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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il suffit de lire les noms des personnages du roman Lonely Betty, dont plusieurs apparaissent dès le premier chapitre, pour comprendre que vous avez entre les mains une parodie des romans noirs de la meilleure veine : Mike Dougladis, le vieux shérif John Markham et sa fille Laureen Markham, le maire Robert Kawzcinsky, le colonel Malik Oblomov, le docteur Helmut Schweinsteiger, Richard Marlowe, etc. (la liste complète se trouve dans la critique de @noid, accompagnée d'une bonne dose d'humour dans ses brefs commentaires). N'oublions pas la vielle dame par qui tout commence : Betty (Elisabeth Zelda) Holmes, qui aura cent ans le 24 décembre. Enfin pas tout à fait : elle aura cent ans le jour de Noël, mais le jour de Noël, tout le monde a autre chose à faire que de fêter une centenaire… Et puis pensez donc : la vieille dame était l'institutrice du village et elle n'a plus prononcé un mot depuis 54 ans, depuis qu'elle a été internée, puis placée dans cet hospice. En somme, depuis la disparition des trois frères Harris : Peter, Georges et Ellis. Et voilà qu'en ce jour de fête, Betty demande à parler au shérif Markham !
***
Paru une première fois en 2010 aux éditions Finitude, Lonely Betty de Joseph Incardona nous revient dans la même maison d'édition, enrichi des formidables illustrations de Thomas Ott dont le travail rappelle un peu celui de Landis Blair. Ces « gravures » ont, j'en suis sûre, influencée ma lecture et elles m'ont plongé dans une ambiance plus noire que le texte ne l'aurait fait à lui seul. Elles ne sont pourtant pas dénuées d'humour elles non plus : le panneau « Wrong way » sur la première, le cadrage des deux personnages et les seins de Sally sur la deuxième, etc. J'avoue avoir souri du début à la fin tant les allusions, les situations, le style et l'humour omniprésent font de ce bref roman un vrai bijou. Je sais que je vais l'offrir pout Noël au moins deux fois, sans doute plus… J'ai adoré certains des dialogues entre les personnages secondaires (la fellation !) qui se questionnent sur leur rôle. On se rendra compte, à la fin, que sous cette fantaisie se cache un hommage au roman, à l'écriture, et à un auteur en particulier. Mince ! je n'ai pas dit un mot de Jésus-Christ-Notre-Sauveur…
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Ce petit roman d'une centaine de pages (également adapté en BD : éditions Sarbacane, 2014) et qui en 2011 a reçu le Grand Prix du roman noir français du Cercle Rouge à Beaune, est une pastiche des romans noirs américains.

Cet après-midi du 24 décembre, la petite ville enneigée de Durham dans le Maine s'apprête à fêter les 100 ans de Betty Holmes, ancienne institutrice...
Ça fait 41 ans que Betty traîne dans l'hospice...
Une quarantaine d'années que Betty, qui dispose encore de "toute sa tête", tourmentée par ses souvenirs dans sa solitude... ne parle plus ! Devenue mutique depuis ce drame survenu pendant l'été 1958...
Alors à la veille de Noël, devant le gâteau aux cent bougies, Betty décide de se mettre à table (il sera plus juste de dire "d'arroser la table" ^^, scène mémorable que j'ai lu plusieurs fois !)... et de faire une confession surprenante au lieutenant de police à la retraite, John Markham...

Autour ces deux protagonistes se meuvent une multitude de personnages secondaires (sympathiques ou non) qui n'ont pas grand chose à voir avec l'histoire de l'intrigue, mais qui permettent de nous immerger dans l'atmosphère de ce village plus préoccupé par les préparatifs de Noël que par le sort d'une ancienne figure locale au seuil de la mort... Et on plonge dès lors, avec le sourire aux lèvres, dans une critique sociale agrémentée de clins d'oeil, de boutades et de quelques gauloiseries...

L'auteur (Suisse) nous amène dans cette histoire, entre émouvante et déjantée, par un intrigue délibérément mince (l'objectif n'étant pas de nous "vendre" du suspense) à un hommage ! L'estime pour un écrivain américain célèbre, connu pour ses romans et nouvelles tortueux et "diaboliques" et à cause de qui le malheur est arrivé...

Pauvre Betty...en compagnie de qui, j'ai passé un excellent dimanche après-midi !
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Pauvre Betty, mise à l'asile puis à l'hospice depuis plus de 40 ans....
Betty va fêter ses 100 ans à Durant, dans le Maine. Voilà des décennies qu'elle n'a pas parlé, depuis la disparition de 3 frères dont elle était l'institutrice. Mais en ce jour-là, en présence des autres pensionnaires de l'hospice, de l'adjointe au maire et du personnel soignant, devant son gateau d'anniversaire et les bougies allumées, elle vomit tout ce qu'elle peut et... retrouve l'usage de la voix, pour demander à ce que l'ancien shérif, aujourd'hui à la retraite, vienne de toute urgence pour entendre sa déposition.

Lonely Betty, c'est gai, réjouissant, un petit bonheur d'humour noir qui vitriole les petites vies bien rangées des habitants d'un petit village des USA. Tout le monde y passe, le maire et sa fainéantise, l'adjointe lesbienne, les familles bien rangées dans lesquelles tout et surtout n'importe quoi se passe, le curé pédophile, etc... le tout est à mourir de rire, Incardona interpelle régulièrement le lecteur, et surtout il nous amène pile poil là où on ne s'attendait pas, pour résoudre un mystère vieux de quarante ans, et rendre un hommage truculent à un autre auteur.
Lonely Betty pastiche avec beaucoup de bonheur les romans noirs américains. Il y a beaucoup de fraicheur et de vitalité dans l'écriture, le récit est très maitrisé et se révèle plein de surprises. Un livre top, et un excellent moment de détente et d'humour (pas toujours de très bon gout, mais c'est certainement pour ça que c'est encore meilleur !) !
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Choisir un roman simplement parce que sa couverture a attiré votre regard, parce que en y regardant de plus près le nom de l'auteur, Joseph Incardona, vous dit que vous ne risquez rien, parce que vous ne savez rien de ce dont parle cet ouvrage et vous régaler en une soirée de ses quatre-vingt-seize pages : c'est la magie de la lecture.

Un grand plaisir, même… car je trouve que ce roman révèle, s'il en était besoin, toutes les qualités de cet auteur capable, en quelques pages seulement de nous raconter un drame à la manière d'un roman noir mais… bourré d'humour, n'hésitant pas à utiliser tous les poncifs du genre. Ce soir-là, le 24 décembre 1999, la neige tombe à gros flocons sur Durham, petite ville du Maine dans laquelle se prépare un événement majeur : l'anniversaire de Betty Holmes, et pas n'importe lequel puisqu'elle va avoir cent ans le lendemain. Betty était l'institutrice du village, relevée de ses fonctions à la suite de la disparition de trois de ses élèves dont les corps n'ont jamais été retrouvés. Muette depuis ce temps-là, elle va retrouver la parole pour faire une annonce majeure.

Mais, de mon point de vue, l'important n'est pas seulement là. Il se trouve aussi dans l'écriture, enlevée, travaillée, descriptive à souhait et drôle qui plus est. Satire du roman noir américain, l'auteur n'hésite pas à caricaturer personnages et situations. Tout est prétexte à portraits jubilatoires "Sarah regarda le cul parfait de Sally, moulé dans sa blouse une taille trop petite…L'envers valait l'endroit. Les nichons de Sally Duchaussois semblaient être en bisbille avec la fermeture Eclair…", réflexions drolatiques, moments rocambolesques "…David Bloom avait livré trois couronnes mortuaires en lieu et place des bouquets prévus pour décorer le réfectoire." Et je ne spolierai pas la fin, absolument magistrale.

En un mot, un petit récit qui a tout d'un grand. Et, si j'ajoute les superbes illustrations de Thomas Ott et la beauté du papier écru, inutile de vous dire que je ne regrette pas ce choix.

Nouvelle sortie de ce roman, toujours aux Editions Finitude et magistralement illustré par Thomas OTT.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Ce court roman de Joseph Incadona pourrait s'intituler «La vieille qui ne voulait pas souhaiter son anniversaire » . Et quel anniversaire ! le siècle , cent bougies , pour Betty Holmes , la vieille instit virée après la disparition non résolue de trois de ses élèves et qui depuis ne parle plus .Du coup , on va fêter ça à l'hospice (sympathiquement surnommé « le Home des pieds devant ») de Durham ,petit bled du Maine, en cette veille de Noël . Et la vedette de la soirée après y avoir apporté une contribution façon Tatie Danielle , va causer ! Incardona trousse avec virtuosité une délicieuse et réjouissante parodie de roman noir américain en y faisant intervenir une « guest star » célébrissime . Ajoutons que les illustrations de Thomas Ott collent à la perfection à l'ambiance du récit. Grand plaisir de lecture.
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Dans cette petite ville du Maine, à la veille de Noël 1999, une cérémonie se prépare pour fêter les cent ans de Betty Holmes, l'ancienne institutrice, devenue muette quarante ans auparavant suite à un drame. Aussi la stupeur règne lorsque Betty, au lieu de souffler les bougies demande à voir l'ancien policier auquel elle a des révélations à faire.

Initialement paru en 2010, ce livre se paie une réédition augmentée par les illustrations de Thomas Ott, en noir et blanc. Ce roman noir et court installe une ambiance très Amérique profonde, dans une petite ville où tout le monde se connaît, se fréquente ou s'évite. de fait, Betty Holmes a vu passer pas mal d'adultes alors bambins dans sa classe.

Joseph Incardona que je découvre avec ce titre a une plume légère et décalée. Il n'est pas avare de situations loufoques, d'interventions de ses personnages dans son histoires, d'humour, d'ironie. "Elle se signa, tira le drap sur le visage de Julie et consigna son rapport au coroner. Et comme d'habitude, le coroner Smith n'y relèverait aucune faute de grammaire ni d'orthographe. En dehors de ses penchants pédophiles, cette petite bite de Rooney [l'ancien instituteur qui a remplacé Betty] n'avait pas eu son pareil pour apprendre à lire et à écrire aux enfants." (p.28)

J'ai aussi beaucoup aimé le fait que si l'histoire est basée autour des révélations de Betty, le roman prend le temps d'écrire sur des personnages secondaires qui ne font qu'une apparition dans l'intrigue mais continuent d'évoluer en marge. Ils peuvent même se demander pourquoi ils sont toujours là.

Bref, ce court roman est étonnant et ménage ses effets, ses surprises pour le plus grand plaisir du lecteur. Rien de superflu, rien de manquant. Format idéal et écriture plaisante qui colle parfaitement au sujet, à l'époque et au lieu.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Collision heureuse.

Dans une petite ville des États-Unis, la veille de son centième anniversaire, Betty Holmes à l'aune de 50 années de mutisme , décide de raconter une histoire qui la hante depuis toutes ces années de silence.

Un hommage au roman noir qui réunit deux pointures du genre. Joseph Incardona et Thomas Ott. C'est assez exceptionnel pour le souligner.

Tout est là, les références , l'ambiance , l'alcool, le bruit des glaçons dans les verres, la clope, le flic à la retraite avec sa tremblote et ses regrets, l'infirmière gironde qui s'occupe de son petit monde, les petites histoires et les grands appétits cachés des habitants de Durham dans le Maine et une fin qui vous agrafe un sourire de nostalgie sur le visage.

Un pastiche labyrinthique et jouissif merveilleusement illustré par Thomas Ott.

Cette collision de deux géants du Noir ne cache pas ses intentions : le plaisir du lecteur… et de la lectrice en l'occurrence, moi !

Ça explose sous la dent, ça passe tout seul.
Un régal de mise en bouche pour les novices , du petit lait pour les initiés.

Lovely Lonely Betty 🖤
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Lonely Betty est un texte très court qui procure un très grand plaisir de lecture. Satire de série noire, qui penche du côté du King (Stephen), le roman nous fait rencontrer une foule de personnages follement perchés qui seraient des caricatures si le le style d'Incardona et sa manière d'enlever le récit en mode molto allegro ne les amenaient dans une sorte de ronde dingue, réjouissante et cruelle. Les dessins de Thomas Ott sont magnifiques.
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Betty Holmes, ancienne institutrice du village va fêter ces 100 ans à la maison de retraite, la veille de Noël. Toute cette petite ville du Maine s'affaire pour préparer cette cérémonie. Une révélation va avoir lieu à l'aube de cet anniversaire et va chambouler pas mal de choses. D'autres personnages entrent en jeu et prépare cette veillée de Noël en étant plus ou moins lié à Betty Holmes.
Le roman est plutôt court, assez bien écrit, un peu d'humour et un clin d'oeil est fait à Stephen King. Lonely Betty serait aussi adapté en BD, à découvrir prochainement.
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Un ovni littéraire que j'ai dévoré en peu de temps
J'ai adoré le graphisme et l'histoire est juste dingue.
Sacrée imagination !!
J'ai ri et la fin m'a complètement surprise !!!
Je n'aurais jamais imaginé que cette personne connue et bien c'était lui!!!! Lisez-le et vous saurez !!!
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