , dans l'empathie ! Une belle relation…qui redonnera l'Elan vital à notre « naufragée » !
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Ça ne prévient pas quand ça arrive
Ça vient de loin
Ça c'est promené de rive en rive
La gueule en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous ensommeille
Au creux des reins
Le mal de vivre
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre

Tout est dit dans ces paroles de Barbara. C'est ce qui arrive un matin à Clara, un trop-plein de pression de l'entreprise financière qui l'emploie. Être disponible 24-24, toujours plus de résultat et patin-couffin.
J'ai aimé ce mélange des choses de la vie entre espoirs et désespoirs, et surtout les petites qui semblent insignifiantes chez ces personnes qu'elles croisent : l'hôtesse de l'air qui met son envie de bébé dans une valise, ce vieux couple qui fait un crédit pour le Noël de leurs petits-enfants, un livre, le fait qu'elle ne se reconnaît plus elle-même, le reste à découvrir en le lisant.
Roman tout en sensibilité dont le sujet me semble un peu en décalage en cette période de pandémie ou beaucoup de salariés sont en télétravail ou au chômage.
Lu, en ayant vu passer la critique de Bookycooky.
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Ce matin-là, la voiture de Clara ne démarre pas et c'est son corps qui lâche : Trop de pression au boulot, une cheffe impossible, un métier exercé par défaut.
Professeure elle voulait être, conseillère clientèle elle est devenue, après l'AVC de son père. Et là elle ne peut plus. Un effondrement total. Diagnostic : Burn out. Incapable de se lever, incapable de reprendre son poste, incapable de s'occuper de ses proches.
Comment continuer ?
Heureusement elle n'est pas seule dans l'épreuve...
Mais la reconstruction va être longue.
Avec délicatesse, Gaëlle Josse narre la dépression, les journées bien trop longues, le temps qui s'étire, les déceptions, la vie qui continue même quand tout est à l'arrêt.
L'amitié aussi, surtout.
Le sujet est d'époque, parfaitement en osmose avec la morosité ambiante. Pourtant le roman reste lumineux, grâce à la plume gracieuse, minutieuse, délicieuse de l'autrice.
Un très joli texte avec un retour à la terre précurseur d'un retour à la vie !
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le roman s'ouvre 12 ans plus tôt avec le papa de Clara terrassé par un AVC.
On la retrouve en 2018.
Sa voiture, garée devant chez elle, ne démarre pas.
Ce jour-là, elle ne va pas travailler, elle est incapable de bouger.
Commence la descente aux enfers : un burn-out annoncé par la caractéristique de Clara de vouloir trop bien faire tout ce qu'elle entreprend.
Nouvellement promue dans une banque, elle se sent poussée sans arrêt dans ses retranchements par une "boss" trop exigeante.
Entre les lignes, on sent bien qu'elle arrivera à redresser la barre.
Pas besoin de suspense. le déclic arrivera.
C'est surtout la plume poétique et profonde de Gaëlle Josse qui embellit la lecture et le regard qu'elle porte sur le personnage de la jeune femme.
Et ces petites pages entre les chapitres avec des citations très bien choisies ou des mots estropiés d'une lettre qui en changent le sens comme vacillant et vaillant, aimer et amer.
Ces petites pages en rapport avec les pensées mélancoliques de Clara.
La narration s'effectue du début jusqu'à la fin à la troisième personne afin de nous décrire Clara.
Pour moi, trop de descriptions par rapport au vécu. J'aurais voulu un peu plus plus de vie dans le roman.

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Les Clara n'ont pas beaucoup ce chance en ce moment le "burn-out" les attend au détour d'un soir ou d'un matin, ici c'est "ce matin là".
"Clara dans la tourmente" de V.Message est un gros livre bien intéressant, celui de G.Josse est comme tous ses livres depuis 10ans ,court, direct, sans mots qui ne seraient pas nécessaires.
Clara , se matin là, voit sa vie partir en lambeaux, elle ne peut plus suivre , son travail la dévore. a la suite, son amoureux la délaisse, c'est grâce à l'amitié qu'elle s'en sortira et pourra reprendre ses rêves de jeunesse délaissés pour ses parents vieillissants, même si le passé ne revient jamais.
Ce n'est pas un roman gris, la vie prend le dessus. J'avoue malgré moi ne pas avoir ressenti le même bonheur de lecture qu'avec les autres ouvrages de G.Josse, et pourtant j'attends déjà le suivant.
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Ça démarre fort ! chez Gaelle Josse c'est courant, on a souvent que peu de pages, 215 en l'occurrence pour prendre une grande claque qui en général remet bien les idées en place.
Ce roman pour moi est un livre miroir, un de ceux où les phrases me ressemblent.
Cela commence par un « brule-dehors » parce que tu manques de « rentre-dedans ».
Clara se croyait une « warrior » mais elle est terrassée par un « nightmare » attaquée par des armées de mails, des bombes de sms, puis arrivent juste derrière les drones de petites phrases acides qui volent dans la boite crânienne et étouffent toutes les velléités. En fait il en résulte que pour son job de garantie dans une société de crédit : elle est « fragile », et s'en veut de l'être.
« Elle se déteste d'avoir pensé qu'elle pourrait réussir en faisant les choses à sa manière, sans brutalité, par la seule force de son charisme et de son enthousiasme. »

T'as pris ce boulot pour pas partir parce que ton père à fait un AVC. T'avais une autre idée : voyager pour apprendre le français à d'autres, ailleurs. Cool. Et puis voilà. Faut aider ta pauvre mère. T'as pas le coeur de les laisser.
Alors parce que tout s'accélère trop, tout ralentit, jusqu'à l'arrêt complet du véhicule vitalité. Et bizarrement, c'est maintenant qu'il faudra se serrer la ceinture.

La vie de Clara se déroule comme un rouleau de machine à calculer ses erreurs, ses attentes déçues. Elle s'est pourtant donnée sans compter mais c'est l'heure des comptes et l'addition est lourde. : « Burn-out ». Évidemment en anglais, c'est bien plus sévèrement burné.
Le fait est que t'es dans la merde, celle qui te paralyse, qui t'enfonce dans ton canapé.
Pour t'en sortir, il faudra escalader tes répulsions, gravir tes appréhensions.

Gaëlle Josse m'émeut de son acuité. Il faut avoir digérer mille vies pour restituer celles des autres sans se tromper. Qui lui a dit que plus on est soi, plus on est seul, qu'il faut recomposer avec les autres ? Quelquefois d'ailleurs avec des plus paumés que soi. Pour Clara, c'est à la campagne auprès d'une amie qu'elle va retrouver un peu d'équilibre pour tenir debout.
« Après l'embrassade, elles se regardent, chacune cherchant à deviner quelque chose dans les yeux de l'autre, quelque chose qui échapperait aux mots, quelque chose de caché par cet éclat de joie. »

Ce matin-là, j'ai bien fait de prendre ce livre-là, j'y ai appris un mot démodé, la « reverdie ». le renouveau printanier, c'est joli.
« Mais enfin, Clara, quand cesseras-tu d'en demander toujours plus à la vie ? Je ne demande rien, maman, j'essaie simplement d'arrêter de me brutaliser, je fais ce que je peux. Elle voudrait ajouter que la vie court vite, qu'elle court sur les corps et les visages, qu'elle laboure les coeurs et les âmes, que le temps nous met des gifles jour après jour et que les larmes et les souvenirs creusent d'invisibles rivières, qu'il faut courir vers son désir sans regret et sourire à ce qui nous porte et nous réjouit. »

Bien joué Clara, elle est bien cachée ta douleur derrière ton sourire.
Bien vu Gaëlle, « On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux. » (St Exupéry)


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C'est arrivé un matin sans prévenir.
Clara devait partir au travail, elle était déjà en retard, et sur le parking sa voiture refuse de démarrer. Et cette panne entraîne tout son corps à sa suite, un corps qui ne peut plus, un corps qui n'en peut plus, et tout s'effondre.

Clara est pourtant ce qu'on pourrait appeler une « battante ». Travaillant dans une banque, avec toujours plus de responsabilité. Un métier très prenant au point qu'elle lui donne la priorité devant sa relation avec Thomas – lequel va s'éloigner peu à peu puisque Clara ne lui laisse guère de place.
Jusque là tout allait bien. Mais « ce matin-là » rien ne va plus.

Commence alors pour Clara une descente aux enfers. Plus de goût à rien, et surtout pas à travailler. Plus de sommeil. Peu de nourriture. Clara ne peut que ressasser, penser à cette enfance bancale, à ses moments de bonheur chez ses grands-parents tandis que sa mère ne pouvait plus s'occuper d'elle, et le brusque retour à la réalité.

Clara a pourtant une relation particulière à son père mais le récit s'ouvre sur l'AVC qui le conduit brusquement à l'hôpital. Peu de relation d'affection avec son frère dans une forme de rivalité avec le père – et une histoire du passé qui ressurgira à l'improviste.

Quelques temps plus tard un déjeuner avec des collègues l'a replonge pour quelques heures dans l'ambiance du bureau. Mais le coeur n'y est pas et les collègues sont maladroits : comment s'exprimer devant celle qui a fait – le mot n'est jamais prononcé – un « burn-out » ?

Et puis il y a enfin un rayon de lumière. Après l'enfer de la solitude, le rendez-vous raté avec un psychologue, les médicaments prescrits par un médecin qui reste dans la pharmacie, il y a enfin une main secourable : ce sera celle de Cécile, son amie d'enfance. Celle-ci est infirmière, a un mari agriculteur, et des enfants charmants. Mais tout n'est pas si rose dans la vie de Cécile. Pourtant, pour Clara, ce partage de la vie de Cécile pendant quelques semaines est la bouée de sauvetage qu'il lui fallait.

Gaëlle Josse excelle à dire les tourments intérieurs d'une jeune femme en dépression.

J'avais aimé « les heures silencieuses » et sa plume sensible qui sonne juste. Ici, par petites touches, elle dresse le portrait d'une femme moderne … à laquelle on peut tout à fait s'identifier, tant le monde du travail peut être parfois impitoyable. Une vraie réussite.
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Clara n'y arrive plus. La pression de sa chef au boulot lui bouffe la vie qu'elle sent lui filer entre les doigts. Même Thomas , son mec, ne semble plus rien y pouvoir.

Même si le sujet est on ne plus sérieux , même si l'on a envie de pousser Clara hors de sa crise et de lui redonner goût à la vie, j'ai eu l'impression de livre un livre quelconque . Pas dérangeant , bien écrit, avec un personnage central qui suscite l'attente mais un livre donnant un sentiment de déjà lu, seule la fin pouvant s'écrire de façon un peu surprenante.
Finalement, le meilleur moment aura été la visite de Clara chez ses amis du sud pour moi, une vingtaine de pages qui nous ont amenés vers des pages qui m'ont perdu et désintéressé.

Une lecture rapide qui sans être désagréable , ne restera pas dans mes souvenirs impérissables .
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Cela faisait un moment que ce roman me titillait. J'avais envie de découvrir cette auteure.

Alors je m'y suis plongée, motivée par cette lecture.
Mon engouement est retombé comme un soufflet à fromage. Certes le thème n'est pas rose et ne prête pas à sourire et pourtant je le connaissais.

Quand la mécanique cérébrale lâche, quand le corps ne suit plus, c'est une véritable séisme qui s'abat sur vous et tout semble plus qu'insurmontable. Il n'y a plus de vie, plus d'énergie, plus d'envie de faire, on est au bout de soi et rien ne va plus.

J'ai mis du temps à écrire ces quelques mots car mon impression générale sur cette lecture par rapport au thème abordé, m'a laissé perplexe. le réflexe est le retour à soi-même si mon but premier n'était pas celui-là.

J'ai trouvé que la protagoniste Clara s'en sortait honorablement bien de son burn out ! Il est important de garder à l'esprit qu'il s'agit d'un roman et non d'une histoire vécue. Voilà comment j'explique tout simplement mon impression de malaise à l'issue de cette lecture.

Lorsque j'ai lu la critique de Ladybirdy je me suis sentie moins seule, en adéquation avec ma pensée…et pas complètement à côté de mon ressenti personnel.

Un autre titre m'aurait mieux convenu, je pense.
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