L'Ex-Stasi, reste décidément une pilule dure à avaler.
Après le "
Le voyage de Marcel Grob",
Philippe Collin et
Sébastien Goethals, remettent le couvert, permettant à l'éditeur de ressortir son sticker France Inter pour le promouvoir.
Après les "malgré nous", voici le destin des "Wolfskinder", ces enfants orphelins que la guerre et l'invasion soviétique ont jetés à la rue.
Recueillis de force et élevés par la Stasi, 2 frères Andreas et Konrad Werner grandissent à l'Est, se trouvent séparés par leurs missions respectives, l'un restant en RDA, l'autre infiltrant les voisins de l'Ouest.
On imagine la souffrance des jeunes Werner.
Ils vont pourtant se retrouver en juin 1974, lors de la Coupe du Monde, alors que les 2 Allemagnes doivent s'affronter. Enjeu sportif faible, mais au niveau politique, c'est une autre paire de crampons.
Très beau récit qui met bien en valeur les idéologies ennemies et la difficulté à s'en extraire, y compris quand parlent les liens du sang.
En fin d'album, on peut trouver sur une douzaine de pages, un dossier historique rédigé par un historien,
Fabien Archambault, plutôt bien fait, donnant par exemple un éclairage intéressant sur les basses manoeuvres de l'Ouest, qui rappellera à ceux qui ont connu cette époque, toute son absurdité. Il apprendra aussi aux enfants, qu'un jour un mur a été érigé dans un pays, pour empêcher des gens de...sortir !
L'album serait donc recommandable sans réserves si la faiblesse du dessin n'était pas aussi criante.
Sébastien Goethals apparait en progrès par rapport au "Voyage de Marcel Grob", mais son trait reste quand même très maladroit, en particulier quand les personnages sont censés être en mouvement.
Et que dire de la composition qui frôle parfois le n'importe quoi (comme sur cette p 104 où des cases inutiles -un bloc d'air-conditionné ! échouent à donner du rythme).