Citations sur Le berger de l'avent (83)
Celui qui n'a jamais bu de café dans un trou, sous la terre, au milieu de montagnes désolées, quand le blizzard hurle et qu'au-dehors il fait tente degrés en dessous de zéro, celui-là ne connait pas le goût du café...
Si l'homme a un rôle à tenir, un seul peut-être, c'est de tenter de trouver un sens à ce qui n'en n'a pas, de refuser de jeter le gant, de combattre son destin, et même la mort jusqu'à ce qu'elle le pénètre et l'atteigne au coeur, définitivement.
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Tel est le pouvoir de l'homme, il lutte de toutes ses forces pour infléchir un destin qui est dans d'autres mains.
Si l'homme a un rôle à tenir, un seul peut-être, c'est de tenter de trouver un sens à ce qui n'en a pas, de refuser de jeter le gant, de combattre son destin, et même la mort jusqu'à ce qu'elle le pénètre et l'atteigne au cœur, définitivement.
Que serait la vie sur terre si la servitude n'était rendue supportable par l'attente, l'espérance, la préparation pour un ailleurs.
Les allumettes étaient humides, impossible d'allumer ni chandelle ni réchaud. Mais il savait attendre ... Il les glissa sous ses vêtements, contre sa peau, s'assit, et s'endormit. A son réveil, la chandelle brilla et l'eau fut mise à bouillir. Celui qui n'a jamais bu de café dans un trou, sous la terre, au milieu de montagnes désolées, quand le blizzard hurle et qu'au-dehors il fait trente degrés en dessous de zéro, celui-là ne connaît pas le goût du café ...
Comme née de toute cette blancheur, sur laquelle se dessinaient les cercles noirs des cratères, et des piliers de lave grise comme des fantômes ça et là, une bénédiction semblait baigner ce dimanche dans les montagnes, étreignant presque le cœur; un grand calme solennel, aussi blanc que l'innocence, se levait des petites fermes éparpillées au loin, en contrebas, dont le feu des cheminées s'évanouissait dans une poussière de neige -une paix inconcevable, pleine d'une promesse insoupçonnée -l'Avent, l'Avent!
Chaque homme vit sa vie de façon différente. Les uns parlent sans discontinuer. Les autres sont familiers du silence. Certains ont besoin d'être entourés d'autres hommes pour se sentir bien. D'autres ne sont eux-mêmes qu'en se retrouvant seuls, au moins de temps en temps.
Si l'homme a un rôle à tenir, un seul peut-être, c'est de tenter de trouver un sens à ce qui n'en n'a pas, de refuser de jeter le gant, de combattre son destin, et même la mort jusqu'à ce qu'elle le pénètre et l'atteigne au cœur, définitivement. Voilà le rôle d'un homme.
Ce ne pouvait être la volonté de Dieu d'abandonner les bêtes échappées des rassemblements d'automne. Ce n'étaient que des moutons, certes, mais c'étaient des créatures de chair et de sang... et d'âme. Etait-il pensable que Roc, Léo ou Faxi n'aient pas d'âme ? Ça voudrait dire que leur innocence et leur confiance auraient moins de valeur que l'inconstance des hommes ? (...), il ne pouvait souhaiter mieux que ces trois là. Avec de tels compagnons, on n'est jamais seul au monde. Il leur devait tant ! Un jour, pourtant, il aurait à prendre cette décision : une balle dans le crâne pour l'un, et un coup de couteau pour l'autre. Malgré le caractère sacré, inviolable, de la relation entre un homme et un animal, il y a le prix à payer : la responsabilité. On est maître de leur vie mais aussi de leur mort. En toute conscience. C'est ainsi. La vie fait mal, parfois. Ceux qui on dû prendre cette décision le savent. En un sens, les animaux sont destinés au sacrifice. Mais quand on suit le droit chemin, est-ce que toute vie n'est pas sacrifice ?