Cet essai analyse le style du cinéaste japonais Ozu au cours d'une carrière qui fut d'abord marquée par le cinéma hollywoodien et la critique sociale. Ozu s'intéressa ensuite au quotidien de gens ordinaires, à l'intérieur d'une cellule familiale, dans une société où la modernité se confrontait à un conservatisme ancestral. le style d'Ozu devient alors des plus épurés, et des plus fluides, créant sa singularité, donnant à ses films, dans lesquels la grâce se combine à la mélancolie, un rythme subtil, léger et solennel, comme une cérémonie. le cinéaste utilise surtout des plans fixes à la composition rigoureuse, montrant des scènes d'intérieurs, et des plans vides, un simple élément de décor, par exemple : l'enseigne d'un bar, une rue vide, du linge étendu, etc. Il filme l'écoulement du temps, la fragilité des êtres. L'auteur évoque à la fin de son essai l'importance du Zen dans les arts traditionnels du Japon et les formes de l'impermanence pour qualifier le style d'Ozu.
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C’est une attention aiguë aux moments, aux aspects changeants de la nature, et une prédominance exclusive, sur la vie, d’une attitude esthétique et formaliste.
"Citizen Kane" d’Orson Welles, analysé par Youssef Ishaghpour