Griffes d'ange

Rêve ou réalité, cauchemar ou viol. C'est assez trouble et troublant à la fois. Je pense que nous sommes dans un cas d'inceste. Une femme cherche à se reconstruire, après la mort de son père. J'ai fait de suite le rapport avec les chansons de Barbara, L'Aigle Noir et Nantes. Les textes sont lourds, indigestes. Les dessins froids et cruels. La femme doit se recréer, trouver sa liberté, son moi profond, redevenir ou devenir femme. Elle en veut au monde entier mais se pose d'abord en victime. Elle se mue en prédateur, devient homme, avec l'organe possesseur, dompteur, pour ensuite, après l'avoir consumé, le transformer en vagin. Redevenue femme, elle peut de nouveau se sentir remplie, inhibée de sa culpabilité d'être celle qu'on peut pénétrer. Parcours compliqué, douloureux. Elle s'écorche et nous écorche, plonge au plus profond du dégoût d'elle-même et du genre masculin, pour, au final, se transformer en un être mutant qui n'est pratiquement plus qu'un sexe qui n'a pour charme que de la laideur. Dur, ce livre illustré, violent, insoutenable. Si son seul but est d'émouvoir, il y arrive mais en empruntant le chemin de la répulsion. Qui ose encore dire que la vocation de l'art est de révéler la beauté ?

Le cri blanc et visqueux de la vie !


‘Griffes d'ange' est en fait un portfolio érotico-pornographique de Moebius (de 94) proposé sous forme d'un album relié (de 25cm de large sur 33cm de haut) contenant très exactement 35 dessins (de 92 et 93), en N&B pleine page grand format, figurant tous sur les pages de droite du livre, celles de gauche accueillant à chaque fois un très court texte de ‘Jodo' autour d'un tout petit dessin supplémentaire de Jean Giraud sans rapport avec le dessin principal d'à côté ; les textes en question -sans véritable intérêt- permettant surtout d'associer les noms de ces deux géants de la BD contemporaine.


Résultat des courses : 35 dessins relevant surtout de l'imagerie sadomasochiste, parfois seulement érotique, d'autres fois carrément pornographiques ; des femmes aux seins lourds, affublées parfois de sexe bien masculins, s'offrant, soumises, aux caprices d'hommes masqués pour la plupart d'entre eux.


Quelques dessins sont vraiment réussis, mais, dans l'ensemble, ce portfolio demeure toutefois froid et distant et plus 'con' que sensuel. N'est pas Paolo Eleuteri Serpieri ou Luis Royo (pour ne citer que deux exemples) qui veut : l'érotisme demande des nuances, une ambiance et du mystère, ingrédients dont nos deux ‘lascars' ne se sont guère servis, malheureusement pour nous !

Le dessin de Moebius est toujours aussi bon.

Maintenant, je dois être aussi sincère dans ma note : je me suis emmerdé, j'ai pas compris les métaphores (et j'ai pas envie de me forcer pour le comprendre), l'esthétique est pas à mon gout et je suis hermétique à la prose de Jodorowski.
La BD m'est tombée des mains, je me suis décidé à suivre la fin pour voir si quelque chose de différent allait se passer mais franchement, je m'en fichais. Et j'arrive vraiment pas avec les aspects incestueux que Jodorowski qui sont bien trop présents dans son oeuvre. Je reste prude, mais moi ça ne m'intéresse pas.

Et niveau dessin, c'est du Moebius, OK, mais je suis là pour une BD. Là on a franchement de l'illustration surréaliste et finalement je suis plus écoeuré lors des scènes SM. D'autant que j'ai l'impression que certains dessins sont repris (j'ai reconnu le dessin faisant l'ouverture de "La folle du Sacré-coeur"). Pour ma part, c'est du non et non, je rends la BD !

Cette BD pour adultes, met en avant une femme qui vient de perdre son père. Elle cherche à se reconstruire en d'analysant sexuellement en passant par plusieurs phases.

L'auteur apporte plusieurs sujets sexuels interdits ou non par la société, comme découverte de soi-même et pas juste l'acte de la jouissance.
L'histoire est troublante et au début incompréhensible, mais permet d'avoir une autre vision de l'humanité.