Citations sur Pueblo (18)
- Quelqu'un te dit: "Va-t'en !", te montre la porte, et tu ressens ce que tu vaux aux yeux des autres. Rien. Et de ça, tu ne te remets pas, tu te lo llevas en el alma, tu l'as sur l'âme comme un trait noir et ça ne s'efface pas : on t'a biffée, rayée. Que se chingue esse maldito chico !
Mais comment deviner ce que nous réservent les intrigues de la vie ? Ses déflagrations ne nous atteignent qu'à retardement...
"C'est ce qu'on se doit à soi-même qu'on paie." Quel impardonnable manquement estimait-elle avoir commis envers elle-même? Celui d'avoir scellé un jour un pacte avec un vieillard ? Ou celui d'avoir vu clair dans le jeu du vieillard et d'avoir fermé les yeux ?
Tu crois que le ciel du Mexique s’étend à perte de vue, si tranquille, que devant toi il y a des millions de vie que tu pourrais vivre et d’un instant à l’autre, il n’y en a plus qu’un "Et tu y es condamnée. Songes-y" .
Pour la troisième fois Nacha se heurte à l’intolérable. Jamais je n’avais compris de façon aussi poignante que sa vie se résumait à trois « Vete ! » Chassée par l’un, écartée du revers de la main par l’autre, décrétée indésirable enfin repoussée à trois reprises, par les trois personnes en qui elle avait placé tous ses espoirs.
Elle évoque à nouveau les occasions qui auraient pu être saisies , que l’on a tenues et lâchées. Ce qu’on aurait pu vivre et qu’on a pas vécu. Et qui, parfois, marque plus profondément de ce qui a été, blesse et laisse ouvertes des plaies.
Morte, inconsolée, de dépit…. Dans un couvent de Zacatecas, morte de quelque chose s’apparentant à la peine d’avoir à vivre envers et contre les illusions de ses quinze ans. La peine de n’avoir pas vécu ce qui aurait dû l’être.
Ca ne s’apprend pas. Ca pousse en dedans de toi, c’est un soulèvement qui couve et finit par éclater. Tu te dis en toi-même ; ça c’est à faire ou bien ça je n’en veux pas, je ne le ferai pas, jamais, plutôt la mort.
Ce qui devrait provoquer en moi un malaise éveille plutôt une exaltation diffuse : en chaos, une multitude d’images viennent se chevaucher, des conversations jadis suspendues reprennent, je retrouve peu à peu, un ancien domaine, un jardin non pas oublié, mais endormi, laissé en friches.
Mais comment deviner ce que nous réservent les intrigues de la vie ? Ses déflagrations ne nous atteignent qu’à retardement...