- Vos hommes sont impatients de combattre, alors ?
Son ton n'avait rien d'ironique.
- Ils veulent quitter le vaisseau, échapper à la routine.
- Ils vont le quitter, a-t-il dit avec un petit sourire mécanique. Et, à ce moment-là, ils seront tout aussi pressés d'y retourner.
La bombe avait explosé prématurément. J'ai eu à peine le temps de penser que ça ne changeait rien : à présent, leurs communications devaient ressembler à un potage aux pâtes alphabet.
- La garantie ? Eh bien , ils nous ont effectivement donné l'affectation de notre choix. Mais personne ne nous avait garanti que cette affectation durerait plus d'une heure.
J'avais un nouvel ami qui était tout le temps sur mes genoux. C'était le chat, qui avait le don de fuir les gens qui aimaient les chats pour se coller à ceux qui souffraient de sinusite ou détestaient les petites bêtes sournoises. Malgré tout, nous avions quelque chose en commun puisqu'à ma connaissance, il était le seul autre mammifère hétérosexuel mâle à des lieux à la ronde. Il était castré, bien sûr, mais vu les circonstances, ça ne changeait pas grand chose.
Ils avaient vraiment dépensé tout cet argent pour nous tuer durant l'entraînement?
On ne pouvait pas non plus tout mettre sur le dos des militaires. […]
L’économie terrienne avait besoin d’une guerre, tout simplement. Et celle-ci tombait à pic. C’était un trou merveilleux où balancer l’argent, et cela unifierait l’humanité au lieu de la diviser.
(J’ai Lu, p.345)
La race humaine me dégoûtait, l'armée me dégoûtait, et l'idée d'avoir encore un siècle ou plus à vivre avec moi-même me terrifiait... Enfin, je pourrais toujours me faire gommer la cervelle.
Le pire était ce pressentiment que mes actes n'avaient peut-être pas été si inhumains que ça. Il suffisait de remonter quelques générations pour voir des hommes, qui n'avaient même pas l'excuse d'être sous conditionnement hypnotique, faire les mêmes choses, et à d'autres hommes.
L'ivresse du désespoir, comme je l'ai dit. A moins que le cours de la guerre ne se modifiât radicalement, nos chances de survivre au cours des trois années à venir, étaient infinitésimales. Nous étions les victimes remarquablement saines d'une maladie mortelle et nous tentions d'entasser en une demi-année les sensations d'une vie entière.
C'est un chat mon commandant .
Le chat a dressé la tête ,le temps de me cracher son mécontentement ,et a repris sa pause alanguie .
Je me suis tourné vers Charlie ,qui a haussé les épaules en réponse .
C'est cruel ,a-t'il dit .(puis à l'aspirant :) vous n'irez pas loin avec .Après 25 G,ce ne sera plus que de la fourure et des tripes .