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EAN : 9782369142416
464 pages
Libretto (07/01/2016)
4.17/5   18 notes
Résumé :
Publié au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Mon journal pendant l’Occupation relate dans un style léger et doux-amer les vicissitudes des contemporains de l’auteur : intellectuels de gauche ou de droite, collabos ou résistants, grands avocats ou petites gens, trafiquants, profiteurs, arnaqueurs, tous sont les figures tragi-comiques du Paris occupé. Anecdotes, « histoires drôles », jeux de mots recueillis sur le vif apportent une touche d’humour à cette chronique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Plus je lis de livres sortis chez Libretto et plus j'apprécie cette maison d'édition. Jusqu'à maintenant le total des déceptions que je leur doit est de, voyons voir, hmm je retire deux... hmmm.... preuve par neuf et j'ajoute quatre... voilà, de zéro. Bien sûr, une désillusion, ça arrivera sûrement, ne serait-ce que pour confirmer la règle mais ce ne sera pas encore avec ce petit bijou d'information et de drôlerie que nous livre Jean Galtier-Boissière dans Mon Journal pendant l'Occupation.

Pour tous ceux d'entre nous (nombreux) qui n'ont pas connu la seconde guerre mondiale, si on s'en tient à ce journal, on pourrait presque croire que c'était un peu chaud mais bon, sans plus, tant l'auteur arrive au travers d'une plume subtile en pleine de fantaisie à rendre légère l'une des périodes les plus sombres qu'ai connu la France.
Devenant diariste pour l'occasion, ce caporal de la première guerre mondiale qui s'était vu surnommé la Galtouse choisi de nous raconter le Paris occupé dans lequel il vit rue de la Sorbonne (presque) au jour le jour. Un journal oui mais loin de toute autobiographie ; de son ressenti, on ne saura que peu de choses, le principal : profondément anti nazi, vomissant sur la collaboration, il décide de torpiller momentanément son Crapouillot, journal satirique qui vit le jour dans les tranchées en 1915 et, dans la foulée, refuse tout net d'alléchantes propositions journalistiques que lui font ceux qu'il nomme "les girouettes" qui n'hésitent pas à retourner leur veste parce qu'un collaborateur c'est avant tout un "con... vaincu".
Pour le reste, on verra défiler quatre années émaillées de rumeurs, de petites histoires drôles (parce que tant qu'il y a de la vie...), d'informations sur les prix délirants pratiqués dans les restaurants, de la rareté des tickets de rationnement, des avancées de l'Axe et des Alliés et surtout, d'un optimisme insubmersible.

Finalement, Jean Galtier-Boissière joue le journaliste, celui qui montre mais ne s'engage pas. On va lui en vouloir ? Évidemment non, il en fallait bien quelques uns des comme lui pour laisser des traces, nous raconter, raviver (avec le temps qui passe) le devoir de mémoire et nous appeler à la vigilance, toujours.
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Sous l'Occupation, un homme se présente à l'Etat Civil pour changer de nom.
"Comment vous appelez-vous ?
- Adolphe Merde.
- Ah oui, en effet... Et comment souhaitez-vous vous appeler ?
- Lucien Merde".
Voilà, vous avez le ton du Journal tenu par Galtier Boissière pendant la guerre. Ce sont ses "Choses vues" au jour le jour, faites d'anecdotes, de portraits parfois assassins, d'histoires drôles, sur un style léger qui contraste fortement avec ces années noires. L'auteur a de l'ironie, de l'humour, le sens de la formule, et la juste lucidité qui lui permet de n'être jamais dupe de ses contemporains. Un petit livre délicieux, dû au fondateur du Crapouillot (journal satirique qui survivra à son créateur jusqu'au milieu des années 90), qui fut également l'une des plumes les plus enlevées du Canard Enchaîné. Bravo à la collection Libretto d'avoir opportunément ressuscité cette petite perle, dont la lecture peut se prolonger par celle de "Mon journal depuis la Libération", qui vient également d'être réédité.




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Quand j'ai vu que, grâce à la masse critique de Babelio, j'allais avoir la chance de pouvoir lire ce livre j'étais aux anges.

Tout d'abord, car la période de la seconde guerre mondiale est une période qui m'intéresse tout particulièrement et qui m'interpelle. Je ne compte plus le nombre d'ouvrages, de documentaires ou de films sur le sujet qui ont croisé ma route. Et malgré tout je cherche encore, et toujours, à comprendre comment on a pu en arriver là.

Ensuite, car je trouvais original et innovant de lire un livre relatant le vécu d'une personne ayant habité Paris durant l'occupation. Je n'avais encore jamais rien lu de tel et j'avais hâte de me confronter au point de vue de l'auteur.

Enfin, car j'apprécie particulièrement de lire des journaux intimes. C'est un style qui me convient et qui généralement me parle.

Ce livre avait donc tout ce qu'il fallait pour me séduire sur le papier, et je suis déçue que l'alchimie ne se soit pas produite.

Cela ne provient en aucune façon du contenu. Les propos tenus par l'auteur ne manquent pas d'intérêt. Ils nous permettent d'entrevoir cette période sombre de notre histoire avec dérision et sarcasme. Cela nous montre aussi, au cas où nous en aurions douté, que l'Occupation était loin d'être une partie de plaisir.

La plume de Jean Galtier-Boissière n'est pas non plus en cause. Son style est plaisant et se lit très facilement.

Non, ce qui a fait que je n'ai pas réussi à accrocher c'est la forme. Je n'ai pas vraiment eu l'impression de lire un journal intime. Cela ressemblait plus à une accumulation d'anecdotes, de bons jeux de mots et de citations ayant marqué l'auteur. Et ce n'est pas par hasard que j'utilise le terme "accumulation". Pour moi, il convient à la perfection car je me suis retrouvé face à une série d'énumérations que j'avais du mal à relier entre elles.

" 15 août

A Barbizon.

le maire – Légion d'honneur, médaille militaire, croix de guerre – a mis sur sa porte une pancarte : "Burgmeister".

La jeune nièce de Henri Navarre appelait le Maréchal "la vieille puce". On lui demande pourquoi. Elle répond : "On appelle bien Jeanne d'Arc, la petite puce, la pucelle…"

Il y aurait eu à Paris une échauffourée entre patriotes et Allemands, au carrefour Strasbourg-Saint-Denis.", page 64.

Ce manque de structure, de liant m'a perturbé et a rendu ma lecture difficile. Attention, cela ne veut en aucun cas dire que ce livre n'est pas bien. Mais juste qu'il est rédigé d'une manière qui ne me convient (c'est donc tout à fait personnelle et n'engage que moi) m'empêchant par la même de l'apprécier.

Pour finir, je tiens à remercier les éditions "Libretto" et Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.

Vous l'aurez compris je n'ai pas été conquise par cette lecture. Toutefois cela reste un ouvrage de qualité qui se doit d'exister ne serait-ce que pour le devoir de mémoire qu'il accomplit.
Lien : http://magalitdeslivres.e-mo..
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Reçu grâce au Masse Critique de Babelio, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. En effet, lors de la sélection, je l'ai coché par curiosité en me disant que ça serait intéressant d'avoir le point de vue de quelqu'un ayant vécu l'occupation à Paris. En bref, j'avais envie de découvrir un vécu différent de mes lectures habituelles.

Pour la forme, l'ouvrage se présente comme un carnet de notes où l'auteur raconte ses pensées, des extraits de lecture qui l'interpellent (de presse ou de livre), des blagues sur l'occupant… Des anecdotes, tantôt drôles, tantôt tristes mais toujours bien écrites jalonnent le document.

D'août 1940 au mois de septembre 1944, on suivra Jean Galtier-Boissière dans son quotidien, le tout sans jamais entrer dans son intimité. Profondément journaliste, ses écrits sont principalement informatifs. Un fenêtre ouverte sur un monde qui n'est plus… Un document essentiel donc!

Certaines difficultés du quotidien seront abordées : celles liées aux tickets de rationnement ou encore les prix de certains produits, du tabac, par exemple.

Avec un certain optimisme, on suivra les avancées (et reculs) des différentes armées, les rumeurs qui en découlent, les doutes, les espoirs aussi.

Malheureusement pour moi, je manque de pas mal de connaissance pour apprécier toutes les nuances de ce témoignage (nom de personnes, lieux, dates, événements). J'ai tout de même trouvé cette lecture très instructive.

Lien : http://jaimeleshistoires.wor..
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On pourrait dire que ce livre nous montre la période 40/45 par le petit côté de la lorgnette. Jean Galtier-Boissière nous parle ici de tous ces petits faits que l'on peut qualifier de divers mais qui au final sont indissociables de la "grande" histoire.
C'est plaisant à lire , très bien écrit mais de la part de Jean Galtier-Boissière quoi de plus normal et cela ne nécessite pas une grande connaissance de l'époque pour comprendre et apprécier ce récit.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Juin 1943.
Petite histoire :

Le Fritz. - Ah ! je le retiens votre Paris ! Je sors de la gare de l'Est, je pose ma valise sur le trottoir pour allumer un cigare; j'allume, je me retourne pour prendre mon bagage : la valise avait disparu !

Le Français. - Eh bien moi, il m'est arrivé encore mieux. Je débarque à la Centralbahnhof à Berlin, je pose ma valise sur le trottoir pour allumer une cigarette; j'allume, je me retourne...
La gare avait disparu !
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Petite histoire.
Un fritz achetait chaque matin son journal à la même marchande qui, sachant qu'il ignorait notre langue, lui disait avec un bon sourire : "Tiens, le voilà ton canard, grand con !"
L'Allemand s'enquiert du sens du mot auprès d'un Français qui lui explique : "Grand con, c'est le diminutif familier de grand conquérant."
Et le lendemain, l'Allemand répond à la marchande : "Non, pas grand con, moi petit con...", et il ajoute le bras levé : "Hitler, lui, grand con !"
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Le déroulement de cette guerre s'effectue au contraire des idées reçues. L'armée française était réputée la meilleure du monde (Weygand dixit), elle est torchée en trois semaines.
L'Armée rouge, décapitée de ses chefs, passait pour une masse chaotique, prête à s'effondrer au premier choc, et la voilà qui tient depuis cinq semaines et résiste avec acharnement - au dire même des communiqués allemands.
Les Français, gens heureux, tenaient à leurs vies et à leurs biens ; ils ont été vaincus pour n'avoir pas fait "la part du feu". Les Russes, eux, brûlent tout en se retirant, comme en 1812. Obtiendront-ils le même résultat sur Hitler que sur Napoléon ?
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Petite histoire.
Hitler, qui ne sait comment effectuer la traversée de la Manche, apprend qu'un vieux rabbin connait, par tradition, le procédé employé par les Hébreux pour passer la mer Rouge. Il fait venir le rabbin et lui promet la libération de plusieurs milliers de juifs s'il lui révèle le mystère. Sans se faire prier, le rabbin indique que le chef des Hébreux possédait une petite baguette magique qui avait le pouvoir de faire s'ouvrir les flots.
— Cette baguette, il me la faut à tout prix ! s'écrie le Führer. Où est-elle ?
— Elle est au British Museum.
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6 Juin 1942.
En plein moyen âge.
Les juifs et Juives devront désormais porter sur la poitrine une étoile jaune. Lucien Rebatet écrit dans Je Suis Partout :
"Je disais l'hiver dernier, dans ce journal, ma joie d'avoir vu en Allemagne les premiers juifs marqués de leur sceau jaune. Ce sera une joie beaucoup plus vive encore de voir cette étoile dans nos rues parisiennes où il n'y a pas trois ans, cette race exécrable nous piétinait"
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Vidéo de Jean Galtier-Boissière
éditions Du Lérot.
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