AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,12

sur 1328 notes
Quel roman ! Quelle force ! Quel réalisme !
En écrivant Kinderzimmer, la chambre des enfants, Valentine Goby a réalisé quelque chose d'essentiel : traduire l'indicible, nous le faire partager afin de ne pas oublier, jamais !
Cela, Suzanne Langlois tente de le faire face à une classe de lycéens, garçons et filles de dix-huit ans. Témoigner, plus de cinquante fois elle a réussi à le faire, quand une fille avec un anneau rouge dans le sourcil droit lui demande si elle savait qu'elle était à Ravensbrück. Elle qui disait « nous marchions jusqu'au camp de Ravensbrück » est déstabilisée car elle ne savait rien en arrivant là-bas.
C'est alors que Valentine Goby commence à raconter l'histoire de Mila, déportée politique, arrêtée pour son rôle dans la Résistance. Elle est partie comme quatre cents autres femmes, de Romainville, avec sa valise, enceinte. Trois jours, quatre nuits en train jusqu'à la gare de Fürstenberg. Jean Ferrat l'a si bien fait ressentir dans Nuit et Brouillard.
J'ai déjà lu beaucoup de récits, de documents, vu des films mais jamais je n'avais plongé aussi prêt du quotidien de ces femmes, dans leur vie abominable du camp de concentration.
Valentine Goby, par l'intermédiaire de Mila, détaille tout, émaille son texte de mots, de phrases, d'ordres en allemand et je me demande, au fil des pages, comment des femmes ont pu exercer autant de violence, imposer tant de souffrances, provoquer la mort atroce de centaines de milliers d'autres femmes déportées depuis tous les pays d'Europe sous la botte nazie ? Pour les hommes, l'horreur a été aussi la règle.
Les sévices sont effroyables. Ils sont décrits au jour le jour et nous sommes à la mi-avril 1944 quand Suzanne Langlois (Mila) part pour l'Allemagne.
Si Mila est enceinte, elle n'en dit rien car elle ne voit pas d'autres femmes comme elle. Il faut travailler dur, vider les wagons remplis de tout ce que les Allemands ont pillé dans les pays occupés, d'autres tricotent, cousent des vêtements mais la faim et les maladies font des ravages. Comment peuvent-elles tenir debout, immobiles à n'importe quelle heure du jour et de la nuit pour les fameux Appells, alors que la température est nettement en dessous de zéro ?
Valentine Goby montre bien la solidarité qui se développe, même si personne n'hésite à voler une autre pour pouvoir survivre. Puis il y a les conditions sanitaires inimaginables et leurs conséquences, irréparables. Pourtant, il faut tenir et tenter de se souvenir. Pour cela, Mila se met à répéter les dates : « 15/16 juin 1944 : transfert Kommando Neubrandenburg – 15 à 30 juillet : Wera vingt-cinq coups de bâton – Novembre : transport noir Zwodan – Décembre : femmes d'Auschwitz partent pour Uckermark… » Mila réussit à ne pas oublier, même à noter ces atrocités qui prouvent l'existence de ces camps de la mort où des quantités de vies ont été sacrifiées dans d'immenses souffrances.
Je n'oublie pas les bébés qui meurent au bout de quelques jours pendant que Schwester Martha réserve le lait pour ses chatons. Mila a accouché dans les pires conditions mais elle réussit à s'occuper épisodiquement de James puis de Sacha-James que nous retrouverons plus tard.
De par le monde, les hommes et les femmes ont prouvé, hélas, qu'il n'y avait pas de limites à l'horreur et aux sévices exercés sur leurs semblables mais ce qui s'est passé au coeur de l'Europe au cours des années 1940 va au-delà de l'imaginable.
Je ne peux que rendre un vibrant hommage à Valentine Goby, déjà beaucoup appréciée avec Un paquebot dans les arbres et Murène, pour ce Kinderzimmer découvert un peu tardivement et saluer les personnes qu'elle remercie à la fin de l'ouvrage car elles lui ont apporté leurs témoignages afin qu'il soit impossible d'ignorer ce qu'elles ont dû endurer et se souvenir des victimes de la barbarie nazie.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          17314
Encore un texte sur la déportation ? Oui, mais abordé avec une profonde intelligence par Valentine Goby, qui dévoile des faits hallucinants sur le sort réservé aux déportées enceintes à Ravensbrück. Un roman grave et bouleversant.

Suzanne, ancienne déportée, est invitée dans un lycée pour parler de son expérience des camps. Une question lui est posée, elle doute et cherche à répondre correctement sans fausser l'histoire...C'est alors qu'elle déroule son récit. Sous le nom de Mila elle fait partie d'un réseau de résistance à Paris. Elle a 22 ans. Arrêtée, elle arrive au camp de travail de Ravensbrück au printemps 1944. Mila découvre l'horreur du quotidien des 40 000 femmes venues de toute l'Europe. L'appel à 3 h 30 du matin, la saleté et la puanteur insoutenables. Les infections aux noms barbares qui emportent les femmes les unes après les autres. Les bagarres et les vols dans les baraquements. La faim qui tord les entrailles. le froid. Les abus permanents. Mais aussi la solidarité, le partage et l'espoir, qui donnent chaque jour la force de continuer à vivre. Mila a peur, elle a un secret, qu'elle doit garder à tout prix : elle est enceinte. Elle ne sait rien de ces choses-là, sauf que si elle parle, elle meurt, voire pire. C'est sa façon à elle de résister, tant que les SS ne savent rien, elle a encore quelque chose qui lui appartient, qu'elle peut contrôler et protéger. Arrivée à terme, elle découvre la Kinderzimmer, la chambre des nourrissons. Même si les enfants y meurent très vite, Mila y voit un point de lumière dans les ténèbres…

Âmes sensibles s'abstenir. Kinderzimmer est un roman éprouvant, extrêmement dérangeant, qui vous prend à la gorge de la première à la dernière page. On suffoque, on tremble, on a la nausée. Une écriture sans concessions, tour à tour dépouillée et glaciale – à l'image du camp – puis poétique et bouleversante, sert ce texte virtuose. À coups de phrases urgentes, de mots crus, d'alternance de rythmes et de langues, elle nous entraîne dans un univers dont la noirceur est sans égale et nous immerge au coeur même de l'horreur. Mais elle nous donne à voir aussi la formidable énergie de vie qui vibrait dans les camps et la minuscule lueur, là-bas, tout au fond, qui continue de briller et qu'il ne faut surtout pas laisser mourir. Entre ombre et lumière, désespoir total et foi inébranlable en la vie. Un grand livre. Très fort.
Commenter  J’apprécie          1367
Pour avoir rendu quelques services à la Résistance, Mila, de son vrai nom Suzanne, après avoir été dénoncée, a été arrêtée, emprisonnée puis déportée en Allemagne. Au printemps 1944, elles sont 400 femmes comme Mila parties de Romainville qui arrivent épuisées devant l'entrée du camp de Ravensbrück qui compte plus de quarante mille femmes. Mais voilà, dans ce lieu où la mort règne, Mila est enceinte et veut que sa grossesse reste invisible et dans sa tête les questions se bousculent, ignorante de son propre corps. Après la mort de Lisette, la cousine de Mila, Teresa va se rapprocher d'elle et sera là pour lui insuffler le devoir de tenir et partagera maintenant avec elle le double fardeau.
Lors de la naissance de l'enfant, elle découvrira alors, à l'infirmerie, la Kinderzimmer, la chambre des enfants.
Avec ce roman, Valentine Goby révèle une parfaite connaissance de l'époque et nous dévoile l'existence de cette Kinderzimmer qui a vraiment existé et dans laquelle la grande résistante Marie-Jo Chombart de Lauwe, a oeuvré tant qu'elle a pu pour sauver les vies de ces bébés de la mort et à qui cet ouvrage est dédié.
Valentine Goby a rédigé là, un livre remarquable écrit au présent qui nous plonge véritablement dans cet enfer concentrationnaire et ceci sans pathos malgré l'horreur décrite avec précision. Rien ne nous est épargné de la faim, du froid, de la promiscuité, du supplice de l'Appell qui peut durer des heures et où les déportées doivent se tenir immobiles dans le froid glacial, telles des stèles, de la peur de la maladie et de devoir aller au Revier, l'infirmerie véritable antichambre de la mort.
Pour ce qui est de la Kinderzimmer, ce n'est qu'en septembre 1944 que les nazis décidèrent de la créer. Jusque-là, les déportées enceintes étaient obligées d'avorter, même tardivement.
Néanmoins l'espérance de vie des nourrissons était très limitée, elle tournait autour de trois mois et très rapidement les bébés déclinaient et mouraient. L'auteure s'attache à montrer le courage, la solidarité et l'ingéniosité dont vont faire preuve les compagnes de Mila pour garder cet enfant en vie, enfant qui, pour elles toutes est un ultime espoir dans cet enfer.
Seulement trois enfants français nés à Ravensbrück ont survécu.
Avec cette fiction romanesque, Valentine Goby porte à notre connaissance un aspect peu connu de la vie des camps, à savoir la naissance de bébés dans les camps de concentration. À la fin du bouquin, elle n'omet pas de parler de la joie lors du retour de retrouver certains proches mais surtout de la communication presque impossible à établir. « Ils disent qu'ils ont eu peur pour elle. … En fait, ils ont peur d'elle . Ce qu'elle a vu, entendu, ils ne veulent pas le voir, pas l'entendre ». « Elle sait qu'elle va porter Ravensbrück comme elle a porté son enfant : seule et en secret ».
C'est un livre qui se lit avec douleur, c'est une lecture éprouvante et qui secoue mais une lecture ô combien nécessaire pour ne pas oublier et éviter que l'homme ne retombe dans ce complet avilissement !
Je suis restée sidérée, tétanisée devant cette cruauté monstrueuse perpétrée par des hommes et des femmes, envers leurs semblables. Peut-on, d'ailleurs, encore dénommer ainsi ces bourreaux, véritables barbares? Mais je suis également restée ébahie et quasi incrédule devant le courage, l ‘énergie, l'audace souvent dont ont du faire preuve ces femmes pour supporter ces conditions inqualifiables.
L'écriture est brillante, juste, sobre et terriblement percutante et impressionnante.
Kinderzimmer prouve déjà tout le talent littéraire de Valentine Goby que j'avais déjà eu le plaisir de découvrir avec Un paquebot dans les arbres et Murène.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          12713
S'il fallait trouver une justification au roman de Valentine Goby, on pourrait dire qu'il est utile parce que la montée actuelle des partis d'extrême droite et populistes montrent qu'il est nécessaire de souligner où ont mené par le passé leurs idéologies.

Mais aussi que la solidarité et la force des déportées, malgré le dénuement et l'inhumanité absolus du camp, rapportées dans Kinderzimmer, témoignent de la résistance d'hommes (ou de femmes en l'occurrence) à leur anéantissement programmé.

J'ai souvent pensé qu'il y avait une forme d'indécence de ceux qui n'ont connu que la paix à écrire sur les camps. Pourtant, pour que " plus jamais ça ", il faut raconter, expliquer encore et encore. Peu importe qui le fait, l'essentiel est que cela soit fait.

Ainsi, ce sont les témoins qui l'ont vécu, tel Primo Levi, qui racontent leur calvaire. L'enfer dont la plupart de leurs camarades ne sont pas revenus malgré leur volonté et leur instinct de survie. Mais c'est également Kinderzimmer écrit par une jeune femme pour rappeler jusqu'où peut aller la folie des hommes ; le mal absolu perpétré au nom d'idéologies nationalistes.
Commenter  J’apprécie          10712
En refermant ce roman, je me suis rendu compte qu'un sentiment inhabituel m'avait envahie. Mal à l'aise. Je me sentais très mal à l'aise. L'avais-je aimé ? Je n'avais pas pu le reposer. Les pages m'avaient absorbée, elles avaient défilé tellement vite que la dernière page arrivée, j'étais déstabilisée. Déja ? Mais l'ai-je aimé ? Je suis incapable de répondre à cette question. Parce que j'ai le sentiment que dire que je l'ai aimé va à l'encontre de cette histoire. Comment peux-ton aimer le malheur humain ? La déchéance ? Comment peut-on aimer Ravensbrück ?

Suzanne, dite Mila, est arrêtée en 1944 avec tout son réseau de résistance et est envoyée au camp de Ravensbrück. Elle n'est pas seule. En plus de ses compagnes d'infortune, elle porte en elle l'impossible dans un camp. Un enfant.

La lente descente aux enfers, l'incompréhension, cette langue qui nous échappe et qui ponctue le récit, la faim, la saleté, la maladie, la mort qui se rapproche, inexorable, celle qui nous guette tous, prête à fondre sur nous comme un vautour sur sa proie.

Les coups, l’humiliation, l'épuisement, le désespoir... Mila veut survivre, ultime réflexe de vie. Les femmes veulent survivre : la libération est proche. Les rumeurs courent dans le camp. Bientôt, dans pas longtemps, il faut tenir.

Et au milieu de tout cela, la Kinderzimmer, cette nurserie qui accueille des enfants qui deviennent bien trop tôt des vieillards. Cette nurserie appel à la vie, mais ode à la mort. Cette nurserie qui donne une raison de se battre, pour eux, pour ces nouveaux nés, pour James, le fils de Mila. Cette nurserie qui donne un sens à leur vie.

Au camp, l'espoir ne tient qu'à d'infimes choses : les repas, la musique, la neige, les rencontres qui vous aident à tenir, la solidarité entre prisonnières.

En lisant les premières pages, les difficultés de Mila à comprendre cette langue, à apprendre les codes du camp, j'ai été ébranlée. Le présent de narration avait un côté dérangeant. Point de distance entre le récit et mon présent. Point de distance entre les personnages et moi. Le récit de Mila devenait mon présent. Il devenait mien. J'ai tremblé devant l'inhumanité des gardiennes qui préféraient nourrir les rats que les nouveaux nés, devant les sévices que devaient endurer les prisonnières, et comme toutes ces femmes, je me suis raccrochée à la vie. À Mila d'abord, puis à son petit James. L'âcreté de l’écriture m'a happée, m'a transportée, et m'a poussée à faire défiler les pages sans pouvoir m'arrêter. L'intimité de ce présent m'a donné honte, j'étais presque devenue une voyeuse en observant cette mère qui n'a plus de lait et qui presse son sein sec. Je ne me reconnaissais pas. Comme elles ne se reconnaissaient plus.

Ai-je aimé ce roman ? Je ne sais toujours pas. Mais une chose est sûre, il a laissé une empreinte indélébile en moi. Pour moi un roman magistral.

Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          10014
Mila prisonnière politique est déportée à Ravensbruck, comme des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants, loin de toute humanité. Enceinte, Mila doit survivre pour l'enfant, pour témoigner, pour ces compagnes disparues.
Valentine Goby met des mots sur l'insoutenable, elle n'omet rien, ces femmes sont d'une humanité déchirante, là ou tout n'est que tristesse et désolation.
Le roman de Valentine Goby est un texte fort, éprouvant, d'une terrifiante cruauté, l'atroce souffrance du manque de tout ou l'espoir a déserté ces endroits maudits. Aucun mot ne peut décrire cette ignominie.
Tout faire pour ne jamais oublier ce que furent les camps de concentration, l'inimaginable vécu à Ravensbruck ou ailleurs. La littérature doit aussi servir à cela. le livre de Valentine Goby en est un bouleversant et indispensable récit.
Commenter  J’apprécie          892
Malgré une majorité d'avis élogieux au sujet de ce roman, pour ma part je n'ai pas été séduite ni entraînée par ce roman.
Beaucoup de choses m'ont dérangée ici, la description trop brute et crue du quotidien dans le camp, à quoi bon en rajouter des tonnes quand l'horreur se suffit à elle-même et qu'on la connaît de surcroît. Les personnages ne m'ont pas non plus séduite, je les ai trouvés plutôt lisses et effacés dans ce marécage boueux. L'histoire quant à elle, je la cherche toujours après plus de cent pages, mis à part une transcription d'excréments, putréfaction, plaies et viscères infectés de vers, je n'ai pas rencontré grande émotion ni intérêt. Je suis certainement passée à côté du roman lu au mauvais moment. A moins qu'il ne soit question que de goûts et de couleurs propres à chacun...
Commenter  J’apprécie          886
Refermer Kinderzimmer de Valentine Goby et se dire: Je n'aime pas.
Je n'aime pas l'horreur que décrivent les mots de l'auteur malgré leur prudente et délicate retenue.
Je n'aime pas les images que ces mots ont imprimées dans mon cerveau.
Je n'aime pas constater l'accélération de mon rythme cardiaque à la lecture de ces mots.
Je n'aime pas la larme au coin de l'oeil venue par ces mots.
Et pourtant
J'aime ces femmes. J'aime leur histoire.
J'aime leur courage révélé, leur volonté, leur force d'âme quand la force physique n'existe plus.
J'aime leur solidité malgré leur anéantissement, leur solidarité malgré l'adversité. Leur héroïsme, oui j'aime.
Et surtout
Je ne veux pas oublier ces femmes. Je veux continuer de porter leur mémoire parce que c'est aussi la mienne. Je veux aussi retenir leur histoire parce qu'elle demeure, malgré l'horreur ou l'héroïsme encore tellement trop contemporaine.
Merci Valentine Goby.
Commenter  J’apprécie          889
Voilà quelques jours que j'ai clos la lecture de ce livre et il est toujours tellement présent en moi, que je n'arrive pas à passer sereinement à un autre, que je ne me résous pas à écrire cette critique, qui ne pourra être que désuète par rapport au sentiment laissé, car quoi dire et que dire de plus ?
Comment écrire ici « j'ai adoré ce livre », « c'est un livre sublime, magnifique », « l'écriture est superbe, tendue dans un équilibre fragile », « l'auteure a fait un travail d'écriture formidable »... alors que l'essentiel du propos n'est qu'horreur et douleur ?
(Non, je n'oublie pas ce pari de vie, Sacha-James et Mila...)

Alors parler du fossé entre le récit institué comme vecteur de mémoire et le vécu. de cette distance au fil du temps, mise par Suzanne, entre les faits qu'elle raconte et les émotions éprouvées : protection toute naturelle et humaine, qui va voler en éclats.
Et replonger avec Kinderzimmer, dans sa terreur et sa souffrance, livrée ici en flot, en jet, comme un trop plein déversé dans l'urgence, parole gardée pour soi à la sortie des camps, où l'on ne pouvait dire, faute de volonté d'entendre.

Penser à ces soixante dix dernières années, au présent et au futur qui nous attend et se demander si nous ne scandons pas tous, le « plus jamais ça ! », les yeux bandés...
Commenter  J’apprécie          7914
Kinderzimmer... ou la preuve qu'il y a souvent dans l'horreur des raffinements qu'on n'imaginait pas, et dans l'être humain des ressources insoupçonnées de courage, de solidarité et d'optimisme pour y faire face.

Sans pouvoir l'appréhender complètement, on connait tous la monstruosité des camps de concentration nazis. Là, c'en est un aspect particulier qui nous est raconté : celui des femmes enceintes à leur arrivée et de leurs bébés nés là-bas.

C'est une réalité historique, aux statistiques poignantes : sur 500 nourrissons nés à Ravensbrück, seuls 40 ont survécu. Valentine Goby part de cette réalité historique, sur laquelle elle semble s'être énormément documentée, et en fait le roman de Mila, une toute jeune résistante française internée avec un secret dans son ventre.

Avec elle, on vit Ravensbrück, camp de concentration dans lequel sont parquées, triment et survivent (ou meurent) 40 000 femmes, détenues politiques le plus souvent. Et la tragique Kinderzimmer où les nourrissons meurent quasi-ineroxablement vers 3 mois, faute de nourriture, d'hygiène et de soins, malgré les efforts de quelques unes...

Mon commentaire trop factuel ne rend pas justice à ce livre qui n'est qu'émotion : émotion devant la cruauté, émotion devant la tendresse ou la solidarité, émotion devant la vie qui triomphe parfois. Emotion devant un livre beau et fort.
Commenter  J’apprécie          677




Lecteurs (2743) Voir plus



Quiz Voir plus

Une preuve d'amour

Pourquoi les éleves croient-ils que Fantine est une mère horrible ?

Parce que elle se vend au homme
Parce que elle pas sa fille

8 questions
16 lecteurs ont répondu
Thème : Une preuve d'amour de Valentine GobyCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..