A ma droite, Lucie, qui va se marier avec Ollie.
Orpheline de mère, elle place de grands espoirs sur les liens qui l'uniront à sa future belle-mère et est pleine de bonne volonté.
A ma gauche, Diana, la mère de Ollie et Nettie qu'on pourrait qualifier de forte femme. Parce qu'elle a eu une vie dure (au départ), parce qu'elle est avocate, parce qu'elle est aisée, elle s'est mise au service de son association , laquelle vient en aide aux nouveaux arrivants en Australie, qui ont besoin de travail, d'un logement, d'un traducteur.... Comparé à eux, ses enfants sont des privilégiés et elle ne manque jamais de le faire remarquer par des petits gestes, ou plutôt par une absence de geste..
S'en suivront dix ans de relations entre ces deux femmes, jusqu'à aujourd'hui ,qui marque la découverte du corps de Diana, décédée d'un cancer, d'un suicide, ou ...
C'est ce que l'enquête démontrera.
En alternant à égalité, les points de vue sur leurs rencontres , entre Diana et Lucy,
Sally Hepworth frappe fort. Car c'est malin..
Quand je laissais Lucy me raconter son histoire, son entrée dans la famille, je me disais : " Mais quelle glaçon , cette Diana ! Quel manque de bol de tomber sur une belle-mère pareille. "
Puis, je lisais la version de Diana, et je comprenais. Je ne dis pas que je LA comprenais... Pas toujours...Mais elle me paraissait plus humaine, plus défendable (sauf sur un point...).
Evolution des rapports, glissement de terrain, compréhension, acceptation, détestation, froideur, incompréhension, chronique d'une catastrophe annoncée... Jusqu'à la mort.
On est plus dans le psychologique que dans le roman policier . Plus dans un suspens , dans un drame familial, que dans le genre thriller à proprement dit, mais il fait son effet ce petit suspens... par contre
La Belle-mère n'a rien à voir avec " Big little lies" de Moriarty, auquel il est comparé sur la quatrième de couverture. Il n'y a aucun humour, aucun aspect girly, aucune bande de copines...
Une excellent moment de lecture que j'aurai aimé voir durer plus longtemps. Quelques pages de plus pour décrire un pays qui me fascine, approfondir tout ce qui touche à l'enquête, ce qui touche au travail de Diana... Mais l' auteure s'est concentrée sur les rapports belle-fille/ belle-mère, c'est son choix créatif, et ça fonctionne plutôt pas mal !