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Citations sur La gigue du pendu (21)

La foule a faim de spectacle, et du fond de la masse, une voix rugit : « Qu’on en finisse ! », puis une autre : « Assassin ! », et enfin : « Pendez-le ! » En un instant, ce dernier appel est repris, tandis que sur l’échafaud le condamné passe son public au peigne fin, fronçant les sourcils pour essayer de repérer une tête parmi dix mille, jusqu’à ce que, instant de révélation, il le voie enfin. Sa figure terreuse se rétrécit, et l’enfant, fou de désespoir, continue de hurler : « Je vais le crever ! Je vais le crever ! »
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« Je vais le crever ! » dit Barney à mi-voix, puis de plus en plus fort, avec urgence, alors que les larmes lui montent aux yeux : « Je vais le crever ! Je vais le crever ! Je vais le crever ! »
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Enfin, l’horloge sonne huit heures et, sans ciller, les yeux de l’enfant se fixent sur la porte.
Une porte si petite.
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On s’affaire autour de la potence. Des policiers repoussent les badauds en dehors d’un périmètre de contrôle, surveillant les vide-goussets, sans prêter attention aux provocations des garçons, en première ligne sur cinq rangées. Le grondement des voitures (les portes de la prison sont toutes proches) signale l’arrivée des membres officiels, alors la masse fait un bond en avant pour mieux les voir. Des vagues d’informations remontent vers l’arrière : « C’est le shérif ! », « C’est le juge ! », « Pas le pasteur, car il a passé sa dernière heure avec lui ! »
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Bien avant l’aube caligineuse, tavernes, hôtels, boucheries et cafés ont accueilli leur quota de spectateurs payants : chaque fenêtre, chaque porte qui offre une vue sur la place est occupée. À présent, pour ne pas manquer une miette du spectacle, les nouveaux arrivants grimpent aux arbres, aux poteaux, aux murs.
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Malgré l’heure matinale, la foule grossit de minute en minute autour du gibet, qui se détache sur les pierres grises de Newgate, sombre, carré, prêt à servir. Tout est gris. Surtout le ciel qui, comme un haillon détrempé, essore une bruine sale, arrosant les masses qui s’assemblent autour de la prison. Bien emmitouflés pour tenir en respect le petit matin frisquet, ils sont toujours aussi joyeux, s’interpellent à travers les rues noyées de gouttelettes, se pressent sur la place.
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« Je sais tout ça, dit-il enfin, et papa le savait aussi.
— Oui, et voilà pourquoi il se retrouve là, et pourquoi toi, tu devrais t’en aller ! Ton père était un sot. Il aurait dû se méfier.
— Quelqu’un a menti ! s’écrie Barney. Papa m’a dit que tout ça, c’était des mensonges.
— Oui, peut-être bien, n’empêche qu’aujourd’hui il se retrouve sur l’échafaud ! »
Une fois encore, l’enfant voudrait répliquer, de nouveau il se frotte les yeux, et bientôt les larmes et la crasse s’étalent sur ses joues.
« Papa a un ami qui ne le trahira pas, lui. Un type malin. » Il déglutit avec peine. « Papa m’a dit qu’il avait écrit une lettre et la lui avait donnée pour qu’il l’envoie à la reine et au lord-maire de Londres. »
Comme s’il répétait une prière si souvent prononcée que les mots ont perdu leur sens, sa voix s’éteint peu à peu.
« Il a la lettre, fait doucement son compagnon. Oui, il l’a. Mais va-t’en à présent, tant que tu le peux. »
Barney secoue la tête, se retourne et se mêle à la marée humaine qui avance, tandis que l’homme âgé hésite à le suivre, le perd de vue, puis, serrant les épaules pour se protéger du froid, s’adosse à la porte de la taverne voisine.
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Tu devrais t’en aller maintenant, Barney, avant que ça commence. Ce n’est pas un endroit pour toi, lui dit son compagnon avec tendresse en lui prenant le bras pour qu’il se retourne. Écoute. Tous ces gens qui vont et viennent comme s’ils vaquaient à leurs affaires quotidiennes dans les boutiques ou les banques, ils sont là pour une seule raison. La foule est venue se divertir et tu ne devrais pas y prendre part.
— Je ne suis pas venu me divertir, réplique-t-il, sur la défensive, en se dégageant. Moi, je ne suis pas là pour rire.
— Mais tu vas te retrouver coincé parmi eux, insiste l’homme, avec les amateurs de pendaison et tous ceux qui se réjouissent de la misère des autres. »
À ces mots, le garçon fait la grimace, ses lèvres remuent comme s’il s’apprêtait à répondre et il frotte avec vigueur ses yeux rouges de ses poings, pour faire refluer les larmes qui menacent de jaillir par torrents.
« Je sais tout ça, dit-il enfin, et papa le savait aussi.
— Oui, et voilà pourquoi il se retrouve là, et pourquoi toi, tu devrais t’en aller ! Ton père était un sot. Il aurait dû se méfier.
— Quelqu’un a menti ! s’écrie Barney. Papa m’a dit que tout ça, c’était des mensonges.
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La vengeance est un jeu dangereux.
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Il n’y a rien de pire, c’est sûr, que d’assister à la pendaison de son père.
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