Quel beau récit ! Quelle magnifique histoire de femmes !
Niée, bafouée, violentée, annihilée, Mariam trouve encore la force en elle de se dresser contre l'oppresseur. Elle lutte, vole des moments de joie, de félicité, d'amour auxquels elle pourra se raccrocher ensuite dans les jours sombres. Elle puise au plus profond de son être la beauté qui a fui sa vie depuis longtemps pour éclairer celle de ceux qu'elles aiment. Sa vie touchera à toute la gamme de sentiments. Elle vivra l'insouciance, la dureté, la tendresse, l'amour, l'adoration, la honte, l'espoir, la peine, la violence...passera par des moments d'abattement, de fuite en avant puis reviendra à une vision plus positive et déterminée jusqu'à la rédemption.
A travers les destins croisés de Mariam, petite harami afghane et de Laila,
Khaled Hosseini nous offre un hymne à l'amour et à la liberté en hommage à son peuple, meurtri par des décennies de guerres, de luttes intestines, de rivalités fratricides où toujours la femme a été la première victime.
« de même que l'aiguille d'une boussole indique le nord, un homme qui cherche un coupable montrera toujours une femme du doigt. Toujours. »
Mais Mariam c'est aussi une métaphore de l'Afghanistan, forte et faible, fière et fragile, anéantie et ressuscitée.
Cette fiction romanesque écrite par la plume alerte et précise d'un auteur à la vraie sensibilité, est un trésor d'humanité. Plongeant sa plume dans le passé de sa famille et de son peuple,
Khaled Hosseini nous offre une histoire forte, éblouissante dans un décor d'apocalypse. Nous apprenons au fil des pages, les rites et coutumes de ce pays qui a si souvent fait la une des médias, sa culture, ses traditions, sa cuisine et son histoire dramatique. Ce récit de plus de 400 pages se lit aisément en raison du talent de conteur d'Hosseini. Bref un roman magnifique à plus d'un titre qui m'a plus touchée encore que «
Les cerfs-volants de Kaboul » du même auteur. Un coup de coeur !