(lu en traduction)
Un homme qui pense avoir raté sa vie découvre un moyen farfelu de voyager dans une réalité parallèle qui lui réserve un bien meilleur sort. Pourtant, sa nouvelle vie parfaite ne le satisfaira pas autant qu'il l'espérait.
Si l'histoire n'est pas inintéressante (on se laisse volontiers prendre au jeu) tout en étant infiniment plus conventionnelle que son pitch de départ nous le laisse espérer,
La pièce d'à côté est surtout un roman drôle, taquin, absurde, jamais avare de considérations acides sur la vie de couple, l'amour, le travail, la société. Hélas, manier l'absurdité est un exercice d'équilibriste ; plutôt agile sur les deux premiers tiers de son roman,
Jack Finney finit par trébucher en fin de course. Il y trébuche d'autant plus haut que l'atterrissage est douloureux.
C'est un roman qui a le défaut de ses qualités : l'auteur cherche constamment la drôlerie. S'il faut admettre qu'il vise souvent le coeur de cible, les derniers chapitres virent à un tel n'importe-quoi que cela désamorce l'attention d'un lecteur presque agacé par des absurdités de plus en plus géantes. On a perdu le sourire constant qui nous accompagnait jusque là, alors on se presse, on dévore les pages non plus par amusement mais par hâte d'en finir, et les quelques ultimes bonnes idées surgissant d'un récit devenu stupide sont gommées par le désintérêt qui nous gagne.
Ce n'est certainement pas une mauvaise lecture, mais un livre qu'on quitte avec le regret de sa décrépitude. Pas fâchés, on se quitte bons amis tout de même.