Mais Akhenaton n’est pas seulement un homme politique.
Sa foi vécue l’entraîne vers une vision incomparable de la divinité, une vision qu’il a su exprimer avec une remarquable précision.
Pour Akhenaton, Aton est un principe divin invisible et intangible, parce que personne ne peut se l’approprier ; il est omniprésent, parce que rien ne peut exister sans lui.
Par la clarté bienfaisante du soleil, Aton se manifeste à l’humanité dont il est à la fois le Père et la Mère.
Aton a également la possibilité de révéler ce qui est caché.
Aton apparaît comme un formidable « noyau » d’énergie, une force créatrice qui se manifeste sous d’innombrables formes.
Illuminant à la fois le monde des vivants et celui des morts, il est cette Lumière incréée qui éclaire l’esprit humain.
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C’est sans doute l’un des enseignements les plus riches de la spiritualité amarnienne ; le couple royal est sacré, parce qu’il est le seul intermédiaire entre Dieu et le peuple égyptien.
Pour qu’Aton ne reste pas une idée abstraite confinée dans le monde des dieux, il est nécessaire qu’un roi et une reine rendent sa puissance sensible à l’univers entier.
Les volontés du Créateur « passent » par le couple, la vie qu’il accorde à l’humanité ne peut être transmise que par le couple.
Les représentations où l’amour conjugal occupe la première place ne sont donc pas gratuites ; elles ont une portée théologique très nette, voulant démontrer que l’amour vécu par le couple offre la voie à une réalisation harmonieuse de la communauté égyptienne dans son ensemble.
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C’est au cœur d’un soleil intérieur que nous pouvons appréhender les vérités de la religion atonienne ; c’est dans ce sanctuaire que nous introduit la pensée d’Akhenaton, vibrante de chaleur fraternelle, délicatement ciselée par les mille couleurs de la nature.
Akhenaton nous convie à communier avec tout ce qui vit, à faire nôtres la respiration de la fleur, le mouvement rythmique de l’eau, la joie instinctive de l’animal ; il nous convie à reconnaître partout la main de Dieu, à participer consciemment à son œuvre.
Akhenaton continue à vivre en chaque homme.
Son expérience fut une tentative sincère de percevoir l’Éternelle Sagesse et de la rendre perceptible à autrui; c’est pourquoi il nous indique une voie royale, ouvrant un univers où la vie renaît sans cesse à elle-même.
Selon les magnifiques expressions de la poésie amarnienne, Akhenaton régnerait jusqu’à ce que le cygne devienne noir et le corbeau blanc ; comment mieux exprimer que la pensée d’Akhenaton est immortelle et qu’il est :
Le beau prince,
L’élu du soleil,
Roi de Haute et de Basse-Égypte,
Vivant dans l’Harmonie universelle,
Seigneur du Double Pays,
Bel enfant du vivant Aton
Dont le nom demeurera à jamais.
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L'expérience humaine d'Akhenaton fut hors du commun, puisqu'il réussit à faire mettre en pratique par son peuple les lois spirituelles que son voyage intérieur lui avait fait entrevoir.
Ce point nous paraît capital ; un mystique comme saint Jean de la Croix ne rayonne que pour lui-même et un petit groupe d'adeptes.
Akhenaton, au contraire, fait rejaillir sa mystique sur toute une civilisation parce qu'il est pharaon d'Égypte.
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Akhenaton, « fils de l’éternité qui est sorti du soleil », naît à nouveau chaque matin sous l’influence des rayons de Créateur.
C’est pourquoi le roi est l’objet d’une vénération analogue à celle que reçoivent les dieux.
Ne voyons là ni mégalomanie, ni culte de la personnalité.
Ce n’est pas l’individu physique qui est adoré par les fidèles mais le principe divin incarné dans le roi.
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De sa plume savante et enchanteresse, Christian Jacq fait revivre Ramsès III, le dernier grand pharaon, et nous raconte la conspiration criminelle la mieux documentée de toute l'histoire égyptienne.
En savoir plus https://bit.ly/ramsesIII