(1802) Napoléon Bonaparte, le plus illustre des enfants de la Corse est premier consul. Il s'appuie sur un solide réseau de frères. Était-il lui-même franc-maçon ? La chose ne fut jamais prouvée, mais l'historien François Collaveri plaide dans ce sens : « Son père Charles l'était, comme ses frères Lucien, Joseph, Jérôme et Louis, comme aussi ses beaux-frères Joachim Murat, Félix Bacchiochi et le prince Borghèse, comme enfin sa femme Joséphine épouse d'abord d'un Beauharnais franc-maçon et mère du prince Eugène qui l'était aussi ». L'auteur tient pour acquise l'initiation de Bonaparte, probablement en Égypte, ce qui fut soutenu en 1805 par le Grand Orient de France lors de la fête des Victoires.
1682 - [p. 18]
Fréquemment, on évoque aussi le souvenir et, plus encore, l'héritage des gbjuvannali ou giovanalli, ces « cathares » corses, en fait des franciscains dissidents organisés en communautés mixtes prônant la charité et l'humilité, déclarés hérétiques, persécutés et brûlés vifs sur ordre du pape Urbain V en 1364. Une histoire belle et tragique comme on les aime entre Balagne et Fiumorbo. Dans sa « Chronique de la franc-maçonnerie en Corse » Charles Santoni franchit le pas de la filiation entre maçons et Giovanelli en écrivant qu'ils étaient « (...) de la bergerie de Saint-Jean, fraternité laïque, s'appelaient frère et sœur. Se réunissaient la nuit, pratiquaient la purification par l'eau (...) »
1681 - [p. 16] Jean-Moïse Baraitberg
Le mouvement charbonnier, résurgence au XVIIIe siècle des anciennes fraternités de forestiers du Jura, s'apparente à une franc-maçonnerie du bois. On n'y est pas frères, mais « bons cousins », on s'y reconnaît par des signes et attouchements, on n'y travaille pas en loge, mais en « vente ». Le serment du secret se veut absolu, l'organisation pyramidale compte trois degrés. Voilà pour les ressemblances. Mais à la différence de la franc-maçonnerie qui balaye large en travaillant à « l'amélioration matérielle et morale ainsi qu'au perfectionnement intellectuel et social de l'humanité », la charbonnerie politique, n'a qu'un but : lutter contre l'absolutisme et instaurer la république au moyen d'une complot militaire. Plus qu'elle ne sert la franc-maçonnerie, elle s'en sert de couverture. Son principal fondateur, le franc-comtois Pierre Joseph Briot (1771-1827) deviendra grand-maître a vitam du rite de Misraïm. Sur l'île d'Elbe, il a fondé la loge « Les amis de l'Honneur français » qui entretenait des relations avec les premières loges de Bastia.
1690 - [p. 17]
Le fait est que le corse est un dialecte italien, considéré même par certains linguistes comme le plus pur d'entre eux.
1683 - [p. 19]