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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De l'origine à la fin du monde

Ce qui rend le nouveau roman de Thierry Froger aussi passionnant, c'est le savoureux mélange des genres qu'il nous propose, entre biographie romancée d'Ava Gardner, enquête menée comme un thriller et besoin pour le narrateur de retrouver l'affection et la considération de sa fille.

Et si le roman de Thierry Froger était plus proche de la réalité que les biographies – officielles ou non – d'Ava Gardner? En refermant ce délicieux roman, je ne suis pas loin de répondre par l'affirmative, parce que la magie de l'écriture nous fait prendre place aux côtés de la belle brune dans ses déambulations romaines, partager ses coups de folie et, à l'image du narrateur, nous rendre tous un peu amoureux.
Nous sommes à Rome en 1958. La MGM a choisi de quitter ses studios pour tourner La Maja nue dans une réalisation d'Henry Koster. Il s'agit du dernier film dû par l'actrice au studio et qui ne laissera pas de souvenir impérissable dans la carrière de l'actrice. Dans ses Mémoires, Ava écrira du reste que «La Maja nue, meilleur titre que bon film, n'a pas été ma contribution la plus mémorable à l'art du cinéma. Il s'agit d'une biographie assez insipide du grand peintre espagnol Francisco Goya. Je jouais la duchesse d'Albe, le modèle favori de Goya». Avant d'ajouter que ce film lui a permis de faire la connaissance de Giuseppe Rotunno «dont les couleurs superbes illuminent le film de bout en bout».
Thierry Froger imagine alors que, lassée de partager ses nuits avec Anthony Franciosa – qui interprétait le rôle de Goya – Ava décide une escapade avec le chef opérateur. Poursuivis par les paparazzis, leur virée nocturne va se terminer au petit matin par un petit jeu: Rotunno est chargé de reproduire quelques grandes toiles de nus célèbres, de «de rejouer la peinture en photographie». Tâche peu aisée pour les problèmes de cadrage qu'elle posait, mais ô combien stimulante pour «les attraits qu'elle proposait à ses yeux d'homme.» Voici donc les rouleaux de pellicule imprégnés des mises en scène de la Maja desnuda de Goya, de la Vénus d'Urbino du Titien, de la Vénus au miroir de Vélasquez et de … La naissance du monde de Gustave Courbet!
Si l'alcool a désinhibé le photographe et son modèle, tous deux se rendent vite compte au réveil combien ces clichés sont explosifs. Ava fait promettre à Rotunno de les détruire, ce qu'il fera après avoir réalisé un tirage qu'il confiera à son modèle et avoir oublié un négatif dans sa chambre noire.
Jacques Pierre, le narrateur, délaisse alors ses travaux d'historien pour enquêter sur le sort des quatre clichés produits cette nuit-là. Il va alors nous entraîner d'un bout à l'autre de la planète, «de la MGM à Hughes, de Sinatra à Hoover, d'Hemingway à Castro» et constater «avec inquiétude le pouvoir vénéneux de ces images» car les convoitises qu'elles suscitent vont jusqu'à laisser quelques cadavres ici et là. Un thriller haletant qui va se doubler d'un rapprochement inattendu avec sa fille Rose. Car sa progéniture, qui vit à Rome avec un homme beaucoup plus âgé qu'elle, accepte de l'aider dans sa quête. L'occasion aussi de constater que les errances du coeur ne sont pas réservées aux stars d'Hollywood.
Avec maestria l'auteur nous fait découvrir quelques épisodes fort intéressants de l'histoire de l'art, notamment la genèse de la toile la plus célèbre de Gustave Courbet, avant de raconter la vie rêvée d'Ava – je suis persuadé que vous adorerez l'épisode de sa rencontre avec Marylin Monroe – sans oublier de nous éclairer sur les motivations de cet enquêteur passionné qui deviendra «une sorte de spécialiste d'Ava Gardner, de sa vie et de ses légendes».
C'est enlevé, drôle, documenté et follement exaltant. Il n'y a effectivement «pas de plus belle quête que celle du chasseur sans proie, traquant l'ombre d'un doute, si ridiculement suspendue soit-elle aux petites lèvres d'Ava Gardner et aux forêts obscures comme des images.»

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le professeur d'arts plastiques et artiste multi carte Thierry Froger pour son second roman ,part d'une idée aussi incroyable que réjouissante : un fil conducteur commun entre Ava Gardner et Gustave Courbet .

En effet, le récit commence l'été 1958, sur le tournage de « La Maja nue » à Rome, le dernier film qu'elle doit contractuellement à la Metro-Goldwyn-Meyer. où Ava Gardner traîne son ennui le jour et passe ses nuits dehors.

Une de ces fameuses nuits, en compagnie du chef opérateur du film, le grand Giuseppe Rotunno, qu'elle adore, Ava Gardner pose pour Rotunno, dans le plus simple appareil.

Une séance photo impromptue où la belle s'inspire des grandes peintures de la renaissance, des grands nus de l'histoire de l'art dont le plus scandaleux de tous, " L'origine du monde" de Courbet.

S'ouvre ainsi un récit intéressant en forme de puzzle, qui mélange les voix et les époques sur la thématique des icones sur l'image et sur la représentation de l'art.

Cette histoire véridique nous est racontée par le narrateur des Nuits d'Ava Jacques-Pierre qui se met en quête de retrouver ces clichés légendaires dont beaucoup parlent sans les avoir vus.

Ainsi ces deux histoires, et même trois, puisque on va s'interesser aussi aux peintures de Courbet, vont s'entremêler dans ce roman.

Elles se font écho les unes aux autres avec plusieurs fils conducteurs , l'art : le cinéma, évidemment, la photographie et la peinture.

Ces histoires se mêlent avec une grande maitrise grâce à une écriture aussi fluide que légère, pas mal d'humour et une documentation impressionnante.

Des intrigues multiples qui nous transportent à travers les époques et les continents et les célébrités de Franck Sinatra, en passant par Fidel Castro ou bien sûr Marilyn Monroe.

Un récit captivant à la poursuite d'Ava Gardner à la frontière du réel et du fantasme, déroutant et fascinant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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28 juin 1995, Jacques Pierre, quarante-sept ans, tombe sur un article du journal Libération au titre accrocheur et provocateur : « La comtesse au cul nu », en écho au film où joua Ava Gardner « La comtesse aux pieds nus. » L'homme a toujours éprouvé une fascination pour la sublime et tumultueuse actrice américaine. Adolescent, il remplissait des cahiers entiers de ses photos découpées dans des magazines…

L'affaire, réalité ou légende, est saisissante. Août 1958, sur le tournage de « La Maja nue » à Rome, Ava Gardner traîne son ennui le jour et passe ses nuits dehors. L'intrigue du film – la rencontre et la relation entre le peintre Francisco de Goya et sa muse la duchesse d'Albe – la passionne guère, elle qui s'impatiente de recouvrer sa liberté… enfin… puisque ce film est le dernier qu'elle doit à la Metro-Goldwyn-Meyer. Heureusement, le chef opérateur – responsable des prises de vues – n'est autre que le grand Giuseppe Rotunno, qu'elle adore. Une nuit, Ava et Rotunno, tous deux enivrés, déambulent dans les rues de Rome joyeusement, coursés par ceux que l'on ne nomme pas encore ainsi, les paparazzi, avant de se retrouver dans l'appartement de l'actrice. Et là, entre deux éclats de rires, Ava pose pour Rotunno, dans le plus simple appareil. Une séance photo impromptue où la belle s'inspire des grandes peintures de la renaissance, des nues évidemment, dont L'origine du monde de Courbet.

Jacques Pierre, historien, ancien photographe et en retraite prématurée est subjugué par ses lignes retraçant cette folle nuit. Il décide de partir à la recherche de ces sulfureux clichés.

Ce roman, à l'image du regard d'Ava Gardner est captivant et magnétique. L'auteur transporte le lecteur à travers les époques et les continents – on découvre les coulisses de la MGM et les frasques de la plus belle actrice du monde, on entre dans l'atelier de Gustave Courbet, on voit défiler quarante années de la vie de Jacques Pierre des années 60 aux années 90. Au fil des pages s'invitent entre autres Sinatra, Marylin Monroe, Howard Hughes, – ah la rencontre au sommet entre le narrateur et Fidel Castro! -. Cela s'agite, cela remue autour du lecteur, qui ne sait pas toujours où il se trouve ; au milieu d'un rêve, d'un fantasme, d'une obsession, de la réalité. L'écriture est drôle brillante et enlevée. L'image photographique et picturale, les idoles, la célébrité, les faux-semblants, le quotidien d'un type ordinaire, une société en mouvement, des colères, des revendications, des souvenirs, des regrets… autant de propos et de réflexions. Beau et étourdissant.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Jacques, né au début des années cinquante, ancien soixante-huitard, divorcé, père d'une fille qui file le parfait amour avec un type qui a trois fois son âge, s'est pris de passion pour Ava Gardner. Il a appris qu'au cours d'une nuit d'ivresse, Ava avait posé nue pour une série de photos imposées au chef opérateur de Fellini, Giuseppe Rotunno, dans des poses inspirées par des peintures célèbres, notamment par L'origine du monde de Courbet.
Prise de remords, Ava avait récupéré les photos et les avait offertes une à une à quelques-uns de ses familiers.

Jacques cherche à retrouver L'origine du monde avec l'aide de sa fille. le roman raconte cette quête mais retrace également les péripéties de la vie tumultueuse d'Ava, les circonstances de la création du tableau par Courbet, et les souvenirs personnels de Jacques depuis son adolescence.

Le roman est très bien écrit, à la réserve que l'auteur pratique le passé composé de manière déconcertante en concordance avec le passé simple (p.89 Nous vîmes le moment où Anquetil a cédé quelques mètres). La documentation est impressionnante à la fois sur Ava Gardner, le cinéma du 20e siècle et la vie de Courbet. le style est léger, souvent humoristique. On sourit, on s'apitoie sur le narrateur qui a l'habileté de garder un voile pudique sur ce que le sujet aurait pu avoir de scabreux.

Ce roman réjouira les cinéphiles, amateurs du cinéma hollywoodien. Les lecteurs que cela n'intéresse pas trop risquent peut-être de moins apprécier.
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Une nuit à Rome en août 1958, alors qu'elle tourne "La maja desnuda", l'actrice Ava Gardner, (le plus bel animal du monde ... merci le slogan masculin et réducteur) au tempérament indiscutable (et aux amours volcaniques) s'évade du plateau et fait une série de photos "osées" avec P. Rotunno, son chef opérateur, d'après des tableaux célèbres : la "Venus d'Urbino" de Titien, "l'origine du monde" de Courbet, "Maja desnuda" de Goya.
Avec ce point de départ, T. Froger imagine différents croisements entre :
- la création de l'origine du monde et ses différents possesseurs,
- les relations tumultueuses de l'actrice avec Sinatra, les studios, la mafia,
- la vie d'un prof d'histoire, Jacques, divorcé, père d'une grande fille d'une vingtaine d'année, qui ne sait plus où il en est et va se plonger dans la vie d'Ava, qu'il vénérait lorsqu'il était plus jeune.
On croise avec plaisir Marylin Monroe (The blonde), Jayne Mansfield (la blonde décapitée dans sa décapotable) le ganster Giancana, Khalil Bey, Gene Tierney, la mort de Kennedy, Fidel Castro, les réalisateurs J. Huston et F. Fellini, l'écrivain E. Hemingway.
Un roman haletant, de belles histoires qui s'emboîtent telles des poupées russes pour permettre au "héros" Jacques, après s'être égaré dans sa quête, de reprendre contact avec le réel.
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