Ce livre est, pour moi, un prétexte à découvrir l'écriture de Jaurès et qui plus est avec un sujet qui me passionne.
Ces écrits, qui ont plus de cent-vingt ans, restent néanmoins très modernes, remplis d'émotion et de clarté sans céder à une idéologie partiale. Il y a bien certaines affirmations erronées, les recherches et études récentes ayant apporté de nouveaux éléments mais le récit est très riche d'informations.
Jaurès développe deux aspects primordiaux pour lui sur cette période qui débute avec les états généraux et se termine avec la mort du roi, à savoir le rôle de Mirabeau et la faiblesse de
Louis XVI.
Mirabeau qu'il ne considère pas comme un traitre à la Révolution mais au contraire, comme un homme qui s'il avait vécu, aurait permis d'éviter bien des morts en conciliant monarchie et république.
Louis XVI, à l'inverse, est présenté comme un être fourbe, lâche, influençable qui n'a jamais compris qu'en acceptant la constitution, il gagnait plus de pouvoir, étant débarrassé de la noblesse et des grands corps d'état constitués. Les révolutionnaires du début étant encore royalistes, il aurait pu gouverner comme en Angleterre, sous la forme d'une constitution royaliste, au lieu de s'employer à trahir la nation.
C'est donc une lecture très agréable , fluide, enrichissante et il se pourrait bien que si je croise les quatre volumes ( plus de quatre-mille pages) de "
L Histoire socialiste de la Révolution Française ", je me laisse tenter.
Une belle découverte, donc...