Le Café Littéraire accueille le public pour la 34è année au premier étage du Palais du Grand Large. Animé par Maëtte Chantrel, co-fondatrice du festival, et Pascal Jourdana, il donne à voir l'actualité littéraire d'un grand nombre d'auteurs et suscite l'envie de poursuivre cette rencontre de manière intime en tête-à-tête avec le livre.
Les archives du festival Étonnants Voyageurs vous permettent de revoir ces Cafés littéraires, enregistrés depuis 1991. L'occasion de voir et d'entendre des grands noms de la littérature du monde entier qui nous ont accompagnés des années durant : Nicolas Bouvier, Jacques Lacarrière, Alvaro Mutis, Hugo Pratt, Théodore Monod, James Crumley, Tony Hillerman, James Welch, Luis Sepulveda
Jim Harrison, pour ne citer qu'eux.
Pas de débats à thèmes au Café Littéraire, juste des rencontres chaleureuses avec les auteurs, leurs récits et leurs personnages, réels ou sortis de leur imagination.
Une captation vidéo réalisée par TVR35, à retrouver sur notre site et tout l'été sur la chaîne.
www.etonnants-voyageurs.com
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Ne va pas t'imaginer qu'un homme ne se soucie pas du sort d'une de ses chèvres parce qu'il en possède un millier [...]. S'il en possède un millier c'est parce qu'il se soucie plus de ses chèvres que du sort des membres de sa famille. En d'autres termes, ne t'attends pas à ce que les riches se montrent généreux.
Tony Hillerman (Le peuple de l'ombre)
- Si tu aimes les serpents, voici l'exemple parfait du genre d'endroit où tu peux venir les chercher.
- Je ne les aime pas. Je connais toutes ces imbécillités sur les Navajos et les serpents qui sont amis, mais je ne les aime pas. Ils me font peur.
- Nous ne sommes pas censés être amis. De la façon dont la légende présente les chose, Premier Homme et Grand Serpent ont appris à se respecter mutuellement.
On y parvient en ne mettant pas sa main, son pied ou quelque autre partie de sa personne à un endroit où l'on peut pas regarder. De cette manière, on ne marche pas sur son petit frère, on ne s'assoit pas sur lui ou on lui plante pas le doigt dans l’œil. Et en retour, il déclenche sa sonnette pour te prévenir si tu t'aventures sur un territoire dangereux... Ça fonctionne très bien.
- Je ne les aime quand même pas.
- Mais peut-être que les Navajos ne se suicident pas.
- C'est rare. Sauf avec la bouteille. C'est un peu moins rapide qu'avec une arme à feu.
A cet instant précis elle entendit à nouveau le sifflement. Juste derrière elle. Pas un oiseau de nuit. Pas une variété de reptile. C'était une mélodie que les Beatles avaient rendue célèbre. « Hey, Jude », en étaient les premières paroles. Mais Eleanor ne la reconnut pas. Elle était trop terrifiée par la silhouette bossue qui sortait du clair de lune pour pénétrer dans cette poche des ténèbres.
En Asie, les gens sont très fiers. Ils n'aiment pas ceux qui appartiennent à une race différente. Les Khmers n'aiment pas les Laotiens, les Laotiens n'aiment pas les Thaïs, les Vietnamiens n'aiment pas les Montagnards et personne n'aime ceux qui appartiennent à deux races distinctes.
C'était un enchevêtrement fantastique de formations géologiques érodées, éclairé à ce moment là par le soleil couchant. L'homme blanc y voit la désolation et appelle ça un désert, pensa McKee, mais le nom que lui donnent les Navajos signifie "Vallée Magnifique".
Cotton sortit la feuille de la machine, fit glisser le carbone et laissa tomber les deux exemplaires sur la table. Janey en prit un sans rien dire. Cotton coinça à nouveau le carbone entre deux feuilles et introduisit le tout dans la machine. (Comment s'appelait-il? ce célèbre écrivain auquel on demandait s'il avait des conseils à donner à un auteur débutant et qui avait répondu: "Ne jamais oublier que le côté brillant du papier carbone doit se trouver face à soi." ce matin, il ne trouvait pas ça amusant.)
Ces réponses, il les connaissait déjà. La première, c'est que personne ne prêterait attention à un Navajo qui réclamait des comptes. La seconde, c'est qu'on s'en tiendrait à l'explication fantaisiste qu'un sorcier s'était envolé avec le cadavre. Chee n'en éprouva pas moins de la colère devant cette façon désinvolte de traiter les gens de son Peuple.
Un vent chaud et violent, fatigue les oiseaux qui s'arrêtent de voler. Il y en a un de trop qui se pose sur la branche. Elle casse, tombe dans la rivière dont elle dévie le cours. Le courant sape la berge, provoque un glissement de terrain qui obstrue le lit, inonde la vallée, modifie la flore, ce qui, par voie de conséquence, modifie la faune, et les peuplades qui subsistaient grâce à la chasse aux cervidés sont contraintes d'émigrer. Quand on réfléchit en revenant au point de départ de tout ça, on peut en attribuer la responsabilité au vent.
Quelqu'un qui violait les règles normales du comportement et qui vous causait du tort était, selon la définition navajo, "égaré ".
Le < vent sombre > s'était emparé de lui et avait corrompu son jugement.
On évitait ce genre de personnes, on était inquiet pour elles, et on se réjouissait si elles étaient guéries de cette folie passagère et si elles étaient rendues à l'état de hozro*.
Mais dans l'esprit navajo de Chee, l'idée de les punir naraissait tout aussi insensée que l'acte qu'elles avaient commis.