Le livre il est jaune.
Le livre il fait 251 pages.
Le livre il mesure 14 cm sur 22 cm et son épaisseur c'est 2 cm.
Le livre il a été écrit par François Garcia et c'est Verdier qui l'a publié. En 2016.
Et le livre il est bien, parce que j'ai bien aimé.
J'ai bon là ?
Bon ça va peut-être pas suffire, je vais me faire engueuler par les gens de Masse Critique si j'essaie pas de développer un peu.
Mais c'est pas facile, ça fait des mois que j'ai pas écrit sur un bouquin, et pourtant j'en ai lu, mais je sais pas... L'angoisse de la page blanche peut-être, ça n'arrive pas qu'aux écrivains.
Paco Lorca est un jeune médecin, interne à l'hôpital de Bordeaux dans les années 70, qui est amené à effectuer un remplacement dans le marais vendéen.
Il y est confronté à un monde qui semble appartenir à un autre siècle, dans lequel les visites aux patients peuvent nécessiter une heure de barque le long des canaux, faute de chemins carrossables menant aux fermes en un temps raisonnable.
Le jeune médecin se heurte aux croyances et superstitions ancestrales, incarnées par une guérisseuse que la population locale consulte bien volontiers.
Les patronnes de la laiterie et de la quincaillerie, notables du village, ont de l'ambition et verraient bien toutes deux leur mari accéder à des responsabilités politiques. Elles cherchent donc à s'assurer le soutien du nouveau médecin, qui se retrouve pris bien malgré lui dans cette lutte pour le pouvoir dans un village qu'il commence tout juste à découvrir.
Outre son métier de médecin, Paco a depuis plusieurs années une liaison tourmentée avec Hélène : ils ont besoin de se retrouver mais invariablement se disputent au bout de quelques heures et restent un certain temps sans nouvelles l'un de l'autre.
Le remplacement, c'est donc l'histoire de Paco, son attachement progressif à ce village et à sa population. Alors de cet attachement ou de sa jeunesse et de son envie de découvrir le monde, lequel l'emportera ? Paco décidera-t-il de rester là où le hasard d'un remplacement l'a conduit ?
Non je ne vais pas vous dévoiler la fin, même si ce n'est pas là l'essentiel du livre, on n'est pas dans un roman policier ici...
Mais sans parler de véritable suspense, les pages se tournent bien, on a envie de lire la suite de l'histoire.
Le style n'y est probablement pas étranger : un style très particulier, on trouve beaucoup de très longues phrases dans lesquelles styles direct et indirect sont étroitement mêlés, au point qu'il est souvent nécessaire de reprendre quelques lignes plus haut pour tout saisir.
Ces longues phrases m'ont obligé à lire ce livre de manière quasi boulimique, avalant les lignes et les propositions, de virgule en virgule, dans l'attente du point qui me permettra de respirer avant d'attaquer le paragraphe suivant.
Pour illustrer ce propos, j'ouvre le livre, au hasard, et je copie la première phrase qui me tombe sous la main :
"Où étais-tu, je te cherchais ! formidable Hélène qui dans un retournement prenait la main, moi, où étais-je ? mais attaché à mon piquet, comme d'habitude ! parfois, Paco, la corde est longue de la tête au piquet, non ? pas en ce moment, Hélène, mais toi, aurais-tu un peu de temps à nous accorder ? j'ai senti un silence, une hésitation, elle ne désirait pas me mentir, donne moi quelques jours, le temps de me libérer de plusieurs obligations, professionnelles ? j'ai lâché, elle s'est indignée, bien sûr ! je dois vraiment répondre à ce genre de question ? je n'ai pas insisté, je t'appellerai, Paco, dès mon retour !"
J'ai parfois trouvé ce style fatigant, puisqu'il interdit, à mon avis, une lecture tranquille et à son rythme. Mais c'est en même temps un tour de force puisque ce rythme de lecture, c'est aussi le rythme de l'intrigue qui se déroule, avec ce Paco qui n'a pas un moment à lui.
Pour ma part, une impression tout à fait positive donc... Lu en deux jours, et pas fâché de l'avoir terminé : ensuite, une série de quelques BD, c'est plus reposant.
Merci à Babelio et aux éditions Verdier de m'avoir fait découvrir cet auteur (ainsi qu'une vision qui m'était inconnue de ma Vendée natale !) lors de la dernière opération Masse Critique.