Citations sur Folle de nuit (51)
Elle va, elle vient, elle disparaît. Séductrice compulsive et exclusive, extravertie et mutique, elle fascine par sa capacité à envelopper dans sa folie. Dès la première page, vous aurez l’impression d’être sa cible ! Elle se cherche sans se trouver… à moins qu’elle ne se soit trouvée sans le vouloir ? Dans tous les cas, impressionnante de complexité et déroutante de simplicité, on ne peut pas l’oublier, même s’il est difficile de la cerner. Comme beaucoup, j’ai essayé, mais je ne sais pas pourquoi je n’y suis pas parvenue.
Je t’aime mal, mais je t’aime. Tu es le premier que j’aime. L’autre, je l’ai idolâtré, vénéré, glorifié. Le croiser sans qu’il me remarque suffisait à mon bonheur. Il m’a épongée, asséché mon cœur, brisé mes rêves. Je n’en ai plus, donc je m’enfuis. Pourtant, je te réclame. Je t’ai laissé m’apprivoiser. Toi, tu m’as prise, tu n’es pas sorti. J’aime ta façon d’être au plus profond de moi, de bouger tes reins, de m’emmener loin, plus loin et même au-delà de ce que je pouvais espérer. Ma bouche est impatiente, mon corps t’attend, je veux jouir ! Je suis à toi pour quelque temps. Ne rage pas, je suis heureuse avec toi. Les autres n’auront rien eu, ils ne m’ont pas vue joyeuse, insouciante et libérée.
Séductrice compulsive et exclusive, extravertie et mutique, elle fascine par sa capacité à envelopper dans sa folie. Dès la première page, vous aurez l’impression d’être sa cible ! Elle se cherche sans se trouver. à moins qu’elle ne se soit trouvée sans le vouloir ? Dans tous les cas, impressionnante de complexité et déroutante de simplicité, on ne peut pas l’oublier, même s’il est difficile de la cerner...
Aux autres auxquels j’ai donné mon corps sans donner mon cœur, mon âme, mes tripes ! Souvent, je n’ai rien donné. Juste un baiser. Mon pubis s’est dérobé aux mains inquisitrices. Parfois, j’ai offert plus. À peine plus ! Ma langue, ma bouche, ma main. Mes cuisses leur sont interdites. Je refuse d’accorder à ces braguettes ouvertes, à ces pénis obscènes, à ces larves qui s’endorment, le pouvoir de me faire souffrir. Rarement, très rarement, extrêmement rarement, un homme m’a pénétrée pour punir le précédent incapable de m’aimer suffisamment. Son successeur s’est agité en moi de manière grotesque sans se douter qu’il était un intérimaire, un passe-temps, une lubie. Il est une bravade, une vengeance parfois agréable, un symbole de sa médiocrité. Je dénie à ces intermittents du réceptacle la satisfaction de me posséder, car je suis possédée.
Lorsque l’on n’a pas grandi, qu’on ne veut rien dire, qu’on s’enferme, alors à vingt ans, on ne compte pas. Mais toi Chou, tu comptes. Je sais que tu m’observes. Continue, ne t’en lasse pas. Pour toi, je suis allongée sur le sofa, inutilement couverte par ta chemise imbécile, paravent dérisoire, barrière superflue. Tu aperçois mes seins, regardes mon ventre, entrevois mon sexe. Pourquoi le couvrir quand ton regard suffit à le ravir ? Profites-en, délecte-toi. Engendre des souvenirs, enregistre mes cris de plaisirs ! Tu ne le sais pas, j’ai prononcé ton congé. Tu ne le sais pas, c’est pour la fin du mois. Nous ne verrons pas la Saint Valentin, célébration indécente de sentiments grotesques dont on m’a privé. Ce n’est pas de ta faute, ce n’est pas toi, c’est moi. Ce n’est pas moi, c’est eux ! L’un a pris mon enfance, ma candeur, mes comptines. L’autre mon insouciance, ma fragilité, mon innocence. Je suis aliénée. Je sens ses chaînes, ses menottes, ses liens qui me brisent. Sa présence me transcende, sa lâcheté me dégoûte. Il m’empêche d’aimer. Il m’interdit de t’aimer. Je te quitte.
Lili est belle. Atrocement belle. Elle est née belle. Belle à en être détestée. Belle dedans, belle dehors ! Éclatante au réveil. Somptueuse après des nuits passées à danser, à rire, à m’aimer. Belle à la regarder dormir. Belle à en mourir pour elle. Lili crèvera belle ! Le hic, c’est qu’elle est cinglée. Vraiment cinglée. Terriblement cinglée. Naturellement, elle l’ignore. Mais moi, Chou…
Pour la première fois, mon domaine ne va pas se limiter aux rendez-vous ponctuels. Nous allons sortir de l’observation pour entrer dans l’introspection. Ce cas de figure est rarissime… Je ne sais même pas s’il s’est déjà présenté… surtout que le sujet est en tout point exceptionnel ! S’il vous plaît… dites-moi que vous acceptez ! supplie Sue en s’approchant dangereusement du visage de son interlocuteur.
J’ai achevé mes études, puis me suis dépêchée de me marier. Chez nous… passé vingt-sept ans quand vous êtes ultra-diplômée et que vous faites carrière, vous n’avez aucune chance de trouver un mari. Je ne voulais pas infliger à ma famille la honte d’être une Sheng nu. J’ai donc convolé sans amour… Heureusement, je ne suis pas tombée enceinte même si mes parents en rêvent et moi aussi…
Rares sont les enquêteurs qui connaissent Voltaire : « Quand on n’a plus d’espoir. Quand on a tout perdu. La vie est un opprobre et la mort un devoir ». Donc comme le souligne Rayan, pour éviter que le silence ne tue une seconde fois notre petite Aïcha, nous allons nous taire également pendant quelque temps afin qu’il n’y ait pas d’enquête… comme ça, nous aurons les mains libres !
Je ne suis pas née comme ça… Au début, j’ai grandi… puis quand j’ai eu sept ans, tout s’est arrêté... Comme je n’en comprends pas les raisons… j’espère que quelqu’un aura le courage de s’en expliquer. Comme il me semble m’être fait agresser, je compte sur vous pour obtenir des réponses. Rassurez-vous, je ne vous sollicite pas financièrement. Malgré un physique ingrat, je ne lance pas le Aïcha… thon… Ne zappez pas ! Vous pouvez donc continuer à regarder !