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Citations sur L'histoire d'un mariage (20)

Buzz me fit soudain une suggestion. Je tirai un carnet de mon sac et, muette comme une secrétaire, en pris note mot pour mot. Cela paraissait aussi anodin et impossible que le reste, une intervention à laquelle on se livrerait dans un rêve. Plus tard ce soir-là, chez nous au sous-sol, je recopiai ce qu’il m’avait dit sur notre machine à écrire dont le T se coinçait, je pliai la lettre et la glissai dans l’enveloppe. Mais ensuite, comme au sortir d’une transe, mes doutes me reviendraient. La lettre allait donc demeurer là durant des semaines, gisant sur l’étagère du sous-sol.
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Alors nous cachions nos peurs. Comme ma mère cachant une mèche des cheveux de son défunt frère sous le col haut de sa robe du dimanche, dans la poche qu'elle avait cousue. Vous ne pouvez pas aller et venir en laissant libre cours au chagrin, à la panique; les gens vous en empêcheront, ils vous offriront une tasse de thé pour vous calmer et vous diront de tourner la page, de faire des gâteaux et de repeindre des murs. ILs sont excusables; ne nous a-t-on pas inculqué de longue date que le monde s'écroulerait, que les villes seraient envahies par les bêtes et les lianes si on laissait le chagrin régner tel un roi fou ? Donc vous les laissez vous calmer. Vous faites le gâteau, vous repeignez le mur et vous souriez; vous achetez un nouveau congélateur comme si vous aviez les projets d'avenir. Mais, secrètement - au petit jour -, vous cousez une poche sous votre peau. Au creux de votre gorge. De sorte que chaque fois que vous souriez, ou hochez la tête à la réunion avec les professeurs, ou vous courbez pour ramasser une cuillère, ça appuie, ça pique, ça brûle et vous savez que vous n'avez pas tourné la page. Vous n'en avez même jamais eu l'intention.
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"Nous croyons connaître ceux que nous aimons. Nous croyons les aimer. Mais ce que nous aimons se révèle n'être qu'une traduction approximative, notre propre traduction d'une langue mal connue. Nous tentons d'y percevoir l'original, le mari ou la femme véritables, mais nous n'y parvenons jamais. Nous avons tout vu. Mais qu'avons nous vraiment compris ?"
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L'amour est peut-être une forme mineure de folie. Et, comme la folie, il crée une solitude intolérable. L'unique personne capable de nous soulager est évidemment la seule à qui nous ne pouvons pas nous adresser : celle que nous aimons.
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Femme soigneuse, bonne jardinière, j'élaguais les rameaux porteurs du doute.
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Nous croyons connaître ceux que nous aimons. Nous croyons les aimer. Mais ce que nous aimons se révèle n'être qu'une traduction approximative, notre propre traduction d'une langue mal connue. Nous tentons d'y percevoir l'original, le mari ou la femme véritables, mais nous n'y parvenons jamais. Nous avons tout vu. Mais qu'avons-nous vraiment compris ?
Un matin, nous nous réveillons. Près de nous dans le lit, ce corps familier, endormi : un inconnu d'un nouveau genre. Moi il m'est apparu en 1953. Un jour où, debout chez moi, j'ai découvert quelqu'un qui avait emprunté par pure sorcellerie les traits de mon mari.
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Comment aurais-je pu expliquer la valeur de mon mariage ? Quiconque observe un navire depuis la côte n'est pas juge de sa navigabilité, car les parties vitales sont toujours sous l'eau. Invisibles.
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« Nous croyons connaitre ceux que nous aimons. Nos maris, nos femmes. Nous les connaissons, nous nous identifions à eux, parfois, séparés lors d’une soirée en bonne compagnie, nous nous surprenons à exprimer leurs opinions, leurs goûts culinaires ou littéraires, à raconter une anecdote qui ne sort pas de notre mémoire mais de la leur.
Nous observons leurs tics dans la conversation ou au volant, dans la manière de s’habiller et celle d’effleurer leur café avec un morceau de sucre qu’ils regardent virer du blanc au brun avant de le lâcher dans la tasse, satisfaits. Mon mari faisait cela tous les matins et je l’observais, j’étais une épouse vigilante.
Nous croyons les connaitre. Nous croyons les aimer. Mais ce que nous aimons ce révèle n’être qu’une traduction approximative, notre propre traduction d’une langue mal connue.
Nous tentons d’y apercevoir l’original le mari ou la femme véritables, mais nous n’y parvenons jamais. Nous avons tout vu. Mais qu’avons-nous vraiment compris ?
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A l'époque, il me semblait que le mariage était comme une douche dans un hôtel : on la règle à la bonne température, à ce moment-là quelqu'un derrière le mur ouvre son robinet d'eau chaude et on reçoit un paquet d'eau glacée, on remet du chaud et on entend le voisin pousser un cri, il remet du chaud et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on trouve un compromis tiède, supportable pour l'un et l'autre.
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Les gens se font une idée des années cinquante. Ils parlent des jupes ballon décorées d'un caniche en laisse, des grèves de transports routiers, d'Elvis ; ils parlent d'une jeune nation, d'une nation innocente. Je ne sais pas pourquoi ils se trompent tellement ; ce doit être un dérapage de la mémoire, car tout cela est venu plus tard, à mesure que le pays se transformait. En 1953, rien n'avait changé.
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