Ce livre propose en 120 pages une approche assez complète de la vie et l'oeuvre de
Gustav Mahler. Clair, concis, abordable par tous, il peut être une porte d'accès pertinente à l'écoute des compositions du musicien.
Ayant lu la biographie en trois tomes d'environ mille pages chacun de Mahler par Henri-Louis de la Grange, j'ai eu l'impression d'assister à un film accéléré.
Deux petites remarques : l'auteur affirme qu'Alma Schindler a 23 ans lorsqu'elle rencontre Mahler, ce qui est faux car elle vient de fêter ses 22 ans: ce n'est pas très important mais je le précise dans un souci d'exactitude.
En conclusion du livre, l'auteur nous fait une synthèse de ce que selon lui Mahler a apporté au monde par sa musique, sa préscience des catastrophes de la deuxième moitié du XXème siècle, en fait avec justesse le passeur entre un monde qui s'achève et un autre qui débute, mais termine sa démonstration en affirmant le fait que selon lui, si la musique de Mahler est tant appréciée de nos jours, c'est qu'elle est porteuse de désespoir (qui est le dernier mot du livre, ce qui je pense n'aurait pas plu à Mahler).
Je trouve dommage d'avoir conclu ainsi. Pour moi, la musique de Mahler, telle qu'il la définissait lui-même est une tentative d'embrasser le monde entier, dans toutes ses facettes. Ainsi, effectivement, elle contient des moments de pire désespoir, mais tout autant des moments de joie intense. C'est bien cette richesse, ainsi que l'ambivalence qui parcourt sa musique passant d'un thème à l'autre du sublime au trivial, à l'image de la vie humaine, qui nous fait accepter le miroir que Mahler nous tend, inaccessible à ses contemporains, qui eurent trop peur de s'y reconnaître.