Difficile de résumer "Le dernier rire" : un homme âgé raconte à sa façon le récit de sa vie qui l'a emmenée notamment à Paris. photographe international, il parcourt sa vie comme une bobine de pellicule, mais dans un grand désordre apparent. Ses femmes, sa fille ( qui est la grande énigme de sa vie, finalement), ses amis, ses engagements : le tout est restitué en 2030, année de la fin de sa vie.
Au centre de son récit savoureux : que vaut la vie vécue au regard de son environnement, des idées qui passent et impriment une marque parfois triviale, et des amis/ennemis qui font partie intégrante de la bobine ? La parole est parfois donnée à Para, sa fille, comme pour éclairer (ou révéler) la personnalité de son père.
Mais il n'en est rien : on ferme le livre en se demandant encore et encore pourquoi ce personnage nous émeut, nous ressemble et nous interpelle. A suivre...
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Voilà une lecture qui aura marqué mon été 2011. Ecriture fine et subtile, honnêteté intellectuelle du personnage principal, humour ( voire dérision): l'ensemble donne un récit à nul autre pareil. Apparemment décousu, le livre aborde nombre de thèmes essentiels; le rapport au temps est ici capital ( la fiction de l'année 2030) nous y aide.
Et la photographie, art majeur de la contemplation des évolutions du monde, y est sublimée toujours à bon escient.
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J'ai fait goûter l'espresso à ma mère une fois, en 1982. Je revenais de New York d'où j'avais rapporté une boîte de café non pas italien, mais portorician, noir comme mes cheveux.
Elle fronçait le nez en respirant l'odeur.
- Quel goût ça a?
Je lui ai servi une tasse, avec des tonnes de lait et de sucre. Elle a pris une gorgée et l'a recrachée avant de courir se laver les dents, puis elle s'est allongée en disant :
- J'ai mal à la tête.
Au bout d'un moment, elle m'a regardé, paniquée :
- Tu es sûr que c'est végétarien?