Josèphe Rose Tascher de la Pagerie est née à La Martinique en 1763. En 1779 elle va à Paris épouser Alexandre de Beauharnais, qui sera exécuté sous la Terreur, mais Joséphine a maintenant deux enfants : Eugène et Hortense.
Bonaparte tombe amoureux de cette femme, l'appelle Joséphine, et l'épouse en 1796.
Par ses origines créoles, Joséphine aime les plantes exotiques ; elle aime aussi les
roses.
Elle introduit, à la suite des explorateurs Bougainville et Humbolt, quantité de nouvelles espèces dans son jardin. En 1800, à la suite de la victoire de Napoléon à Marengo, elle plante un cèdre du Liban qui s'apelera « le cèdre de Marengo ».
Elle crée, avec son paysagiste, un jardin à l'anglaise, avec un petit lac.
En 1804, elle fait construire une immense serre chaude, qui peut accueillir des arbres de 5 mètres.
Dans son jardin botanique, Joséphine une centaine d'orangers, d'ananas, et d'arbres exotiques.
Elle fait connaitre son jardin, qui devient même un laboratoire.
Entre 1803 et 1814, quand elle meure, deux cents nouvelles espèces sont introduites par elle en France : magnolias, pivoines, hibiscus, dahlias, rhododendrons, camélias, acacias, tulipiers…
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Mais elle entretient une relation particulière avec les
roses, dont elle rassemble 250 espèces différentes. Ces
roses descendent du rosier blanc, du rosier de Damas, du rosier de Provins, et du rosier du Caucase. Certains
roses agrémentent ses coiffures et ses robes. Beaucoup de
roses proviennent d'Angleterre, pour lesquelles Napoléon lève exceptionnellement l'embargo !
Malgré le divorce en 1809, Napoléon garde une inclination particulière pour elle.
Pierre-Joseph Redouté illustre, sur les plantes de la Malmaison, des ouvrages botaniques.
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A la suite d'un refroidissement, Joséphine meurt.
Sur les 700 hectares, il n'en reste aujourd'hui que six ! La serre chaude, dont l'entretien coutait cher fut détruite. Mais sa passion pour les
roses traversa les années, puis les siècles : fut crée la rose « Souvenir de la Malmaison », qui devint la préférée de « Tante Yvonne » !
En 2014, pour le bicentenaire de la mort de l'impératrice, une exposition de
roses fut montée à la Malmaison, et la rose « Souvenir de Joséphine » fut créée.
Quelles délicates attentions 😊
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Très instructif et agréable à lire ! Renée Grimaud conte des jardins célèbres... qui sont tous liés à
L Histoire !
Eh, oui, elle montre bien que les deux sont liés : )
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Moins 600 : je croyais que les jardins suspendus de Babylone ( merveille du monde disparue ) étaient une sorte de suspension florale, sans comprendre comment "ils" avaient pu faire : en fait, ce furent des apports de terre placés en terrasses maintenues par des colonnes de pierres, et sous lesquels Nabuchodonosor voulait que sa femme, la reine Amytis retrouve la fraîcheur de sa région de naissance.
Plus 1200 : Grenade résista longtemps aux catholiques, et l'Alhambra et le Generalife ont été une re-création d'un oasis par les princes maures nasrides. On peut encore les visiter ; c'est le plus ancien "jardin" actuellement.
1361 :
Charles V n'e pas en sécurité dans le Palais de la Cité, il achète petit-à-petit l'Hotel Saint-Pol et les alentours, et crée à l'intérieur, au milieu de Paris ( ! ), un immense verger.... qui n'existe malheureusement plus.
1447. L'auteure, dans le chapitre suivant, évoque le paradis fleuri du "bon roi René", cousin et beau-frère de Charles VII, à Aix, sa seconde capitale après Angers. Ses jardins ont aujourd'hui disparu, mais il reste les écrits de ce roi agronome.
1549 : Cosme de Médicis fait les plans, puis la réalisation du jardin de Boboli à Florence.
En général, chaque jardin, à son inauguration, est l'occasion de fêtes et spectacles, ballets, grottes, et grandes eaux conçues par un hydraulicien.
Le cardinal Hippolyte d'Este, italien protégé d'Henri II, ne devient pas pape, à cause du veto de Charles Quint : en 1560, il se replie sur la création d'un magnifique jardin avec mille fontaines à Tivoli, près de Rome. La villa d'Este est actuellement propriété de l'état italien.
En 1564, Catherine de Médicis, après la mort de son mari Henri II, tourne une page : elle repère quarante hectares de bois et de taillis, y fait construire le palais des Tuileries et son jardin. Ayant passé son enfance à Boboli, elle fait retracer les carrés italiens par Pierre le Nôtre, grand-père du célébrissime André. En 1871, les Communards incendient le palais des Tuileries, mais il reste le jardin.
En 1594, Henri IV reprend le chantier d'Henri II à
Saint Germain en Laye, et, à côté du Château Vieux où sont élevés ses 14 enfants, légitimes ou non, il fait aménager un jardin, et construire le Château Neuf. Cinquante cinq mètres de dénivelée permettent à l'hydraulicien de créer des fontaines et de faire mouvoir des automates qui fascineront son fils Louis. Plus tard, à
Saint-Germain, Charles X fait démolir le Château Neuf, et Louis Philippe mutile le jardin de le Nôtre pour construire une gare. Il ne reste qu'une grande allée bordée de tilleuls.
En 1641,
Nicolas Fouquet fait un double héritage, et acquiert cinq cents hectares à Vaux-le-Vicomte. Il y aura jusqu'à dix mille hommes travaillant sur le projet, avec, pour le "jardin", un chef connu : André le Nôtre, débauché des Tuileries. le Miroir d'eau a été pensé pour dissimuler le Grand Canal, que les visiteurs ne doivent découvrir qu'au dernier moment, de façon théâtrale, afin que la surprise soit totale. le 17 août 1661,
Louis XIV et la Cour arrivent à six heures du soir. Fouquet a tout préparé pour une fête grandiose. Plus tard, mon pote "
Voltaire résume en ces mots l'histoire de cette ascension fulgurante, suivie d'une chute tout aussi brutale : le 17 août, à six heures du soir, Fouquet était roi de France ; à deux heures du matin, il n'était plus rien."
Vous savez pourquoi, je pense.
Le Nôtre a créé les jardins à la française de Sceaux, Chantilly (son préféré ), Saint-Cloud, Marly, Meudon, et bien sûr, Versailles. Malgré les guerres et révolutions, le parc de Vaux est toujours là, mais la pyrale (que je connais bien ) menace les deux cent trente mille pieds de buis.
Renée Grimaud continue ainsi, chapitre après chapitre, à égrener l'histoire de jardins magnifiques, histoire liée aux puissants de ce monde, parfois saccagés par la Révolution, parfois laissés à l'abandon puis restaurés.
Ainsi, nous aurons Chantilly de Condé, près de chez moi ;
Versailles et le potager du roi ;
Bagatelle, "folie" du comte d'Artois, près de Paris ;
la Malmaison de Joséphine, avec sa roseraie ;
les Buttes-Chaumont de
Napoléon III ;
les serres de Laeken, près de Bruxelles, de Léopold ;
les parterres de Villandry des Carvallo ;
Sissinghurst, dans le Kent, jardin anglais de Vita Sackville.
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Comme les forêts et l'eau, les "jardins" et parcs sont un don de Dieu, même s'ils sont "créés" par l'homme. C'est un lieu de ressource. Je ne comprends pas qu'on puisse saccager ou abandonner un jardin sous prétexte de révolution ou de projet immobilier.
Ma femme et moi entretenons avec amour notre jardin, je suis fier d'avoir planté des rosiers ( Vinci et
Ronsard, entre autres ), des thuyas (bien que j'ai dû me battre contre la "rouille" ), cinquante buis que je protège régulièrement de la pyrale, du gazon, et étalé avec nos enfants quelques endroits de graviers.... : )