Miles Bennel est un médecin de campagne dans la petite ville de Mill Valley. Pour lui, tout va pour le mieux, jusqu'au jour où Becky Driscoll, une femme qu'il connait depuis bien longtemps, vient lui parler d'un cas étrange : sa cousine Wilma est persuadée que son oncle n'est pas son oncle, mais sans pouvoir l'expliquer. Elle ressent chez lui un quelque chose d'étrange, il lui manque quelque chose. Tout d'abord réticent face à ce témoignage étrange, Miles se retrouve bientôt à devoir traiter de plus en plus de cas de ce genre, jusqu'à faire une glauque découverte...
Traduit par ''L'invasion des profanateurs de sépulture'', ''Body snacthers'' n'est pas du tout une histoire de zombies ou de vaudou comme ce titre pourrait le laisser présumer. Sa traduction exacte serait plutôt ''voleurs de corps'', et Miles et Becky ne vont pas être au bout de leurs surprises dans cette étrange enquête qui va les embarquer sans vraiment leur demander leur avis.
Le texte est vieillot, délicieusement daté. L'histoire se passe en 1976 (dans la réédition que j'ai lu en tout cas), et l'histoire est donc marquée par un charme désuet que j'adore. Ici, pas d'internet, de réseaux sociaux ou de téléphones portables. L'électricité vacille, les voitures sont de vieilles guimbardes, les recherches se font dans des livres et il faut passer par une opératrice pour passer un coup de téléphone. Dans ce genre de cas, il en faut bien peu pour se retrouver coupé du monde, et cette petit ville de Mill Valey prend bientôt des allures bien inquiétantes.
D'abord réticent face à des témoignages que ses connaissances médicales et logiques réfutent, Miles se retrouvent confronté à des événements qu'il ne comprend pas, il craint la paranoïa (surtout en pleine guerre froide), et lui comme Becky s'enfoncent lentement mais sûrement dans la peur et la méfiance. Très loin d'un blockbuster américain, le livre se caractérise par une lenteur bienvenue qui permet de mieux infuser l'angoisse afin de tisser une ambiance délicieusement lourde.
La fin est assez étrange. Je la trouve un peu facile mais en même temps, elle a aussi des aspects oniriques qui m'ont bien plu.
Un très bon livre donc, dans lequel j'ai adoré me plonger !
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Nous suivons ici le Docteur Miles Boise Bennell et Becky Driscoll dans la paisible ville de Mill Valley…paisible jusqu'à l'apparition d'une véritable psychose collective auprès des habitants.
Des patients du docteur viennent se plaindre de faits étranges : « Mon mari n'est plus mon mari ! »…Un changement subtil semble s'emparer des habitants de Mill Valley. En parallèle, de mystérieuses cosses géantes apparaissent. Une invasion silencieuse et venue d'ailleurs se propage…
J'ai adoré cette lecture ! J'aime ce concept d'invasion extraterrestre en subtilité, de manière insidieuse et le fait que cela nous questionne sur qu'est-ce que signifie « être humain ». Car si « mon mari n'est plus mon mari » c'est parce que les humains perdent leurs émotions…et sans émotions, reste-t-on encore humain ?
Un régal pour la passionnée de cinéma que je suis !
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Mystère, épouvante, suspense... mais pas que, ... J'avais vu une adaptation cinématographique extraordinaire du livre éponyme, celle de 1987. Je me souviens de la peur, de l'effroi ressenti. Je voulais connaître le contenu du livre à l'origine du synopsis et je ne le regrette pas. Donald Sutherland est toujours extraordinaire dans ses interprétations, particulièrement ici. Dénonciation ou non du maccarthysme ou du nazisme, il n'en reste pas moins que le roman conduit à imaginer une société sans sentiment, sans but apparent, sournoise et décadente et inhumaine. L'identité des individus bannies au profit du Groupe qui pense à votre place... C'est le príncipe de la dictature, un livre indispensable qui au-delà du plaisir de la lecture Donne à pensar.
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Je ne savais qu'il existait un livre de cette histoire. J'avais vu le film en noir et blanc à la Cinémathèque. Bonne idée que celle qui annonce la venue d'extra-terrestres antagonistes sur terre. Cela se fait lentement, sans débouche de violence, même si les intentions des envahisseurs sont hostiles. Ce roman qui date des années 50 n'a pas pris une ride et reste addictif. Si la question de la survie de la race humaine est au centre de cette histoire, l'auteur pose la question de l'identité. Qu'est-ce qui définit un être humain et en quoi ces copies qui les remplacent sont-elles différentes de nous puisqu'elles nous ressemblent trait pour trait ? Intelligent.
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