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43 pages
AREHESS (01/10/1992)
2/5   1 notes
Résumé :
Jean-Pierre Vernant, agrégé de philosophie, entra dans la Résistance dès 1940 et se trouva, à la Libération, à la tête des FFI de Toulouse. Tout colonel qu'il était, il ne restera pas dans l'armée et s'orienta vers le métier de psychologue appliqué à la pensée grecque, s'efforçant de montrer, sous la double influence d'un helléniste et sociologue : Louis Gernet, et du fondateur de la psychologie historique : Ignace Meyerson, quelles sont les catégories psychologique... >Voir plus
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Que lire après La Pensée grecque - Entretien avec jean-Pierre VernantVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans une édition de recherche université, collection Savoir et Mémoire (n°1), Françoise Frontisi-Ducroux, François Hartog et Pierre Vidal-Naquet, vont s'entretenir avec Jean-Pierre Vernant, philosophe dont l'oeuvre faisait (fait toujours ?) autorité au moment où j'étais étudiante, si bien qu'en Hypokhâgne philo, j'avais déjà lu "Les Ruses de l'intelligence - La mètis chez les Grecs", qui m'avait enchantée. La première oeuvre de Vernant date de 1962, il s'agit de L'Origine de la pensée chez les Grecs. Un tel entretien se voulait une synthèse des recherches de l'un et des autres sur cette question à l'époque et ce que j'ai trouvé un peu frustrant, c'est qu'il y avait des sous-entendus : on assiste véritablement à une reprise de conversation entre des personnes qui ont déjà discuté et voient exactement de quoi ils parlent.

Je ne m'étais jamais vraiment rendu compte, sous prétexte que le sujet entrait dans l'Antiquité grecque, que la question était philosophique et non pas littéraire. J'étais hypersensible aux allégories de Mnémosunè, de Mètis et des échos mythiques et cela a brouillé les implications, que je perçois mieux aujourd'hui.

Cette lecture m'a vraiment frustrée car j'ai vraiment eu l'impression d'une discussion entre pairs qui ne prendraient pas la peine de faire les notes de bas de page nécessaires à ceux qui n'auraient pas suivi leurs démonstrations ultérieures. Malgré ça, malgré la conscience de n'avoir pas toutes les cartes en main pour en juger, j'ai trouvé plusieurs fois les concepts de Vernant très fourre-tout, glissants, et je n'étais vraiment pas convaincue.

Chapitres :

* Mythe et raison : oblique rapidement sur la question de la mémoire où je trouve les intervenants assez flous. La différenciation de la mémoire à l'époque des Grecs et celle d'aujourd'hui me paraît artificielle, mal délimitée (ou c'est moi qui ne lit pas assez bien).
* Psychologie historique et anthropologie historique : il m'a semblé, à la page 24, que ce qui manquait à la démonstration, soit par sous-entendu, soit pas difficulté d'expression (je penche pour la première supposition) était que cette impossibilité de séparer le divin et le mondain, les affaires de la cité et celles du culte tenait justement au fait que la plupart des concepts mis en jeu dans les lois de la cité correspondent à des mots qui sont aussi des allégories, c'est-à-dire des dieux/déesses.
* Altérité et identité : le titre était alléchant mais je ne marche pas. Il assimile des dieux à la fois à l'Autre, puis à la mort, se fonde sur des représentations de face de certains dieux et pas de profil... Cela aurait pu me passionner, sauf qu'il y a des contradictions, les démonstrations ne sont pas faites (d'où l'impression accrue d'un livre qui serait plus une préface un ou teaser d'autres ouvrages), voire des points que je me permets de contester, par exemple que la mort, pour un Grec, c'est ne plus voir, l'obscurité. Sondez un certain Tantale, pourtant pas dans le secteur le plus sympa des Enfers ! Sur Dionysos, des choses très exactes et vraies mais une curieuse façon de le trouver exclu de la cité, quand des événements aussi capitaux que les représentations théâtrales lui sont dédiées et même, il les intitule !..
* Sens de la tragédie : C'est finalement ça que Vernant dit au début de ce chapitre (merci) tout en utilisant cette formule typique du je-retombe-sur-mes-pieds : "on peut dire que c'est l'altérité de la fiction qui est mise devant les yeux de tous les spectateurs sur la scène du théâtre". A utiliser le concept d'altérité pour tout, Vernant l'a complètement vidé de signification. de plus, l'intérêt d'une tragédie étant de provoquer la fameuse catharsis, il vaut mieux que la fiction (en réalité, le mythos) ne paraisse pas trop concerner autrui pour le spectateur... Suivent d'intéressantes remarques sur la disparition du masque dans les siècles suivants, sur le rôle qu'a joué le traitement des crimes de sang dans la tragédie pour sortir les Grecs de la Némésis (la vendetta) et les faire adhérer au traitement de la justice par l'institution.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Jean-Pierre Vernant : Oui, parce que je crois que certains textes de Freud présentent un peu Œdipe de la tragédie comme quelqu'un qui aurait un complexe. Et qu'ils déclarent, et c'est avec ça que je ne suis pas d'accord, que si cette tragédie nous émeut, si elle nous bouleverse après tant de siècles, c'est parce que chacun de nous est un petit Œdipe en miniature. C'est-à-dire qu'il y a la phrase : c'est parce que chacun de nous a rêvé de dormir avec sa mère et du tuer son père que cette tragédie nous bouleverse. Je déclare que ce n'est pas vrai. (Un peu plus haut, Vernant avait expliqué : "C’est l'histoire, par exemple d’Œdipe, qui cherche qui il est, et qui quand il le découvre, s'aperçoit qu'il n'est pas le roi mais un criminel : qu'il est complètement différent de ce qu'il croyait être." Là, sans doute réside réellement pour Vernant l'intérêt de l'intrigue : le dramma fait l'identité du personnage sous les yeux de spectateurs qui savent, eux, déjà qui il est et savoure le tragique du processus) ("Sens de la tragédie")
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Dans ma conclusion, j'indiquais que les Grecs n'ont pas inventé la Raison, pour une raison toute simple : c'est que ça n'existe pas, la Raison. Il y a des formes de rationalité qui sont liées aux domaines que tel groupe humain explore, ce n'est pas pareil suivant qu'il s'agit des lois physiques, de la géométrie, de la médecine... Et j'avais essayé de montrer que ce qui caractérise la rationalité de cette cité archaïque et classique, c'est une rationalité politique, c'est-à-dire un effort pour mettre en œuvre des démarches qui mettent de l'ordre dans les relations entre les hommes beaucoup plus qu'on ne prétend trouver les lois de la nature, ça n'est pas la raison de la physique expérimentale. ("Mythe et raison")
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Jean-Pierre Vernant : Ah non, les néo-païens..., excusez-moi, ils ne sont pas néo-païens, ils sont néo tout à fait autre chose...
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