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EAN : 9782843376641
419 pages
Anne Carrière (06/09/2012)
3.95/5   148 notes
Résumé :
Alabama, 1931. La Grande Dépression et les tempêtes de poussière se sont abattues sur le sud des Etats-Unis, poussant les investisseurs à la ruine et jetant des milliers de familles sur les routes. Tandis que l’économie s’effondre et que des campements de réfugiés fleurissent au bord des routes, un directeur de banque est abattu par Sidney Clifford, un métayer noir. Celui-ci a tout perdu et il emporte avec lui les documents compromettants que sa victime devait remet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 148 notes
C'est parce qu'il me fallait lire un livre dont l'action se déroule pendant la Grande Dépression que je me suis arrêtée sur ce livre. Normalement, j'avais prévu "Les raisins de la colère" de John Steinbeck qui dort dans ma pal depuis longtemps déjà et que j'ai pourtant très envie de lire sans jamais trouver le bon moment. Mais décidément, il devra attendre encore un peu (beaucoup ?) puisque ce sera finalement "Des fauves et des hommes" de Patrick Graham sur lequel je me serais arrêtée, totalement par hasard puisque c'est en cherchant un livre pour une autre catégorie du défi que le titre de ce livre m'a interpellée. Et comme quoi les hasards peuvent bien faire les choses, puisque que je ressors de cette lecture, dont je n'avais jamais entendue parler, totalement conquise.

"Des fauves et des hommes", c'est l'histoire d'un "Négro" qui a tout perdu : sa femme, ses enfants, sa terre. C'est l'histoire d'un homme qui crie vengeance en devenant un assassin. C'est l'histoire d'un homme qui, après avoir volé des documents compromettants, se retrouve avec la Mafia sur le dos...

Mais si Sidney Clifford est bien le personnage principal, jamais l'intrigue nous est racontée de son point de vue. Et c'est à travers d'autres personnages que nous apprenons à le connaître, à le cerner et à l'apprécier. Et pour ce faire, nous suivons tour à tour Carson Fletcher-Mills, adolescente de 14 ans qui, après le massacre de sa famille, fait route avec Sid ; le marshall Rupert Strickland, flic ripou à la botte du parrain de la Mafia et qui s'est lancé dans une chasse à l'homme sans pitié ; et enfin Anna Sullivan, journaliste prête à tout pour que la vérité éclate au grand jour, quitte à être traquée à son tour.

Nous sommes en 1931, en pleine crise économique. Grande Dépression, misère, famine, désespoir et vagabondage sont les thèmes principaux qui nous plongent au coeur d'une Amérique pauvre et aux abois. Au gré des étapes de Sid et Carson, nous en apprenons un peu plus sur les conditions de vie des mineurs, sur les hobos (vagabonds qui voyagent en se cachant dans les trains de marchandises), sur la façon dont des milliers de familles se retrouvent sans rien suite aux expropriations, sur l'organisation des milices et des syndicalistes. Il y est également question de corruptions, de Mafia, de meurtres et de tueries, de racisme et du Ku Klux Klan, de tempête de poussière. Il y a même des tarentules pas très sympathiques, des frelons quelque peu carnivores et des chiens de chasse dressés à une chasse toute particulière...

On est en plein dans un roman noir, très noir, cruel et violent, mais raconté tel que c'en est pourtant facilement supportable, pas ragoûtant non plus alors que pas mal sanglant. Tout est dans l'ambiance et dans la dynamique. Parce que pour être dynamique, ça l'est sans aucun doute, autant que tendu et oppressant. 640 pages que se partagent 160 chapitres, c'est vous dire à quel point les chapitres (très) courts donnent le rythme.

Avec des personnages fouillés qu'on apprend à apprécier ou détester de plus en plus, avec leurs casseroles et leur propre vécu souvent des plus dramatiques, l'auteur nous emmène dans une sorte de road trip magistral, implanté dans un contexte historique toujours plus immersif et prenant. Malgré un dénouement peut-être un peu trop vite expédié, pour lequel j'aurais eu envie de m'attarder un peu plus, tout y est pourtant bien développé et maîtrisé : personnages, ambiance, intrigue, contexte, rythme.

Bref, j'ai adoré ce roman noir palpitant.
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Objet : traque mémorable.
Lieu : États-Unis.
Période : grande dépression.
Proies : Sid, Carson.
Chasseur : Strickland, flic ripoux, homme de main du caïd Maranzano .

Premier gros panard 2019 !

Tout y est.
Du récit haletant au contexte historique formidablement dépeint en passant par le rythme de folie et sa montée en puissance de déglingo, pouf, pouf, je pose trois et je retiens mon souffle. Impossible de lâcher l'affaire avant le fin mot de l'histoire en dépit de l'épaisseur paginée du bestiau.

D'une simple vendetta personnelle à une véritable chasse à l'homme, on se dit parfois que ça tient à pas grand-chose.
Tout aurait pu se passer simplement pour Sid. Seulement s'en prendre à un gars de la mafia n'était peut-être pas l'idée de ce siècle en perdition.
Chasseur devenu proie, c'est flanqué d'une gamine au répondant inusuel qu'il allait tenter d'échapper au Diable.

Incroyablement visuel et immersif, des Fauves et des Hommes fait la part belle à l'humain.
À celui qui lutte pour sa peau avec les maigres moyens qui sont les siens.
À celui, empathique, prêt à tout pour un scoop journalistique tout en arborant fièrement son éthique personnelle comme étendard au risque d'écrire un ultime billet posthume.
À celui, sans foi ni loi si ce n'est celle de l'allégeance et du profit, à l'ADN de pitbull assoiffé de sang.
À tous ceux qui bataillent -sans Fontaine- fièrement en cette période charnière qu'est la Grande Dépression.
Le tout dans un décor en technicolor, riche en couleurs, chiche en espoir. Et ce ne sont pas ces vagabonds du rail (hobos) qui diront le contraire.

Graham vient de torcher un thriller social monstrueux d'authenticité et d'efficacité.
Heureux tous ceux à ne pas l'avoir encore lu. Le royaume du panard suprême leur est désormais réservé !
Et puis ça me vexerait que vous ne le lisâtes point.
Vous voudriez pas que je fasse dans le chafouin, si ?
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Un excellent bouquin. Révoltant.
J'ai découvert Patrick Graham avec l'Evangile de Satan. Thriller fantastique et glauque, avec ce premier livre on sentait déjà poindre le grand auteur.

Avec « Retour à Rédemption », il s'attaquait au « thriller réaliste ». Et là, grosse claque. L'auteur, humaniste révolté, vous embarque dans son trip. Il ne maquille pas la réalité, ne lésine pas sur l'intense pourriture humaine qu'il est possible de croiser sur sa route, tout comme il nous dépeint souvent une fraternité des plus démunis ou des plus faibles pour se battre contre cette pourriture.

Dans ce roman, l'auteur fait encore plus fort. Le contexte historique dramatique pour le petit peuple, dont, j'ai cherché, il n'est que très peu question dans les articles sur le krach de 1929 et la « Grande Dépression », je pense que d'autres romanciers ont dépeint cette catastrophe humaine mais je ne les ai pas lus.
D'habitude, je ne lis pas ce genre de livre. Plutôt de la litté générale dramatique, à mon sens. Car on a ici autant une critique de société et du système qui la sous-tend qu'un thriller à rebondissement multiples. Des histoires individuelles dramatiques et des destins qui se croisent. Enfin, chaque personnage nous est décrit avec finesse, avec intensité, dans un style sobre, digne, impeccable et une économie de mots d'autant plus renversante que les personnages sont nombreux mais hyper caractérisés. Et on s'attache à certains de ces personnages croisés au fil de la route de nos « marcheurs », on en déteste d'autres.

On a à la fois du Steinbeck et du Grangé, et on en ressort complètement révolté, bouleversé, malgré parfois quelques répétitions descriptives (le sourire de murène de Maranzano, lol).

Qui sont-ils ces « marcheurs »? D'abord « l'homme ». L'homme dont on ne sait rien sauf qu'il court après sa vengeance. Et dès les premières pages, on a une entrée en matière où on sait déjà qu'on va en prendre plein la tête pendant tout le roman.
Le roman est découpé en plusieurs parties. Dans la première, on découvre « l'homme », le marshall Strickland, Maranzano le mafieux et les banquiers, et politiques mouillés jusqu'aux coudes dans un ballet de menaces et de chantages divers qui ne dépareraient pas GoT, lol !

Ensuite on découvre en partie deux la narratrice, Carson, « bientôt 15 ans « , sa rencontre avec « l'homme », son énorme bévue et c'est de son point de vue qu'ensuite nous verront toute leur fuite éperdue à travers une amérique dévastée par la misère et la connerie humaine. Anna, l'attachante journaliste, va bien tenter le tout pour le tout pour dénoncer les abus politiques et mafieux, mais elle le paiera cher, très cher.

Plus qu'un thriller haletant, on a là une peinture sociale sans concessions, une sauvagerie humaine qu'on regarde droit dans les yeux, comme Carson, qui, poursuivie aux côtés de « l'homme », va grandir à la vitesse grand V. Ici, il y a tueries. Gravement. Hécatombes, même... Mais qui est bon, qui est mauvais, quand on tue pour une question de survie cruciale ? On ne sait pas, on ne sait plus. On se réjouit quand tombent les équipes de tueurs mafieux, je vous le dis.

Un roman dont on ne sort pas indemne, ça, c'est sûr.
Patrick Graham est un grand auteur.
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Road movie sur fond de Grande Dépression et de magouilles politico-mafieuses.

Parce que Sid, jeune noir démobilisé, a perdu femme, enfants et maison quand on les a expropriés de leur petit ranch du Vieux Sud.
Parce que la jeune Carson a vu sa famille décimée dans un magistral massacre perpétué par des hommes de mains de la Mafia.
...ce couple improbable trace la route, dans une chasse à l'homme par une armée de mafiosi et de flics corrompus, "Wanted" pour meurtres et vols sur les chemins de traverse des Etats Unis, à travers les campagnes et les villages décimés par la crise économique, accompagnant l'exode des miséreux des années 30.

Voici planté le décor d'un livre d'aventures, sauvage, excessif, nerveux et historiquement bien documenté qui ferait le bonheur d'un scénario. La misère de la population aux milliers de chômeurs sur les routes, son état de quasi famine, l'impact de la crise de 29 sur l'économie et les corolaires de trafics cupides et de spéculations mafieuses en expropriations immobilières à grande échelle, dressent le tableau incroyable d'un pays en chaos. Un livre visuel et ressuscitant minutieusement une époque dramatique.

Course-poursuites en voitures, fusillades débridées, concert de mitrailleuses ou de grenades, assassinats et règlements de comptes en série, flics, juges et politicards corrompus...
C'est du lourd, et le requiem macabre monte crescendo. C'en est presque joyeux tant c'est énorme. On se croirait dans un film de Quentin Tarentino, en rythme trépidant et en humour décalé, aux personnages hauts en couleur, avec des cadavres à chaque coin de page...

Et pour autant, excellente lecture que cette odyssée humaniste!
Un livre noir, très noir...
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Quatrième de couverture : Alabama, 1931... Pas besoin d'en lire plus, le lieu, la date, ça va causer grande dépression, southern et donc forcément ségrégation, révolte et tout et tout, dammit, ce livre est pour moi, aucun doute. J'ai imaginé ça pendant des mois (ok, des années) entre la connaissance que j'ai eu de l'existence de ce livre et le moment où j'ai enfin pu mettre le grappin dessus (aux environs de Noël dernier). Enfin ! Des fauves et des hommes est en ma possession, je m'y plonge toute affaire cessante et go, go, go !
Ah la joie, l'ivresse, l'extase, le ravissem... mais qu'est-ce que c'est que cette bouse ?!

Ok, je veux bien que cette longue attente de lecture m'ait prédisposée à une exigence un poil surréaliste mais quand même, y'a des limites.
On a ce gars, noir, qui débarque d'on ne sait trop où mais bien décidé à rentrer chez lui et qui retrouve femme et fille mortes (ou presque) dans leur vieille cahute à moitié éboulée parce que, après le krach boursier de 29, les banques n'hésitent plus à régler le compte de ceux qui ont eu la mauvaise idée de s'installer sur des terrains convoités par l'empire de la finance. Forcément, Sid (c'est son nom), il l'a mauvaise et envisage la vengeance comme seule alternative. Jusque là, ok, même si l'écriture est poussive et que le fameux Sid, vu comme il s'exprime (quand il le fait, c'est à dire rarement) donne involontairement à penser qu'il souffre d'un léger retard mental, on se dit que c'est une mise en jambe et que va décoller rapidos. Et on est pas déçu, ça décolle tellement que ça en devient complètement loufoque (notez que par respect pour l'auteur, je ne dis pas ridicule... ah ben si en fait).
Donc, Sid accompagné de Carson, une petite gamine blanche (je le précise mais à quoi bon ? On a beau être dans les années 30 dans le Sud des États-Unis avec ces saloperies de lois Jim Crow qui battent leur plein – certains se sont retrouvés à jouer les Strange Fruits pour moins que ça mais apparemment ici, ça ne choque personne) partent sur les routes sauver la veuve et l'orphelin, se débarrassant de hordes de flics ripoux et autres tueurs professionnels (parce que bon, le Sid il a quand même volé des bons au porteur et rien qu'avec ça, il pourrait facilement faire vaciller le gouvernement ET les grandes familles mafieuses à l'oeuvre à cette époque, ça rigole plus) avec pour toute conséquence à ces carnages successifs du côté de nos héros : trois égratignures et un ongle cassé.
D'ailleurs, c'est bien simple, Sid c'est pas un homme, c'est Kenny, il est immortel ! Non, allez je suis dure, il lui arrive quand même parfois d'être un poil fatigué. Pas de problème, la morveuse prend les choses en main et n'hésite pas à canarder à tout va sans trembler ni faire de chichis... normal, quoi. Elle, son super pouvoir c'est d'être étanche à tout traumatisme, elle a vu ses parents se faire salement exécuter sous son nez, des morts en pagaille jonchent leur route mais tout va bien pour elle, elle est avec son paladin (envers lequel elle adopte une conduite plus que tendancieuse mais on n'est plus à ça près dans ce chef-d'oeuvre qui fait vibrer le néant), bref elle vit sa meilleure vie.

Quant au style qu'on pensait déficient mais qui avait l'excuse du commencement, eh bien non, il est là, bien installé et on va se le farcir jusqu'au bout, mais finalement ça va de paire avec le propos, pourquoi se casser les claouis quand c'est pour raconter une histoire aussi cafouilleuse ? Décidément, un fiasco sur toute la ligne ces fauves et ces (sur)hommes.

Je m'arrête là, ce livre ne vaut même pas le temps que je passe à écrire cette bafouille. Un truc qui, si toute cette attente ne m'avait pas ordonnée de finir, aurait rejoint la pile (maigrichonne pourtant) des bouquins abandonnés en cours de route parce que bon, pas déconner, se foutre de la gueule de son public à ce point ne mérite pas qu'on s'y arrête plus d'une dizaine de pages (et encore, je suis large). Et pendant ce temps-là, y'a des paux (une pal unique ne suffisant plus) qui poireautent derrière avec sûrement des trésors (des vrais) qui n'attendent plus que d'être ouverts.
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critiques presse (2)
LeFigaro
15 novembre 2012
Graham nous captive jusqu'au bout. L'action, l'aventure sont omniprésentes.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LePoint
01 août 2012
Sans être "un plaidoyer", comme il l'explique dans l'avant-propos, ce livre est surtout un "hommage à tous les survivants d'une crise qui, depuis près d'un siècle, ne fait que commencer".
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
En 1970, Studs Terkel rassemble dans son livre "Hard Times" les témoignages de ceux qui ont traversé la Grande Dépression. En guise de préface, il raconte les souvenirs d'un gosse de dix ans du Chicago des années 1930 ravagé par la crise, où les hommes de Capone distribuaient la soupe populaire dans les stades. Ce gosse, c'est lui.

En 1986, Terkel rédige une nouvelle préface où, comme Maharidge et Williamson, il repère dans la société américaine les mêmes signes avant-coureurs qu'en 1929. Un an plus tard, les marchés financiers sombrent. Terkel disait alors qu'il n'y a pas de crise américaine, car toute crise américaine est avant tout mondiale. Les spéculations sur les matières premières, les émeutes de la faim qu'elles déclenchent à travers la planète, la faillite en chaîne de pays entiers passés sous le contrôle des marchés sur lesquels ils empruntent pour éponger leurs dettes colossales, et le décrochage perpétuel de ces mêmes marchés malgré les efforts des gouvernements pour éviter le pire, ne le contrediront pas.

Terkel est mort en Octobre 2008. Gageons que, s'il avait écrit une troisième préface de son "Hard Times" en 2007, alors que les banques américains se précipitaient dans l'impasse des "subprimes" et du système pyramidal de Madoff, réplique exacte du schéma de Ponzi qui ruina des milliers d'investisseurs en 1929, il aurait peint le même tableau et que, une fois de plus, il aurait eu raison. Gageons aussi que si Lange, Russell Lee, Jack Delano, Agee ou Walker Evans reprenaient la route pour autopsier la société américaine aujourd'hui, leur constat serait le même, les visages qu'ils croiseraient seraient les mêmes, la misère, surtout, comme un éternel recommencement.
(Avant-propos)
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En 1929, au terme de trente ans de crise larvée, l'effondrement du système financier plonge les Etats-Unis dans une récession profonde dont ils n'émergeront qu'au lendemain de la seconde Guerre Mondiale. C'est l'époque où les investisseurs ruinés se suicident et où les autres dorment serrés les uns contre les autres sous les ponts de Washington. C'est l'époque où des millions de chômeurs et de sans-abri font la queue devant les soupes populaires et où il n'est pas rare que les gens s'effondrent dans les rues et meurent de faim devant tout le monde. C'est aussi l'époque des expulsions de masse, des saisies, des ventes forcées.
(Avant-propos. Que je vais recopier en entier. Parce que quand on cherche "conséquences de la Grande Dépression sur le peuple américain", sur internet, on ne trouve quasiment rien, sauf sur le site de "lutte ouvrière". Un tel black-out sur cela alors qu'on nous décrit par le menu le krach boursier sur les 3 jours, et ses conséquences sur l'économie mondiale, et les pertes de ces "pauvres riches" de banquiers comme Rotschild, (on va les plaindre, tiens), ça me révolte profond. Tatooa.)
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Au plus fort de cette Grande Dépression, alors que Dorothea Lange ou Marion Post Wolcott parcourent les Etats-Unis pour immortaliser les visages meurtris de la crise, le magazine Fortune envoie un journaliste et un photographe partager le quotidien de trois familles de métayers au coeur de l'Alabama. Le journaliste s'appelle James Agee. Le photographe, Walker Evans. De cette expérience qui a largement dépassé le cadre qu'ils s'étaient fixés, ils ont tiré "louons maintenant les grands hommes", un document fondamental sur les blessures de cette époque.
50 ans plus tard, alors que l'amérique reaganienne s'enfonce à nouveau dans la crise après avoir supprimé les mécanismes de régulation mis en place au lendemain du naufrage de 1929, le même magazine dépêche sur les routes deux autres journalistes, Dale Maharidge et Michael Williamson, lesquels voyagent durant des mois au milieu des vagabonds à bord des immenses trains de marchandises qui traversent les Etats-Unis. Partout, ils croisent les mêmes visages, les mêmes yeux, la même honte d'avoir tout perdu.
Maharidge et Williamson iront aussi interroger les descendants des métayers de l'Alabama qui avaient accueilli Agee et Evans. 50 ans plus tard, rien n'a changé. Ils en tireront "Et leurs enfants après eux", qu'ils définiront eux-mêmes comme l'héritage de "louons maintenant les grands hommes".
(Avant-propos)
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Au plus fort de cette Grande Dépression, alors que Dorothea Lange ou Marion Post Wolcott parcourent les Etats-Unis pour immortaliser les visages meurtris de la crise, le magazine Fortune envoie un journaliste et un photographe partager le quotidien de trois familles de métayers au coeur de l'Alabama. Le journaliste s'appelle James Agee. Le photographe, Walker Evans. De cette expérience qui a largement dépassé le cadre qu'ils s'étaient fixés, ils ont tiré "louons maintenant les grands hommes", un document fondamental sur les blessures de cette époque.
50 ans plus tard, alors que l'amérique reaganienne s'enfonce à nouveau dans la crise après avoir supprimé les mécanismes de régulation mis en place au lendemain du naufrage de 1929, le même magazine dépêche sur les routes deux autres journalistes, Dale Maharidge et Michael Williamson, lesquels voyagent durant des mois au milieu des vagabonds à bord des immenses trains de marchandises qui traversent les Etats-Unis. Partout, ils croisent les mêmes visages, les mêmes yeux, la même honte d'avoir tout perdu.
Maharidge et Williamson iront aussi interroger les descendants des métayers de l'Alabama qui avaient accueilli Agee et Evans. 50 ans plus tard, rien n'a changé. Ils en tireront "Et leurs enfants après eux", qu'ils définiront eux-mêmes comme l'héritage de "louons maintenant les grands hommes".
(Avant-propos)
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«  Avant que le pays ne sombre dans la Dépression, maman aimait par- dessus tout les émissions du sénateur Bob La Follette et les chansons de ces années sans tourment.
Depuis que tout s’est effondré , elle s’est rabattue sur les serments du révérend Coughlin , surtout les jeudis, quand papa boit.
C’est grâce à ces discours haineux qu’elle a compris que la crise est la faute des juifs et des bolcheviques .
Souvent, elle en note des passages entiers qu’elle nous lit au souper.
Et ces soirs- là , mon père fait du bruit en mangeant sa soupe » .
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