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Le titre donne envie. Mais le récit est complexe, ténébreux, alambiqué à souhait. Beaucoup moins réussi qu ‘« Un roi sans divertissement » lequel initiait le cycle (noir) des « Chroniques romanesques ». le problème de Giono (écrivain génial) est qu'il a voulu vivre de sa plume. C'est un écueil matériel qu'on ne soulève jamais, par décence. Pourtant c'est enjeu essentiel, qui pèse lourd dans la qualité littéraire. Alors qu'est-ce que fait Giono fait pour ne pas aller travailler à la banque ? Il produit. Cela fait du bon (parce qu'il a beaucoup de talent) et du moins bon. Au lieu de revoir mille fois sa copie (je pense à Stendhal ne publiant finalement pas « Lucien Leuwen », Gracq « Les terres du couchant »), il livre son premier jet tel quel, parce qu'il faut donner quelque chose à l'éditeur qui lui fait chaque mois ses avances. Cela donne un récit confus, embrouillé, une oeuvre non éclairée de l'intérieur. Mais Giono reste (évidemment) un écrivain sublimement talentueux, une des meilleures plumes de la littérature française.
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Veillée funèbre. Ça plomberait l'ambiance s'il n'y avait pas le babillage de quatre grands-mères plus enclines aux commérages et aux médisances qu'au recueillement, le tout avec ce parler « début 20e » qui me rappelle mes propres mamies (séquence émotions). le jeu narratif est particulier: la plus ancienne, nommée Thérèse, prend le discours en main et relate sa vie, constamment interrompue par une autre qui recadre son propos, la contredit et fait apparaître un passé bien moins reluisant avant de passer à un narrateur omniscient. La vie de Thérèse se joue et se rejoue en fonction des points de vue. L'impression d'un livre décousu, comme un bla-bla de mamie, peut en refroidir certains. Moi j'ai aimé.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Lecture d'un dimanche pluvieux : Les Âmes fortes de Giono. Je ne suis pas très familière de l'écriture de l'auteur, et je dois même avouer que je ne suis pas une grande admiratrice d'Un roi sans divertissement, considéré comme l'un de ses chefs-d'oeuvre... Mais il est temps pour moi d'en découvrir davantage. le récit commence alors que quelques vieilles femmes sont venues veiller le corps d'Albert pour permettre à la veuve de se reposer un peu. Très vite, la nuit est propice aux confidences. Les langues se délient et chacune raconte une anecdote de son passé. Quand Thérèse prend la parole pour raconter sa fuite avec celui qui deviendra son futur mari, elle est rapidement interrompue par une commère qui conteste la version proposée. Laquelle croire alors ? Pendant tout le roman, alternent les voix de Thérèse et d'une autre femme, jamais nommée, aux propos contradictoires. Il s'agit d'une narration à la structure complexe et aux multiples récits enchâssés, à la temporalité malmenée. Giono se joue du lecteur en insérant dans son récit, uniquement composé de dialogues, de nombreuses incohérences.
Je suis bien curieuse de découvrir où tout ça mène le lecteur...
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_Les Âmes fortes_ est un roman surprenant qui déjoue les pactes d'énonciation tout en paraissant s'y soumettre. Trois commères de la Drôme, Thérèse, la plus âgée, Rose et Berthe, participent à une veillée funèbre tandis que la veuve dort. Partant de la vie du mort et de sa femme, les causeuses enchaînent des récits sur le mode marabout-bout-de-ficelle, à partir de leurs vies ou de celles des personnes évoquées... soudain, on remarque que Thérèse, qui racontait comment son galant Firmin l'avait enlevée pour l'emmener à Châtillon, voit son récit interrompu et contredit et réécrit par une autre. Et quand elle poursuit son autobiographie, elle ne prend même pas la peine de protester, elle louvoie et enchaîne imperturbablement sur ce qu'elle avait prétendu, sans tenter d'adapter, de lisser... Mais le mode narratif évolue de l'une à l'autre pour devenir omniscient ! - Un peu comme si Giono reprenait la plume et corrigeait, car le style oral, fort plaisant au demeurant, se lisse tout à coup.

En tout cas, les contrastes et les contradictions dans les portraits font sourire, même si bassesse, âpreté, ingratitude, brutalité, tromperie semblent le lot de l'humanité et que la générosité, le dévouement, la bonté n'étaient que des faiblesses, à l'origine de la perte. Nous sommes tiraillés entre amours interdites et romanesques et vils calculs d'escroquerie dans une petite ville, à la croisée des grands chemins des voyageurs. le récit des généreux, amoureux, affectueux époux Numance confirme la prédilection de Giono pour la chevalerie et la beauté des âmes, et donne probablement son titre au roman...
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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C'est plutôt difficile à lire et à comprendre notamment à cause des changements de narrateurs mais on est pris dans l'histoire malgré tout et on y découvre le personnage très complexe et manipulateur de Thérèse que j'adore. Il y a comme un retournement de situation et on a un sentiment de trahison.
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Pas le plus facile des #Giono, mais on retrouve son talent unique à décrire les sentiments de ses personnages et le sentiment d'une époque.

Et puis cela se passe en montagne, donc je suis plus facilement conquis.
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Le début est un peu long et on demande à quoi ça va mener mais l'histoire démarre enfin au bout d'env 80 pages.
L'histoire d'une escroquerie ! Passionnant !! J'ai dévoré ce livre !
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Cette nuit, veillée mortuaire.
Une fois le mort installé entre deux cierges, la veuve envoyée dormir, les pipelettes du village s'installent pour une nuit de papotages, ragots et racontars.
Chacune y va de sa version, revisitée au coin de la médisance, de l'imaginaire et de l'amplification, autour du couple mal-assemblé de Juliette, doyenne de l'assemblée et Firmin, et du couple de bourgeois qui se ruina bizarrement à les prendre sous leur protection. Suspicion, libertinage, cupidité, jalousie : on ressasse placidement les petites et grosses turpitudes…

Et plus elles cancanent, plus le style oral se met à distance, plus on entend la prose si spécifique de Giono, qui jubile dans sa narration pleine d'invention, de perspicacité psychologique, de raffinement dans le sordide. Et en rajoute une louche, pour parfaire le conte.

Le lecteur cartésien souffre un peu, mais, se plaisant à comparer cette compagnie de commères à une réunion de co-scénaristes de Chabrol en recherche d'idées bien scabreuses, il se prend finalement à se régaler... C'est noir, très noir, mais raconté avec un humour badin à se tordre de rire.
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Un livre assez pénible à entamer. L'enchevêtrement des voix narratives, la profusion des informations délivrées successivement rendent les 150 premières pages très difficiles d'accès.
Toutefois, le diligent lecteur, s'il va plus loin, comprendra peu à peu l'intrigue et sera captivé par la figure de Thérèse, cette femme tantôt présentée comme une victime, une amoureuse sincère ou au contraire une prédatrice aussi dangereuse qu'insoupçonnée.
Un classique à lire, donc, mais pas un soir de grande fatigue!
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