C'est l'histoire des fastes et richesses de la ville imaginaire d'Aliahova, puis de sa décadence, de ses grands incendies et de sa destruction sous l'effet de la perte des valeurs, de la haine, des conflits des nivellistes, des hypernivellistes, des paranivellistes, des regénérateurs, des libéralistes, des darwinistes, des tenants des aliments complets, des défenseurs des animaux, des jeunes gardes vilipendant l'univers entier... "Il ne restera pierre sur pierre" comme pour Sodome et Gomorhe. "Tes figuiers sècheront et on jettera du sel sur ta terre désolée"... contrepoint d'Orwell et d'autres livres de ce genre, mais porté par l'idéologie de mai 68. Rétrospectivement, 54 ans plus tard, c'est peut-être un témoin de cette époque pour qui veut faire une thèse, mais qui fort vieilli. À la fin, le narrateur et sa Deborah s'en vont vers un monde nouveau, comme
Noé après le déluge et une autre destruction massive. Les deux héros partent à la rencontre de la terre promise, d'hommes simples, travailleurs. "Le destin d'un individu n'est pas celui du monde". Dernière phrase du roman (p. 290): "Je connaissais leur langage et ils nous recevront parmi eux".