Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion de participer à une conférence au domaine de Snagov, ancien palais d'été des rois de Roumanie au bord d'un lac, et de parcourir ensuite un peu le pays, surtout la Valachie, la Moldavie et la Dobroudja. J'ai retrouvé les atmosphères de ces régions dans ce livre-ci (et dans d'autres) de
Panaït Istrati (1884-1935), ancien garçon boulanger qui est devenu un génie de l'écriture, encouragé et stimulé par
Romain Rolland en France. On l'a appelé le Gorki des Balkans. On pourrait aussi l'appeler le
Giono de Roumanie car comme
Giono, il nous fait baigner dans l'âme du peuple, de ses traditions, à travers de multiples scènes de genre. Parmi les récits de ce cycle que j'ai aimés, il y a notamment "Domnitza de Snagov" et "Les Haïdoucs". Si j'en parle aujourd'hui, c'est aussi parce qu'avant-hier, 19 mai 2018, il y a eu à Paris (librairie Quilombo) un petit festival
Istrati préparatoire à celui de Bucarest (25-27 mai). J'aurais dû en parler plus tôt, mais j'en ai été informé trop tard, mais pas trop tard pour découvrir cet auteur si c'est le genre que vous aimez. Pour ceux que cela intéresse, il existe une Association des amis de
Panaït Istrati. Avec Caragiale et
Virgil Gheorghiu, auteur notamment de "
La vingt-cinquième heure",
Panaït Istrati est un des plus grands auteurs roumains, mais les circonstances l'ont amené à vivre en France et à écrire surtout en français.