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Blake et Mortimer tome 10 sur 30
EAN : 9782870970256
63 pages
Blake et Mortimer (07/06/1996)
3.92/5   311 notes
Résumé :
Olrik qui défraye la chronique des faits divers et se transforme tour à tour en passe muraille et en gentleman cambrioleur, voilà qui ne laisse pas d'étonner Blake et Mortimer ! Ces derniers se sont rendus à Paris pour une confrontation avec leur vieil ennemi au Palais de Justice. Mais le colonel, par un magistral tour de passe-passe et l'utilisation de complice extérieur, réussi à fausser compagnie à ses geôliers avant d'arriver au Palais. L'histoire ferait presque... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 311 notes
Mais soudain… une vitre vient d'être fracassée par un projectile qui rebondit sur le tapis.
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Ce tome contient une histoire complète, qui ne nécessite pas de connaissance préalable des personnages ou de la série. Sa première parution en album date de 1967, après une prépublication dans le Journal de Tintin du 24 août 1965 au 19 juillet 1966. Il a été réalisé par Edgard Félix Pierre Jacobs, dit Edgar P. Jacobs (1904-1987), pour le scénario, les dessins et les couleurs, avec l'aide de Gérald Forton pour les premières planches, reprises ensuite par Jacobs. Il comprend soixante-deux pages de bande dessinée. Ce tome se place entre le piège diabolique (1962) et Les trois formules du professeur Satô, tome 1 (1977).

En ce début d'après-midi orageux, la circulation aux abords de Port-Royal est particulièrement dense. le flot des voitures n'avance que par à-coups et, parmi celles-ci, le taxi que le capitaine Blake et le professeur Mortimer ont pris en arrivant de Londres, via Orly, sa fraye un difficile passage. Sur la banquette arrière, Mortimer est en train de lire un quotidien. La une est consacrée à l'affaire du collier : Sir Williamson aurait l'intention d'offrir le collier de Marie-Antoinette à la reine d'Angleterre ! le journaliste expose ses regrets : N'est-il pas déplorable que ce joyau sans prix, que l'on croyait avoir été dépecé et dispersé par la comtesse de la Motte et ses complices, ait été 178 ans plus tard, miraculeusement retrouvé pour être immédiatement soustrait au patrimoine historique et artistique de la France ? L'embouteillage gagne en intensité, le taxi est arrêté. Les deux amis évoquent Olrik : aux dernières nouvelles, il s'adonnerait à l'étude de l'archéologie parisienne, il aurait, paraît-il dévoré la bibliothèque de la Santé. Mortimer remarque le commissaire divisionnaire Pradier se tenant au milieu des véhicules immobiles. Les deux amis sortent du taxi pour le saluer. Pradier leur répond qu'ils tombent à pic.

Le commissaire divisionnaire explique que le colonel Olrik vient de s'échapper, ici-même pendant son transfert. La police n'y comprend rien. le panier à salade qui débouchait de la rue de la Santé a été bloqué ici durant un court moment à la suite d'un embouteillage monstre provoqué par une équipe d'égoutiers. Lorsque dix minutes plus tard, le fourgon est arrivé au Palais, il ne contenait plus ni gardes, ni prisonniers ! Mortimer regarde à ses pieds et remarque la présence d'un regard d'égout, il en pointe le tampon au commissaire qui se renfrogne un peu. le lendemain soir à l'hôtel Louvois, tandis que le journal parlé de la R.T.F. donne les dernières informations : L'enquête du commissaire Pradier sur la rocambolesque évasion de l'aventurier Olrik a confirmé l'audacieuse théorie de capitaine Blake et du professeur Mortimer ! Il a été établi en effet que la voiture cellulaire avait été bel et bien truquée à l'aide d'une trappe, que deux faux gardes y avaient pris place et que, grâce à un embouteillage parfaitement minuté, le bandit avait pu se glisser dans l'égout au-dessus duquel elle avait fort opportunément stoppé. Mais soudain, une vitre vient d'être fracassée par un projectile qui rebondit sur le tapis. Blake la ramasse et lit le message sur le papier enveloppant la pierre.

Les aventures de Blake & Mortimer, les albums d'Edgar P. Jacobs constituent une pierre angulaire de la culture BD, une part essentielle des fondations de ce mode d'expression. Pour autant, malgré leur classicisme, leur lecture peut sembler ardue. Parmi les caractéristiques qui peuvent apparaître datées ou maladroites, se trouvent la densité de la narration, en particulier la quantité de texte (deux cases interminables en planches vingt-huit et vingt-neuf avec juste le dessin d'un magnétophone à bande), les cartouches de texte redondants, c'est-à-dire décrivant ce que montre le dessin (dès la troisième planche avec la description de la pierre qui brise la vitre), des commentaires qui auraient pu être remplacés par un dessin ou un détail dans une case (par exemple : Puis soudain, il tourne le commutateur), des passages où le lecteur peut faire l'expérience de soit lire le texte soit regarder les dessins et disposer des mêmes informations (la planche six en est un cas d'école), des effets de colorisation qui peuvent sembler hasardeux dans une représentation réaliste et descriptive, un jeu d'acteurs parfois appuyé comme au théâtre ou à l'opéra, et même des coïncidences artificielles pour faire fonctionner l'intrigue (par exemple Blake & Mortimer arrivant exactement au moment où Olrik vient de s'échapper par les égouts, la cavalerie qui arrive juste à temps pour le dénouement, Olrik réussissant à intercepter Duraton alors qu'il fuit du parc Monceau, etc.).

Du côté face, la lecture demande donc un investissement significatif du lecteur, qu'il accepte de prendre le temps nécessaire pour lire le texte et pour regarder les dessins en détail, pour s'adapter aux idiosyncrasies du mode narratif d'EP Jacobs. le côté pile de cette lecture réside dans le fait que ces caractéristiques reflètent le degré d'investissement de l'auteur, sa rigueur et la densité de sa narration. Dès la première planche, le lecteur peut constater la minutie avec laquelle l'artiste représente les différents modèles de voiture, les vêtements conformément à la mode de l'époque, puis les façades des immeubles parisiens, l'aménagement du parc Montsouris jusque dans ses clôtures, et bien évidemment les galeries des carrières. La biographie de l'auteur indique qu'il a contacté le Service des carrières du département de la Seine. Celui-ci lui a fourni des cartes détaillées des galeries souterraines, et a délivré l'autorisation pour qu'il puisse les visiter. Jacobs a parcouru les trajets décrits dans l'album, à la fois sur la voie publique, et dans les carrières. Ainsi, les itinéraires de filature en voiture dans les rues de Paris, de fuite à pied dans le quartier du parc Montsouris et de parcours souterrain dans les carrières présentent une épatante plausibilité et une cohérence remarquable, jusqu'à l'utilisation de quelques termes techniques à bon escient, comme celui de Fontis.

Sous une apparence très monolithique et très contrôlée, rigide pourrait-on même dire, la narration visuelle met en oeuvre des techniques et des dispositifs très diversifiés. Au fil des pages le lecteur relève l'utilisation d'un article de journal, l'intégration de plusieurs émissions de radio, un dessin en coupe du repaire d'Olrik, un ancien poste de commandement de la Résistance. Il note le recours à une palette des couleurs inattendues, pour rendre compte de l'éclairage, de la luminosité, et parfois de la violence avec une couleur orangée en fond de case. La première fois en planche quatre, il sourit en voyant un dessin de téléphone en gros plan avec plusieurs onomatopées de sonnerie, un exemple de représentation très littérale. Puis il remarque que l'auteur en insère une deuxième en planche treize, une troisième en planche quatorze, encore une autre en planche dix-neuf, et avec facétie uniquement l'onomatopée de la sonnerie en planche vingt-sept. Il crée ainsi un leitmotiv visuel, un événement anodin (un téléphone qui sonne) qui devient une menace répétée, qui génère une sensation d'oppression et de malaise chez le joailler, et un danger lancinant dans l'esprit du lecteur. Dans le même esprit, le bédéiste réalise quelques cases composées uniquement d'une onomatopée, avec éventuellement une mise en scène de l'effet sonore (par exemple planche huit : BRRROOM), le texte passant ainsi la frontière des lettres pour acquérir le statut d'élément visuel.

Toujours dans le registre de la variété visuelle pour raconter, le lecteur retrouve également l'usage des ombres chinoises pour une scène nocturne, dispositif utilisé régulièrement par l'artiste depuis la première partie de le mystère de la grande pyramide, pour quelques cases ou pour une séquence. Il sourit en voyant que Jacobs pousse le principe de la case minimaliste jusqu'à en réaliser deux ou trois totalement noires, une autre de nature très conceptuelle noire avec une sorte de bandeau irrégulier (seul le texte permet de comprendre qu'il s'agit de la fumée d'une cigarette qui s'élève dans l'obscurité), ou encore une case noire avec deux phylactères (une conversation dans l'obscurité). Chaque case donne l'impression d'une description très claire, très construite pour être le plus lisible possible. Pour autant, le lecteur découvre régulièrement une case avec une construction sophistiquée, contenant un niveau d'information très élevé. Par exemple, planche seize, Blake et Mortimer regardent par la fenêtre, plan sous-entendu dans l'hôtel particulier, premier plan dans la cour avec le livreur, arrière-plan avec l'ombre qui fuit. En prenant un peu de recul, il détecte un autre leitmotiv visuel d'une nature différente et plus métaphorique. Régulièrement, le décor (dans l'hôtel particulier de Duranton) comprend une rampe, et un personnage s'y tient d'une main. Cet aménagement de l'escalier devient alors un symbole d'un support pour le personnage qui l'utilise sciemment pour se soutenir, voire un dispositif qui le guide quant au chemin à suivre. Presque un signe avant-coureur que son absence dans les carrières induira les errements des personnages.

Au sein d'une narration aussi dense, l'esprit du lecteur va être impressionné par certains éléments plus que par d'autres, minimisant ces derniers. Peut-être sera-t-il plus sensible au jeu du chat et de la souris entre Duranton et Olrik, aux obstacles qui empêchent les deux héros Blake & Mortimer de progresser dans ce mystère, à la compétence très professionnelle du commissaire divisionnaire et de ses hommes, aux manipulations d'Olrik, etc. Il pourrait presque occulter les différentes scènes d'action et pourtant d'ampleur : une inondation en sous-sol, un homme se jetant du premier étage sur un autre dans la cour en contrebas, une tentative d'enlèvement nocturne avec coups de feu, une filature nocturne complexe dans les rues de Paris en voiture, le forçage d'un barrage de police, et même un tir de bazooka. le scénariste intègre également plusieurs éléments historiques : l'affaire du collier de la reine Marie-Antoinette (1755-1793), l'évocation en sous-entendu du roman le Collier de la reine (1849-1950) d'Alexandre Dumas (1802-1870), le mouvement de la Résistance à Paris durant la seconde guerre mondiale. Sans oublier un petit clin d'oeil quand Gros Louis lit le Journal de Tintin. Il peut aussi ressentir une forme d'agacement devant une intrigue qui piétine, avec des héros pas très brillants. À plusieurs reprises, les actions des héros sont contrariées, rendues insignifiantes, empêchées. Mortimer récupère le coffret contenant le collier au péril de sa vie, dans un tourbillon, mais le coffret est vide. La police neutralise Sharkey, mais il s'évade avec une facilité déconcertante. Blake et Mortimer ligotent Herman, mais il s'est défait de ses liens deux pages plus loin.

En filigrane, le lecteur prend conscience que l'auteur met en scènes de nombreux thèmes. Cela commence par le sensationnalisme des médias, avec des gros titres bien orientés. À la lecture, il apparaît que le commissionnaire divisionnaire et son équipe de la Direction de la Sécurité du Territoire (DST) sont des individus compétents et professionnels, une forme de reconnaissance de l'auteur dans les capacités de la police. Il montre leur travail comme étant très pragmatique et concret, sans le romanesque des enquêtes à la Sherlock Holmes. Il intègre également la part de hasard qui intervient dans ces enquêtes, l'un des exemples les plus patents étant la manière dont Mortimer découvre les symboles au plafond qui vont lui permettre avec Blake de retrouver leur chemin dans les galeries souterraines. L'intrigue repose sur les conséquences d'événements historiques, tels que l'affaire du collier de 1784 à 1786. Au travers du comportement d'Olrik, le lecteur voit une façon de vouloir impliquer ses ennemis, de les manipuler par de la désinformation, d'établir une forme d'emprise sur eux. de contrariétés en échecs, le lecteur constate également que les personnages ne renoncent jamais : les héros à déjouer les plans du criminel, Olrik à mettre la main sur le collier, le joailler à tirer son épingle du jeu, une véritable ode à la persévérance et à la résolution.

Si l'on n'est pas tombé dedans quand on était petit, la lecture des aventures de Blake & Mortimer peut représenter un défi d'adaptation, un contresens en termes de plaisir de lecture. Pour autant, les éléments mêmes qui peuvent rebuter constituent les marques de qualité de la narration visuelle, de l'investissement hors norme de l'auteur, de la solidité de son intrigue, de la diversité des thèmes sous-jacents. L'affaire du collier finit par embarquer le lecteur, par l'immerger dans ce lieu et cette époque très concrets, le convaincre de la plausibilité et de la réalité de ce vol complexe. Intemporel.
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Cet album de Blake et Mortimer est très axé aventures policières. Un célèbre collier de joaillerie est enlevé au nez et à la barbe de la police française. Blake et Mortimer, présents à Paris, vont aider leur ami le commissaire Pradier. Une aventure qui va les conduire à fréquenter les catacombes et les égouts de Paris, à la poursuite de leur éternel ennemi Olrik.

Avec cet album, Jacobs abandonnait le mélange qu'il avait développé entre aventure policière et fantastique. Son style graphique aussi évoluait, plus proche des années soixante dans lesquelles il dessinait. On se surprend parfois à retrouver des cases qui auraient pu sortir d'un Tintin. A l'arrivée, le style a vieilli et ne fait pas de ce tome le plus réussi de la série.
Dans la même série, dans le genre policier d'autres albums viendront, parmi les reprises des années plus tard, qui seront autrement plus spectaculaires.
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Après S.O.S. Météores et le Piège Diabolique, Edgar P. Jacobs clôt son triptyque franco-parisien avec L'Affaire du Collier. Sur fond de scandale politique et d'intrigue policière à l'ancienne, l'auteur, qui avait déjà beaucoup de mal à finir ses histoires en cours, déroule une nouvelle aventure du duo inséparable Blake et Mortimer. le dessin est celui classique de la série, que les fans apprécieront toujours. le scénario est un peu plus retors que d'habitude et les péripéties s'enchaînent sans mal, sans déranger à la "règle jacobsienne" des cartouches descriptifs à rallonge qui font tout le charme de cette série ô combien réaliste. Une affaire distrayant donc que celle "du Collier" avec son lot de cascades à la Tintin et de méchants attendus. Loin d'être le meilleur de la série, il conclut tout de même de manière intéressante les aventures de Blake et Mortimer en France.
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La plus "Polar" des aventures de Blake et Mortimer
Ici, point de délires "Science-Fiction". On est dans l'histoire la plus réaliste de la série, et c'est une réussite, surtout grâce à l'aspect labyrinthe de Paris et ses catacombes. Enfant j'étais fasciné par cet plan en coupe de l'abri où se cache Olrik. Et puis ce jeu entre le vrai et le faux collier, c'est carrément jubilatoire.
Un conseil pour lire cet ouvrage, n'oubliez pas de respirer !

Relecture en novembre 2020 :
Je viens encore de le relire ce classique, je ne m'en lasserais jamais, et j'ai encore flashé sur ce fameux plan de coupe de la planque d'Olrik, tout devient d'une clarté grâce à ce schéma particulièrement soigné. Quand j'étais petit, avec mon frère et mon cousin, nous passions nos après midi à dessiner des plans de bases secrètes inspirées de cette illustration. Aujourd'hui, j'aime encore m'attarder sur cette image et ses explications fléchées : Gros Louis, Jo, Herman, éboulis, pilier de consolidation, Chambre de garde, Olrik, Blake et Mortimer…
Si j'ai mis 5 étoiles à cet épisode, je ne suis pas certain d'être très objectif, mais si je peux encore le relire et y prendre toujours autant de plaisir après tant de lecture, c'est qu'il possède bien des arguments de qualité.

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Ni science-fiction ni fantastique dans ce Blake et Mortimer très "polar".
Edgard-Pierre Jacobs nous emmène en visite dans le Paris des sixties.
Avec le collier de la reine, rien que çà!.. Et un début de récit très mondain, avec un joailler et du "beau linge"
Jacobs devait avoir à l'esprit quelques rémanences de feuilletons populaires du XIXe siècle.
...Et Olrik qui s'évade opportunément par les égouts, ce qui permet au lecteur une passionnante visite des catacombes et du sous-sol parisien, sans risquer de s'y perdre...
A noter que les premières pages de l'album ont été dessinées par Gérald Forton... Mais que Jacobs reprit rapidement la main.
Un album intéressant, donc, mais déconseillé aux claustrophobes.
Ah, Paris!
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critiques presse (2)
BDZoom
02 janvier 2023
Ce récit policier, mettant en scène l'enquête liée au vol du collier de la reine Marie-Antoinette par Olrik, mérite d'être redécouvert a minima pour ses ambiances rétro.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BulledEncre
02 septembre 2013
Une aventure simple, pourtant pas dénuée de charme et de style même si elle reste la moins trépidante de la série.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
… Allo !?!… Ah ! Ah ! On se décide enfin à répondre, vieux chenapan !… Mais trêve de plaisanterie et remettons une bonne fois les choses au point. Je vous en prie !… Si on vous entendait !?! Silence !… Donc, Monsieur Duranton, joailler respectable, est bord de la faillite lorsque la restauration du collier de la Reine vient miraculeusement le remettre à flot… Mais cela ne lui suffit pas l’idée lui vient de s’approprier cette charmante babiole. Il contacte mon lieutenant Sharkey qui s’empresse de me mettre au courant à la Santé. En échange du financement de mon évasion, j’offre une ingénieuse petite combinaison, dont l’astuce consistera à faire disparaître les cailloux sous le couvert d’un éboulement accidentel. Le bénéfice sera partagé fifty-fifty… Marché conclu !… Comme il importe que l’honorable Mr Duranton soit à l’abri de tout soupçon, j’opérerai le soir-même de la réception officielle !… Mais il y a un hic : Mr Duranton a remplacé le collier par une vulgaire copie de verroterie !… Et me voici, moi, Olrik, doublé par un cave !! Ah ! Ah ! Ah !… C’est vraiment très drôle !!… Laissez-moi vous expliquer… Inutile !… Donc, lorsque je m’aperçois de la supercherie, je décide sur le champ de changer de programme. J’emporte le faux collier, mais je laisse bien en vue le l’écrin garni d’un petit billet suffisamment biscornu pour appâter mes vieux amis Blake et Mortimer. Enfin, pour cas où vous parviendriez à faire disparaître ledit billet, et aussi pour vous faire sentir que je ne vous lâcherai pas j’alerte la presse et déclenche l’opération téléphone… Jusqu’ici, grâce à Blake et Mortimer, vous avez réussi à m’échapper. Mais ce petit jeu ne pourra pas durer indéfiniment… D’ailleurs, déjà la police commence à vous suspecter… Vous être coincé mon cher !… Ah ! Ah ! Bon prince, je vous laisse cependant une dernière chance. Soyez ce soir à 10h au parc Montsouris… Quelqu’un vous donnera des précisions le moment venu… et surtout n’oubliez pas d’apporter la marchandise !… Mais que me restera-t-il !?!… La vie, Monsieur Duranton !…
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Commissaire Pradier : On n'y comprend rien !... La "panier à salades" qui débouchait de la rue de la Santé a été bloqué ici durant un court moment à la suite d'un embouteillage monstre provoqué par une équipe d'égoutiers. Lorsque, dix minutes plus tard, le fourgon est arrivé au Palais, il ne contenait plus ni gardes, ni prisonniers !!...
Blake : Hum ! Des égoutiers travaillant en plein trafic à une heure de pointe ?
Pradier : Hé ! Oui l'administration n'en fait jamais d'autre !
Mortimer : Et... où sont passés ces hommes ?...
Pradier : Dame ! Ils auront regagné leur dépôt, je suppose...
Mortimer : Eh bien, à votre place, je m'en assurerais au plus vite !
Pradier : Que voulez-vous dire ?... Qu'ils seraient de mèche ?!? Ah ! Ah ! Et quoi encore ?!
Mortimer : ... Que vous devriez examiner le plancher du "panier à salades"... Peut-être y trouverez-vous une gentille petite trappe...
Pradier : Hein !?... Une trappe ?!...
Mortimer : ...trappe qui pourrait avoir un certain rapport avec... le regard d’égout que voici... Vous me suivez ?
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L'affaire du collier, ou la visite du Paris du Sud, en surface et surtout les égouts et autres souterrains.
On est ici dans un pur policier, un bon policier avec du suspens, des curses poursuites et les bons qui gagnent in fine, certes avec l’incontournable Olrik et ses sbires.
Plus que l'histoire, c'est avant tout cette ambiance de Paris dans les années 60 qui m'enchante.
Les Ve, XIIIe et XIV e arrondissements sont à l'honneur. Je ne sais pas aller à la rue Mouffetard, sans voir Olrik à l'entrée du passage des Postes. Il en est de même avec le Parc Montsouris, la place Denfert-Rochereau et les pneus des voitures qui crissent.
Le dessin est toujours superbe, les phylactères moins denses que d’habitude.
Vous l'avez compris, ce n'est pas le meilleur de Jacobs, mais il mérite une lecture des dessins des vignettes. Vous allez embarquer dans le chronoscaphe et faire un aller-retour dans le temps, dans le Paris d'il y a 50 ans. Vous ne serez pas déçu. Il n'y a pas mieux.
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La nuit suivante dans l’hôtel Duranton, tout est silencieux… Mais à l’entrée de l’escalier qui mène au sous-sol, Blake et Mortimer sont aux aguets… Une porte du 1er étage vient de s’ouvrir et quelqu’un descend lentement le grand escalier. Arrivé dans le hall, le joailler ouvre la porte de la bibliothèque, allume et s’arrête sur le seuil. Comme perdu dans ses pensées, il demeure là, immobile… Mais tout à coup, il y a quelque part un faible grincement. À ce bruit, Duranton s’est retourné tout d’une pièce, le regard fixé sur le fond du hall, retenant son souffle. Puis soudain, il tourne le commutateur et se rue dans l’escalier.
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J’ai constaté qu’au fond, les dégâts sont plus spectaculaires qu’importants, comme le prouve d’ailleurs l’état des piliers de consolidation… Néanmoins, l’éventration de la chambre forte et la rupture d’une grosse conduite d’eau nt provoqué un début de fontis qui, s’il n’était promptement consolidé, pourrait devenir dangereux. Mais, à part cela, rien d’alarmant pour l’immeuble lui-même… Tout au plus, par mesure de sécurité, ai-je fait interdire la sortie de la rue Berton, dont le sous-sol est plus directement menacé. […] Une explosion, sans aucun doute possible !… L’endroit est d’ailleurs particulièrement favorable : en effet, l’hôtel est bâti au-dessus de plusieurs étages de galeries et le sol de la chambre forte n’est séparée de la plus élevée de ces galeries que par deux mètres de sable de Beauchamp. Dès lors, rien de plus simple pour un spécialiste que d’y forer un fourreau de mine.
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