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3,72

sur 1783 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Avec un postulat riche de possibilités, Lilia Hassaine imagine une société, à l'horizon 2050, qui choisirait la Transparence comme modèle. Tout commence par un nouvel urbanisme qui va détruire les murs, abattre les cloisons, bannir les recoins et faire en sorte que chacun vive exposé aux yeux de ses voisins, selon le principe populiste que les gens honnêtes n'ont rien à cacher.
" Les viols, la maltraitance, les abus, les agressions, toutes les violences commises envers les humains ou les animaux, ont un point commun : ils se déroulent à l'abri des regards, derrière les murs, dans les chambres des maisons et dans les ascenseurs des entreprises. Les espaces clos sont dangereux. Les murs sont menaçants. Chacun d'entre nous, et pour le bien de tous, devrait accepter de renoncer à une part d'intimité ; il en va de la paix civile. "

Lila Hassaine a lu Foucault et connaît l'architecture panoptique dans laquelle chacun intériorise le sentiment d'être surveillé, sauf qu'ici chacun est aussi le geôlier de l'autre. Ceux qui valident cette société de surveillance à double sens sont les classes moyennes et les élites qui aspirent à la sécurité, alors que dans le quartier des Grillons qui n'a pas été reconstruit, vivent dealers, marginaux et résistants.
Toutefois, ce renoncement à l'intimité relève du choix et d'un "pacte citoyen fondé sur la bienveillance partagée et la responsabilité individuelle".

Outre l'architecture, la Transparence s'exerce aussi au niveau des institutions, et tout particulièrement de la Justice. Les lois et les décisions de justice appartiennent aux citoyens qui votent sur Internet après avoir visionné l'émission "Présumé coupable".
En donnant ici dans la caricature, l'auteure ne laisse aucune chance à la démocratie horizontale. D'autant plus qu'elle date son origine de la "Revenge week", semaine sanglante au cours de laquelle les victimes ont tué leurs bourreaux.

Puisque Lilia Hassaine ne me semble pas du style à faire l'apologie de la violence et de la vengeance, il paraît pour le moins maladroit d'attribuer  la responsabilité de cette insurrection aux femmes victimes de violence conjugale, de viol ou de harcèlement.
Loin d'un discours féministe, le personnage d'Hélène l'enquêtrice est empêtrée dans une relation toxique qui n'est jamais décrite comme telle par l'auteure. Elle se réjouit de vivre dans une maison transparente parce que cela a obligé son mari " de s'assagir" puisqu'il ne pouvait plus utiliser l'alibi du travail au bureau. En même temps, elle reconnaît : "Je ne craignais plus de le perdre, mais nous n'avions plus rien à nous dire". Quant à lui, il l'insulte en souriant puis la quitte pour une jolie Instagrammeuse. On nage d'autant plus en plein stéréotype lorsque, repue après l'avoir retrouvé, elle comprend avec extase que le motard masqué qui la suivait, était en fait ce mari-prédateur qu'elle ne peut oublier. Waouh il faut oser !

L'ensemble du roman est une totale déception alors que les premières pages laissaient présager une réflexion intéressante sur notre modèle de société et sur les relations de classe. Sous couvert du diagnostic auquel une dystopie peut prétendre, l'auteure n'exprime que des lieux communs sur une société du paraître, sur les menaces envers les libertés individuelles et la disparition de l'intimité.
Comme il est de bon ton, elle condamne les influenceuses qui monnayent leur image sans s'interroger sur la violence qui les pousse à agir.
Si la première partie semble construite, la deuxième partie est totalement bâclée. Comme si l'auteure avait dû se hâter pour pouvoir proposer son roman dans la rentrée littéraire. Les chapitres sont de plus en plus courts, la syntaxe minimimaliste et l'écriture d'une totale platitude. Les personnages déjà réduits à une mince enveloppe perdent toute crédibilité à mesure que l'histoire se dénoue. Il aurait au moins fallu, pour que l'ensemble soit cohérent développer cette idée, peu originale certes, que ceux qui font les lois sont aussi ceux qui savent le mieux les détourner.
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Une excellente idée de départ, ce monde de la Transparence, où chacun vivant sous le regard de l'autre, la criminalité deviendrait inexistante.
Oui, mais une bonne idée ne suffit pas pour écrire un bon roman, il faut enrichir ce monde et ne pas se contenter de le laisser brut, créer des personnages marquants pour lesquels on peut éprouver un minimum d'empathie, éviter d'accumuler les poncifs, bref, faire oeuvre de littérature.
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Fascinante dystopie, qui nous renvoie, comme souvent, une image glaçante de notre société et de ses dysfonctionnements poussés à l'extrême. Une partie de la population, lassée des crimes impunis et de la lâcheté des classes dirigeantes, décide de se faire justice elle-même. Durant une semaine sanglante dénommée la Revenge week, les auteurs de crimes impunis sont massacrés par leurs victimes. le lendemain se met en place l'ère de la Transparence dans certains territoires. Les gens choisissent de vivre dans des maisons de verre, visibles 24h/24h et soumis au regard vigilant non seulement de leurs voisins, mais du pays entier. Cela empêche toute violence, tout dysfonctionnement, tout laisser aller, et permet à certains de (très bien) gagner leur vie comme influenceurs en se mettant en scène constamment. Alors, le jour où un couple disparait sans laisser de traces, le système est remis en question. Comment est-il possible de disparaître dans un monde où tout est visible ? Si l'idée du scénario est intéressante, elle est malheureusement mal desservie par une écriture plate et des personnages inconsistants. L'histoire s'essouffle très vite. Dommage.
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La dystopie est un genre en soi. D'y attaquer demande un imaginaire fécond, une sortie des sentiers battus et fort fréquentés d'un futur incertain. L'époque actuelle se prête assez bien à vouloir se rassurer sur un avenir pavé de chausse-trappes. Quoi de mieux que de s'inventer un futur épouvantable, histoire de vivre le lendemain avec une assurance-vie en béton puisque l'auteure a tout prévu ? L'univers français créé ici semble un poil caricatural, surtout à l'horizon 2049. le formatage est crédible, les inégalités aussi mais c'est trop tôt. Il faudra plus d'une génération pour créer des quartiers de haute sécurité transparents.
Le monde de demain tel qu'imaginé ici n'est pas crédible à une date aussi rapprochée.
Le gourou de la transparence gouverne un petit monde. Qu'en est-il du mode de gouvernance ?
Dans la psyché collective, il paraît improbable d'imposer que chaque vie soit exposée au vu et au su de tous. Au nom de la sécurité, on peut faire passer des limites de plus en plus coercitives. Chaque individu a sa part de vie secrète, lui l'enlever le fragiliserai, personne ne souscrirait à un programme de ce type, même les plus conformistes.
Un certain manque de crédibilité sociétale irrigue ce roman avec néanmoins des personnages qui se tiennent.
Désolé de ne pas rentrer dans ce monde-là, il ne tient pas.
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Je ne comprends pas le bruit qu'a fait ce livre à sa sortie. Certes, le sujet est intéressant et le fond est très prometteur. le synopsis offre les prémices d'une grande dystopie. Il n'en n'est rien. L'histoire est facile, peu prenante et surtout la syntaxe est d'un ennui… on est au delà du texte minimaliste. Des phrases de 5 à 7 mots en moyenne ne transportent pas le lecteur.
Je suis restée sur ma faim et j'ai été profondément déçue du développement du livre et de la conclusion qui était plus qu'attendue au final.
En bref : un livre facile, qui n'arrive même pas à divertir le lecteur et à la syntaxe et au vocabulaire extrêmement pauvre. Une perte de temps en 236 pages…
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Un roman qui se voudrait dystopique sans l'être réellement.
Au croisement de la Science-fiction et du polar, ce roman n'en représente ni l'un ni l'autre.
Les premières pages captivent, car l'on sent poindre une vraie réflexion sur les relations sociales et l'évolution de notre mode de vie.
La première moitié du récit est assez bien bâtie pour nous plonger dans ce monde de la Transparence.
Mais c'est à peu près tout.
La seconde est bâclée avec des chapitres de plus en plus courts qui ne se justifient pas. L'écriture s'avère de plus en plus plate, un peu comme si l'auteure avait eu hâte d'en finir.
Pour respecter la date de publication ?
Je ne lui en veux pas, car j'avais moi aussi très envie de terminer ce livre au plus tôt.
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Dans une France où la transparence a été promue en valeur suprême et principe de vie, une famille parvient à disparaître sans témoin. Une inspectrice, dont le couple bat de l'aile, va mener l'enquête.

S'essayant au genre de la dystopie, Lilia Hassaine aborde plusieurs sujets d'actualité comme la place
des réseaux sociaux dans l'opinion publique ou la consommation des écrans par les jeunes, mais sans
vraie analyse ou approfondissement. J'y ai surtout vu quelques poncifs du type “c'était mieux avant” ou “la joie des plaisirs simples et vrais”, les écrans nous privant des “vraies” relations humaines. Ce qui en soi peut s'argumenter mais là justement ben… pas d'argumentation ou de développement.

Mais surtout, je n'ai pas réussi à être en empathie avec les personnages, notamment la policière. Sa vie de couple (qui prends pas mal de place dans le récit) ne m'a pas du tout intéressée et m'a même plutôt gênée : culpabilité de Mme dans le naufrage marital alors que son mec est clairement un connard, vision positive du stalking de Mr (ben oui c'est qu'il l'aime quand même), vision de leur fille ado comme une aguicheuse … et surtout le paragraphe sur le “pouvoir de jeune fille” qui te permet de séduire des hommes plus âgés et qui est de base problématique (pas possible) mais alors au
regard des révélations de plus en plus nombreuses sur ce genre de “relations” (de prédation), c'est franchement rédhibitoire pour moi.

Dommage car pour moi l'idée de départ était vraiment intéressante mais l'autrice n'a pas su en exploiter le potentiel. Sur un point de départ dystopique et qui questionne la société dans son fonctionnement, on obtient finalement une intrigue policière assez classique et un texte sans prise de risque. Déçue.
Lien : https://www.instagram.com/ma..
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L'idée était fort prometteuse ! J'avais adoré Soleil amer alors je me suis lancée avec enthousiasme dans ce roman. le début m'a bien plu, j'ai trouvé que Lilia Hassaine parvenait plutôt bien à dépeindre ce nouveau monde, à raconter ses codes mais elle s'essouffle vide. L'intrigue n'a que très peu d'intérêt, l'action patine et s'embourbe dans des réflexion qui se voudraient philosophie mais en sont très loin. C'est convenu, gnan-gnan, cousu de fil blanc on parvient tout de même à aller au bout car c'est toutefois bien écrit !
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Un roman dont le thème est intéressant, ainsi que les idées que l'auteur nous propose à travers une enquête policière dans un monde « transparent ». J'ai lu ce roman sans jamais rentrer dans l'histoire tellement elle est opaque. Déçu.
Deux étoiles.

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Si la dystopie permet de révéler le degré d'angoisse d'une société, alors on peut sans doute affirmer que la tension monte. C'est en tout cas le troisième roman imaginant un futur plus ou moins proche que je lis en cette rentrée, alors que je ne suis pas particulièrement à l'affût du genre.

Comme chez Karim Miské, le roman se déroule en France, et comme chez Celeste Ng aux Etats-Unis, on évolue dans une société où la surveillance permanente et généralisée est devenue la norme. On n'a même plus besoin des réseaux sociaux, à l'origine de la Révolution qui s'est opérée. La Transparence qu'ils ont contribué à installer étant garante de sécurité, chacun - ou presque - a accepté de vivre dans des logements aux parois vitrées afin de pouvoir être observé par ses voisins, prompts à signaler tout incident ou écart de conduite aux autorités compétentes : fini les violences conjugales, la maltraitance infantile et toute forme de sévices. le monde nouveau n'est plus que paix et harmonie…

Un matin, un couple et leur enfant sont pourtant mystérieusement portés disparus sans que personne n'ait été témoin de quoi que ce soit. Hélène, commissaire de police désoeuvrée, comme tous ses collègues, reprend du service pour mener l'enquête. Comme on peut s'en douter, elle découvrira au fil de ses investigations que derrière l'apparente quiétude se cachent bien des conflits et petits arrangements pas toujours très propres.

On ne peut pas dire que j'aie beaucoup vibré à la lecture de cette intrigue policière dont la mécanique ne m'a guère convaincue. Reste la mise en garde contre les dérives d'une société où la vie des uns et des autres est exposée dans ses moindres détails - avec ou sans l'assentiment des intéressés -, publiquement commentée, critiquée, voire vilipendée. Ce n'est certes pas vain. Mais je trouve dommage que l'auteure ne soit pas parvenue à mieux exploiter son sujet.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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