Il rit, d’un rire dépourvu de toute joie. Un rire vide, sinistre. L’entendre, c’était comme de tomber dans un puits. Être dévorée par les ténèbres. Il me déroba une partie de moi-même et me laissa terrifiée à l’idée de ce lieu, de cette pièce sans porte où il voulait si désespérément que je l’amène.
Rien n’est gratuit. La magie est amour, mais elle est aussi haine. La magie a un prix. Qui la trouve, qui s’aliène.
La magie a un coût. Elle vous sauve, elle vous perd. La magie est amour, elle est aussi haine.
Ce qui comptait, c’étaient les cartes, la brume et le sang.
Pratique la retenue et connais-la par cœur. Use des cartes peu, sans jamais trop d’ardeur. Car si le feu s’étend, nos épées briseront. Comme l’abus d’un bon vin le transforme en poison. L’excès nuit aux valets, aux bourgeois comme au roi. Et quand il y a trop d’eau, tout le peuple se noie.
Je ne suis que le vent dans les feuilles, l’ombre assagie. Les échos sur le seuil. Le Cauchemar dans la nuit.
Je sais ce que je sais. Mes secrets sont épais. Longtemps les ai-je gardés, longtemps je les garderai.
Mais Ravyn d’If était aussi plus que ça. C’était l’ombre sur la route de la forêt. Le gardien des clés et des secrets, invisible à l’exception des lumières pourpres et grenat qu’il émettait. Un homme aux nombreux masques.
Les cartes de Providence sont un don. Leur magie est tempérée. Ni elles, ni ceux qui en usent, ne risquent la dégénérescence. Toutefois, sois prudent. Sois malin. Sois bon. Rien n'est gratuit, surtout pas la magie.
Voici comment s'énoncent les meilleurs mensonges : grâce à ce petit grain de vérité qui les rend convaincants.