Note confidentielle à l'usage de di Vicenzo chef du commissariat de San Gaetano de Naples :
Il n'est pas opportun que l'inspecteur Giuseppe Lojacono, muté depuis la brigade mobile d'Agrigente, soit chargé d'enquêtes.
Bien que rien n'ait pu être prouvé, cet inspecteur a été cité par le mafieux repenti, Alfonso di Fede, comme étant un informateur de la mafia. Il aurait communiqué aux mafieux les mouvements de la brigade mobile afin de permettre à ces criminels d'éviter de se trouver « au mauvais endroit » au moment où la brigade interviendrait.
Auparavant, l'inspecteur Lojacono était très bien vu par ses supérieurs et une brillante carrière semblait se dessiner devant lui.
J'ai décidé de l'écarter, faute de preuves pour pouvoir le mettre hors-jeu définitivement. Assurez-vous qu'il ne prenne part à AUCUNE enquête !
Signé : le préfet de police d'Agrigente.
Di Vicenzo était furieux ! Non seulement, on lui imposait ce type, mais en plus, c'est ce gars qui s'était retrouvé le premier sur la scène de crime ? Que foutait-il là ce sac-à-emmerdes ? Il avait pourtant été clair : ne vous mêlez d'aucune opération ! Qui plus est, le meurtre d'un petit jeune. Plus que probablement un règlement de comptes de la Camorra ! Et en plus, il ose prétendre que moi, di Vicenzo l'ai mandaté ! Tout ça à cause de ces flemmards d'inspecteurs qui ne veulent pas prendre des tours de garde la nuit… Et pour corser le tout, c'est Piras, la substitut du procureur qui est chargée de superviser l'enquête. Tomber sur cette fichue bonne femme ! Impossible de plus mal tomber…
Critique de l'oeuvre :
C'est grâce à ANNE578869 que j'ai découvert
Maurizio de Giovanni et son fameux inspecteur, Giuseppe Lojacono. Je l'en remercie vivement.
Ce n'est pas évident, au milieu de tant de publications de trouver celles qui vont vous prendre par le collet et ne plus vous lâcher tant que la dernière page n'est pas refermée. Un peu surpris en début d'ouvrage par les changements de lieux et de personnages, on comprend petit à petit qui sont les protagonistes. On peut se demander quel est le lien entre toutes les victimes de ce vieux bonhomme au physique très quelconque. Comment l'inspecteur Lojacono va-t-il faire pour se retrouver à enquêter, sa passion, alors qu'il est sur un terminus de voie de garage ?
Tout l'art de Maurizio de Giovanni c'est de rendre crédible cette histoire et ses personnages, voire même d'éprouver une certaine sympathie pour cet assassin qui pourtant ne s'en prend qu'à des jeunes dont on se demande quel crime ils ont bien pu commettre pour mériter la mort.
Cet auteur est pour moi une splendide révélation et j'ai hâte de découvrir ses autres romans policiers.