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Armel Job nous emmène dans une famille bien sous tous rapports. Enfin , extérieurement.
Marie-Rose et Édouard ont 4 enfants. Elle travaille comme gynécologue dans un hôpital de la ville et son mari a une agence immobilière.
La soeur de Marie-Rose, fragile psychologiquement, garde les 4 enfants et vit à demeure chez sa soeur.
L'aîné des enfants donne un ordinateur à sa tante et lui en explique petit à petit les rouages.
Élise, la tante va donc sur Internet et se met en tête de rechercher un mari. C'est ainsi qu'on pourrait l'imaginer.
Elle fait la connaissance d'un antiquaire au comportement plus que fourbe. Il semble tremper dans un trafic d'oeuvres d'art religieux volées avec l'aide d'un chanoine encore plus malhonnête que lui.
L'histoire va petit à petit prendre une tournure dramatique et surprenante dans le genre de l'attrapeur attrapé.
Le rôle joué par les observations du serveur du bistrot où Élise et Pierre, l'antiquaire se rencontraient, de l'hôtesse de l'hôtel où ils se rencontraient plus intimement nous aident à avancer dans la connaissance des personnages.
L'auteur belge admis à l'académie de la langue française De Belgique nous promène dans les rues de la ville de Liège qu'il connaît bien et fait aussi référence à la ville de Verviers où habite Élise.
Une analyse très fine ainsi que la trame du roman, un langage très choisi et précis font du roman d'Armel Job une lecture appréciable.
Un petit côté désuet et rigide dans la plume de l'auteur m'a un peu éloigné des 5 étoiles.
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Je jubile à l'heure d'écrire cette critique de « Sa dernière chance ».
Qu'est-ce qu'Armel Job peut être tordu (peut-être même un peu trop), à tresser une histoire où s'entremêlent les secrets, les convoitises – de femmes ou de tableaux, c'est selon -, les coups malhonnêtes, et même les sentiments sincères !

Nous sommes dans une petite ville de l'est de la Belgique, non loin de Liège. Elise, une femme de déjà 39 ans, vit chez sa soeur gynécologue et son beau-frère propriétaire d'une agence immobilière. Elle s'occupe exclusivement de leurs quatre enfants, et n'a donc aucune vie privée. Aucune ?
Méfiez-vous de l'eau qui dort, elle peut tout à coup s'agiter, devenir une vague énorme et tout submerger !

Je l'ai déjà dit dans d'autres critiques de cet auteur belge reconnu, Armel Job est passé maître dans l'art de la psychologie. Il n'a pas son pareil pour imaginer tous les remous qui gisent sous la conscience, et qui éclatent en bulles nauséabondes. Il laisse ses protagonistes s'asperger, se vautrer et s'enliser pour les sortir au dernier moment de la mare répugnante de ces désirs enfouis ou de ces convoitises à peine voilées, sans pourtant oublier de distiller des giclées rafraichissantes d'amour sincère.

C'est vrai, finalement, l'humanité n'est quand même pas entièrement retorse, et le destin laisse (parfois) une dernière chance …


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Dernière chance pour Elise, gouvernante des quatre mioches de sa gynéco de soeur, vieille fille croyant découvrir par hasard sur internet l'âme soeur.
L'âme soeur c'est Fauvol, antiquaire véreux manigançant avec le chanoine Grimaux une combine pour racheter à un receleur d'Amsterdam un célèbre tableau dérobé à Sienne.

On retrouve la patte d'Armel Job, des caractères qui évoluent, qui vont surprendre, comme la grandeur d'âme d'Elise, la médiocrité du beau frère.

J'ai cependant moins accroché aux personnages, à l'intrigue qui commence un peu tard, à l'écriture moins accessible peut-être.
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Ce roman est assez addictif, les pages se tournent toutes seules. La quatrième de couverture est bien suffisante, je ne souhaite pas en dire plus pour ne pas déflorer l'intrigue.

En fait les événements s'enchaînent rapidement, aucun temps mort dans ce roman, le rythme est presque télévisuel : on s'imagine les scènes, on les comprend d'emblée mais des retours en arrière dans les quelques heures qui ont précédé l'action apportent une couleur nouvelle à ce qui est en train de se vivre. C'est, je crois, la conjonction du rythme, des personnages et de l'humour subtil qui donne à cette narration bien menée autant d'intérêt. le « couple » des deux soeurs est déjà bien senti, l'une, Marie-Rose, bien en vue, bien en chair, apparemment comblée par la vie et par son métier, l'autre, Elise, qui vit son prénom comme une élision, qui vit par procuration dans l'ombre de sa soeur et de ses quatre enfants et se réveille soudain pour s'émanciper. Mais il y a aussi le couple que forment Marie-Rose et son agent immobilier de mari, Edouard, le drôle de couple que formeront Elise et Pierre, l'homme qu'elle a rencontré sur Internet et qui révélera la jeune femme, et enfin le couple formé par le chanoine et sa gouvernante (ah zut, on ne pouvait pas le dire mais rassurez-vous, la brave dame a l'âge canonique) (j'adore comment Armel Job critique en douce une certaine image de l'Eglise – toujours avec bonhomie).

A travers ce roman, Armel Job parle de famille, de femmes, d'enfants, de désir(s), de l'image que l'on donne aux autres, il explore le marécage des sentiments cachés sous la surface mais toujours avec respect pour ses personnages qu'il ne juge pas, et son titre « Sa dernière chance » pourrait bien s'appliquer à chacun d'eux, dans des sens bien différents. J'ai beaucoup aimé aussi comment il se joue de son propre travail de romancier. Un très bon crû 2021 !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Une fois encore, Armel Job explore les travers de la société et déjoue le piège des apparences dans son dernier roman. Une famille bourgeoise établie, de bonne réputation vit confortablement à Verviers. Deux soeurs cohabitent depuis toujours. L'ainée est mariée, mère de famille nombreuse et la plus jeune qui vit avec eux sert de nounou dévouée aux enfants et de gouvernante à la famille. Tout le monde semble heureux, parait avoir trouvé son équilibre dans cet arrangement, jusqu'au jour où Elise rêve d'une autre vie. le bel équilibre familial va alors vaciller et les vrais visages apparaître.

Il en va de même pour les autres protagonistes de l'histoire qui ne sont pas vraiment ce qu'ils semblent être. Chacun semble se servir des autres et de coups bas en trahisons, ce petit monde complote pour assouvir ses desseins plus ou moins inavouables.

Connaissons-nous bien ceux qui nous entourent ? Savons-nous vraiment ce qu'ils ressentent, quels sont leurs rêves ? Ne les enfermons-nous pas trop vite derrière l'image que nous nous en faisons et qui nous arrange bien ? Ce sont les questions que pose ce roman, nous forçant à regarder derrière les apparences.

Comme toujours, Armel Job s'amuse à nous lancer sur des pistes qui nous font prendre le parti de l'un ou de l'autre pour mieux nous retourner ensuite. Il nous place dans la même posture que ses personnages nous amenant à juger les autres, à les condamner un peu vite. Ce roman agit comme un miroir de nos propres médiocrités.

C'est brillant !
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La lecture du dernier Armel Job paru, c'est mon petit rituel annuel. Je ne m'en lasse bien que, cette fois, j'ai été un peu moins surprise par l'intrigue de « Sa dernière chance ». Soit je m'habitue aux ficelles nouées et dénouées par l'auteur, soit cette fois il a été moins subtil dans sa manière de distiller les informations implicites... Néanmoins, j'ai apprécié ce moment de lecture où je me glisse dans un roman qui débute par un simple petit fait banal du quotidien pour aboutir à une intrigue complexe et peu commune.

Car l'histoire d'Elise Dubois, 40 ans, nounou des enfants de sa soeur gynécologue réputée et de son beau-frère agent immobilier, est plus compliquée qu'il n'y parait et les rebondissements ne manquent pas. Comme à chaque fois dans les romans d'Armel Job, les pièces du puzzle s'assemblent petit à petit, on découvre par petites touches les réelles motivations des protagonistes et leurs secrets. C'est toujours un plaisir de retrouver le style d'Armel Job, sa finesse dans la construction psychologique des personnages, sa manière de porter sur eux et leurs actions un regard à la fois ironique et bienveillant, les rendant indubitablement humains et proches de nous. Pour ne rien gâcher, l'action se déroule principalement à Liège et, si certains endroits sont de pure fiction, Armel Job évoque des lieux réels et c'est agréable de suivre les protagonistes au coeur de la Cité Ardente.

« Sa dernière chance » se lit vite et simplement, si l'on recherche une lecture agréable sans prise de tête. Mais derrière cette simplicité se d'étanche tout de même la possibilité de réfléchir à cette question : que serions-nous prêts à faire ou à sacrifier pour le pas laisser passer notre dernière chance ?
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Elise Dubois est nerveuse, elle a rendez-vous avec un homme à la brasserie "Le Belle Vue" à Liège. Fred, le garçon de café se souvient et nous raconte l'histoire d'un faits divers, ce rendez-vous manqué avec Pierre Fauvol, un antiquaire liégeois pour cause du passage à l'heure d'été, élément qui a tout déclenché.

Elise a 39 ans au moment des faits, elle vit à Verviers chez sa soeur Marie-Christine, une gynécologue réputée et son beau-frère Edouard Gayet, agent immobilier. Ce couple bourgeois a recueilli Elise il y a une quinzaine d'années suite au décès de sa maman et à des déboires professionnels. On la présente comme une fille fragile, peu sûre d'elle. Elle est dévouée au couple qui l'a prise sous son aile, oh la bonne aubaine car elle s'occupe des quatre enfants à temps plein, ne disposant d'aucune vie privée jusqu'à ce rendez-vous.

Mais quelle mouche a piqué Elise ? Elle n'est plus vraiment la même, il faut se méfier des eaux dormantes car quand elles se réveillent... c'est plus déterminée que jamais qu'elle souhaite revoir Pierre Fauvol et lui donner ce qu'il lui demande.

Cela dérange tout le monde !

Marie-Rose en premier qui ne la reconnaît plus risquant de perdre son emprise et sa boniche on peut le dire. Edouard son beau-frère est contrarié mais pour quelles raisons ? Il y a même un chanoine qui s'en mèle, étrange tout cela...

Armel Job dans un style irréprochable nous emmène comme spectateur d'une pièce de théâtre, de rebondissements en rebondissements. Il tisse petit à petit des liens entre les personnages, nous décrit à merveille comme toujours la psychologie des personnages.

C'est une véritable partie de cache-cache, qui fait rebondir d'un fait à l'autre sentiments, manipulation, pouvoir et déboires d'un personnage à l'autre dans une langue soignée, parfaite. Il nous donne aussi un regard sur l'hypocrisie de la religion avec un chanoine pas très catholique.

L'action se déroule principalement à Liège que l'on visite avec plaisir. Suspense, rebondissements pour un excellent moment de lecture.


Ma note : 9.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Une femme pousse timidement la porte de la brasserie « Le Belle Vue » à Liège. A part le barman, personne. Assise dans un coin, elle garde l'oeil rivé sur l'entrée. Puis, après quelques minutes à peine, quitte l'établissement à pas pressés.
Un peu plus tard entre un homme qui balaie la salle du regard. Il reste stupéfait devant l'horloge. Quoi ? C'est l'heure juste ? On est passé à l'horaire d'été ? Il l'avait oublié et a raté son rendez-vous !
Élise Dubois va-t-elle devoir finir ses jours comme bonne à tout faire dans la famille de sa soeur ? A-t-elle laissé filer sa dernière chance ?
Février est, dit-on, le mois le plus froid de l'année. Et pourtant, je vous garantis que je l'attends avec impatience. La parution du nouveau roman d'Armel Job contribue à le réchauffer et je m'assure de pouvoir m'y plonger le jour-même de sa sortie. « Sa dernière chance » raconte l'histoire d'une famille, en apparence bien lisse et bien convenable, mais qui cache des secrets plus ou moins inavouables. C'est tout ce que j'aime.
En 2016, « Benoît Michiels, le reporter de la Dernière Heure » interroge des témoins de l'affaire Élise Dubois, qu'il compte relater dans « son célèbre recueil de faits divers "Récits des bas-côtés" » Comment ? Il y a une affaire Élise Dubois ? A l'époque des faits, en 2009, cette presque quadragénaire a donc vécu quelque chose d'assez extraordinaire pour être consigné dans un livre. Et pourtant, elle ne paie pas de mine, cette Élise. On la dit timide, fragile, réservée, voire dépressive.
Depuis longtemps, elle vit quasiment recluse dans la maison de sa soeur et s'occupe de toutes les tâches du ménage . Mais ne dit-on pas qu'il faut se méfier de l'eau qui dort ? Un jour, Élise va sortir de sa chrysalide et surprendre tout le monde.
Dès les premières pages, on peut se la représenter en la suivant au Belle Vue. « Elle se tortillait sur sa chaise (…) Elle ne savait quelle contenance adopter » Lorsqu'elle parle, elle « souffle » ou « murmure ». Mais, en sortant, « d'un air bravache inattendu, elle déclara, haussant le ton (…) : "Vous avez raison, cela ne vous regarde pas !" » Et on soupçonne alors une autre Élise qui n'est pas du tout cette pauvre petite chose qu'on imaginait. Au cours de l'histoire, Armel Job précise son évolution, mais ne s'arrête pas en si bon chemin. Il trace de chacun des protagonistes des portraits qui sont parfois au vitriol.
« La soeur d'Élise Dubois, la doctoresse Marie-Rose Dubois, était – et est toujours – une personne unanimement appréciée ». Mais cette mère de famille nombreuse ne s'occupe finalement de sa progéniture que pendant une semaine par an, s'étonne que la petite dernière, quand elle a un chagrin, se réfugie dans les bras de « tatie Lise » et traite sa soeur comme une bonniche (du XIXe siècle) ou une gamine  : « Enfin ! Où étais-tu ? (…) Je te les confie, tu es responsable ! Où étais-tu passée, bon sang ? », lorsque Élise s'absente, pour une fois, pendant une après-midi.
Le respectable antiquaire fait du trafic d'oeuvres d'art et roule ses clients. « Je vous le ferai au prix qu'il m'a coûté. Je ne veux rien gagner dessus (…) Disons mille huit cents euros. » Alors qu'en réalité « il avait donné quinze cents ».
Quant au chanoine, il ne se comporte pas de façon très catholique, c'est le moins qu'on puisse dire ! Dans une église, face à une statue de la Vierge, « un Ave lui traversa l'esprit, mais il aurait tout aussi bien pu réciter l'alphabet ». Ce qui l'intéresse, c'est l'esthétique de cette oeuvre. « Qu'est-ce qu'il aurait donné pour descendre la statue de son autel (…) Pour l'emporter, la posséder, pouvoir s'en repaître les yeux chaque jour. » Et devant un précieux reliquaire en argent, dont « malheureusement, la relique a disparu », il réplique : « Aucune importance. Un morceau d'os, un bout de couenne : sans intérêt ! » Étonnant pour un homme de foi, et on n'est pas au bout de ses surprises.
Le portrait-charge le plus décapant, c'est celui du très sélect agent immobilier. Lorsqu'il se prend pour James Bond, « avec un spasme de plaisir cruel, il voulut lui mettre le Luger sous le nez. Malheureusement, la pointe du guidon au bout du canon accrocha la doublure de la poche, si bien qu'avec le pistolet, il entraîna la moitié de sa veste qui se souleva jusqu'à son menton dans un craquement sinistre. » Elles sont nombreuses les situations cocasses (pour le lecteur) dans lesquelles s'empêtre cet imbécile d'Édouard
De l'intrigue proprement dite, je ne révélerai rien, sinon qu'elle est à multiple détente et que, finalement, on est toujours surpris.
Une petite remarque cynique pour la fin ? « Il avait peut-être envisagé un moment d'escroquer une femme ; fouiller dans son sac, il ne se le serait jamais permis. »
Si vous aimez les ambiances, le jeu de cache-cache de l'être et du paraître et les petits secrets bien méprisables dans les bonnes familles bourgeoises, n'hésitez pas, vous ne serez pas déçus.
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Comme Balzac avait décortiqué la bourgeoisie provinciale française au XIXème siècle, Armel Job nous livre, année après année, un panorama de la société du début du XXIème siècle de la Belgique francophone.

Sa dernière chance se passe en 2009 à Verviers, ancienne cité de l'industrie textile près de la frontière allemande. Elise, trente-neuf ans, vit auprès de sa soeur, Marie-Rose, gynécologue et de son beau-frère Edouard, directeur d'une agence immobilière. Elle s'occupe de leurs quatre enfants, du ménage et des courses, en échange du gîte et du couvert.

Ayant reçu un ordinateur et grâce à l'aide de l'aîné des enfants, elle s'inscrit sur un site de de rencontre catholique et décide de rencontrer un certain Tristan, de Liège, après avoir échangé de nombreux mails.

Le fait qu'Elise veuille "vivre sa vie" provoque incompréhension et même colère chez ses proches, qui essaient de la mettre en garde contre les dangers qu'elle pourrait courir à faire confiance à un inconnu.
Mais n'est-ce pas de ses proches dont elle devrait se méfier ?


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Gouvernante chez sa propre soeur et célibataire très réservée, Elise surprend sa famille en entamant une relation amoureuse avec un antiquaire contacté sur un site de rencontres catholique. Contre l'avis de ses proches elle s'entête, ignorant être le jouet d'une machination mercantile. Mais la jeune femme dispose de ressources insoupçonnées et ses initiatives vont jeter le trouble bien au-delà de la sphère familiale.
Comme son confrère belge Simenon, Armel Job cultive l'art d'utiliser des personnages dont la psychologie à la fois simple et complexe les enferment dans de sombres histoires. Très divertissant !.
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