Du Néant à Dieu dans le savoir romantique. Les Sciences Humaines et la pensée occidentale. Tome 10

Le romantisme est une « recherche de l'absolu ». Il n'y a pas d’« absolu littéraire », pas plus que d’« absolu pictural » ou médical ; chacune des voies d'approche implique une relativisation de la vérité. L'absolu transcende les catégories de la logique et les dimensions de l'intelligibilité. Un individu ne peut prendre la parole au nom de l'absolu ; tout au plus, porter témoignage, exhiber aux yeux des hommes cette marque qui lui reste d'un fugitif contact avec une transcendance écrasante.

La raison des romantiques n'est pas une assembleuse de jugements selon la logique puérile et honnête. Elle s'impose comme un organe de transcendance dans la réalité globale, ouvrant la double perspective d'une transascendance vers le domaine divin et d'une transdescendance, vers les puissances inférieures et infernales qui peuplent les soubassements de l'humanité.

Le système est l'opium du philosophe, de là un Discours contre la
Méthode, que contresigneraient la plupart des romantiques majeurs.

La raison, même dans sa plus haute subtilité, ne peut s'élever qu'à une idée négative de l'infini.