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Citations sur Et chaque fois, mourir un peu, tome 1 : Blast (95)

Tu sais pourquoi mon pays s’appelle le Liberia ? Étonné, Grégory lève les yeux vers elle : — Non, je ne sais pas, prétend-il, devinant qu’elle a envie de lui donner la réponse. — Parce que c’est là où sont arrivés les esclaves noirs libérés en Amérique. — Vraiment ? rétorque l’infirmier. Explique-moi ça ! — C’était en 1822, raconte Susan d’un air docte. Ils sont venus en bateau et se sont installés ici, à Monrovia. Et tu sais pourquoi cette ville, elle s’appelle Monrovia ? — Non, avoue Grégory. — C’est en l’honneur du président américain Monroe. — Donc, les anciens esclaves sont arrivés tout seuls jusqu’ici en 1822 ? — Non, c’est les Blancs qui les ont amenés, la Société américaine pour la colonisation des gens de couleur libres. D’après mon papa, ce n’est pas seulement parce qu’ils étaient gentils : c’est parce qu’ils ne voulaient pas que tous ces Noirs restent en Amérique.
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C’est comme ça, tu sais : ceux qui ont le cœur trop grand sont souvent tristes…
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sais, chez nous on dit que pour tirer un train, il faut une locomotive puissante. Et qu’il faut que la locomotive ait toujours du carburant, sinon le train ne peut plus avancer. Grégory attend la suite. — Toi, tu es la locomotive. Anton et moi, on est les wagons. Et ton carburant, c’est partir en mission. C’est aider les gens. Alors, si tu n’as plus de carburant, le train va s’arrêter. Et on n’ira nulle part.
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Rebecca allume la radio, arrachant Grégory à ses pensées. Sur les ondes, on parle en boucle de l’attentat. De ces milliers d’innocents ensevelis sous les tours du World Trade Center.

Le monde est en état de sidération. Grégory sait que cet événement tragique générera une guerre, peut-être plusieurs.

Il sait que les victimes de Manhattan engendreront des milliers d’autres victimes.

Et il ne peut s’empêcher de songer au million de morts du Rwanda qui n’ont pas eu le même retentissement médiatique que les trois mille de New York. Il ne peut s’empêcher de constater que la vie humaine n’a pas la même valeur partout.
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Toute la nuit, Grégory regarde ses mains. Toute la nuit, il affronte les yeux terrifiés d’Anatoli. Toute la nuit, il se demande ce qu’il est devenu. S’il est toujours un humanitaire ou s’il est en train de basculer dans le camp des bourreaux. Une fois encore, il s’est pris pour Dieu. Et il le paiera forcément un jour. Toute la nuit, Grégory regarde ses mains. Ces mains qui ont sauvé tant de vies. Qui viennent de tuer un homme sans défense. Un enfant déguisé en soldat.
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Les Tutsis, c’étaient les éleveurs. Les Hutus, les agriculteurs, et les Twas, les artisans. Si tu étais hutu et que tu achetais des vaches, tu pouvais devenir tutsi. Si tu vendais tes vaches et que tu voulais seulement cultiver ta terre, tu devenais hutu. Innocent explique que les Belges ont transformé ces castes en ethnies et ont décidé de les hiérarchiser, donnant des privilèges aux Tutsis : accès à l’éducation ainsi qu’aux postes à responsabilité. Les colonisateurs ont créé une discrimination raciale et, en 1931, ils ont décrété que l’ethnie devait figurer sur la carte d’identité. — Alors, un Tutsi ne pouvait plus devenir hutu et vice et versa, dit Innocent. Cette discrimination a fait naître une haine entre Hutus et Tutsis. Quand le Rwanda est devenu indépendant, en 1962, les Hutus, majoritaires dans le pays, ont pris le pouvoir. — À cette époque, la situation s’est inversée, poursuit Innocent. Les Tutsis n’avaient plus accès à rien. On nous appelait les cafards ou les cancrelats. C’était de plus en plus difficile. Et puis il y a eu des massacres, souvent des massacres de Tutsis… Surtout à partir des années 1990. Bosco n’est pas d’accord avec Innocent et livre sa version : — D’accord, Tutsis et Hutus parlent la même langue et ont la même religion. Mais les Hutus viennent du sud et de l’ouest de l’Afrique, alors que les Tutsis, ils viennent de la vallée du Nil. Il y a des différences, ajoute-t-il en posant un doigt sur son visage.
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La blessure causée par la mort de Séverine et de Charlène refuse de cicatriser. Et dès qu’il est de retour en France, la plaie s’infecte, et la douleur, déjà violente, devient insupportable.
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Il ressent un profond soulagement d’être à nouveau en mission. À nouveau utile en ce monde. Il se force à oublier qu’il est souvent impuissant face aux horreurs commises par l’être humain. Oublier qu’il a parfois soigné des criminels de guerre. Mais comme chacun a droit à un avocat, chacun a le droit d’être secouru. Il a accepté ces principes lorsqu’il s’est engagé. Il ne devra jamais les oublier ni les renier. Il devra y rester fidèle.
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Comment peut-on faire subir de telles atrocités à un être vivant, un être humain ? Qu’a-t-on subi soi-même pour avoir oublié l’empathie, la compassion ? La pitié. Pourquoi certains hommes ont-ils perdu toute trace d’humanité ?

Si on creusait en eux comme on creuse la terre à la recherche d’une civilisation engloutie, trouverait-on quelque reste d’altruisme ou de bonté ? Trouverait-on l’innocence d’un enfant ou l’amour d’une mère ?

Chaque jour Grégory apprend. Et aujourd’hui, il sait une chose. Il a trouvé sa place en ce monde.
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Nos cauchemars sont là pour nous aider à nous débarrasser de nos peurs, vous savez. Si vous vous réveillez pour y échapper, c'est que le cerveau a échoué.
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