Jane Graham, artiste peintre renommée sur le point de mourir, demande à Sloane, ancien amant qu'elle n'a pas vu depuis 20 ans, de venir à son chevet en Toscane, pour lui révéler qu'il est le père de Connie, sa fille unique. Fâchée avec Connie, et souhaitant faire la paix avec elle, même à titre posthume, Jane demande à Sloane de la retrouver.
Ce dernier, peintre lui-même, vient d'être libéré après avoir joué les faussaires picturaux. Quelques jours auparavant, les murs de la prison et les matons obstruaient son horizon. A présent, celui-ci est dégagé, Sloane repart de zéro, sa vie est une toile vierge, prête à l'emploi. Après sa rencontre avec Jane, il s'envole pour New-York pour y tenir la promesse faite à une mourante : trouver sa toute récente fille, chanteuse de jazz sous la coupe d'un maquereau-tortionnaire.
S'en suit une longue déambulation dans le New York underground, rythmée par les voix de
Billie Holiday, de Ella ou les accords de Thelonious Monk. Sloane arpente inlassablement le cercle fermé des peintres, permettant à
John Harvey d'offrir au lecteur une belle évocation de la vie culturelle bouillonnante qui animait Greenwich Village dans les années 50, qui a apporté la notoriété à de grands artistes de l'art abstrait :
Jackson Pollock,
Joan Mitchell...
Une lecture surprenante, anachronique, nostalgique. Un roman qui n'est pas le meilleur de
John Harvey mais qui mérite une lecture attendrie dans laquelle l'auteur injecte toute l'étendue de sa culture artistique.