AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Serre-moi fort (95)

Après notre quatrième rendez-vous, elle m'a embrassé. Nous sortions de notre séance de cinéma quand elle s'est tournée vers moi et a posé ses lèvres sur les miennes. C'était doux et chaud. Je lui ai rendu son baiser avec toute la maladresse d'un gars privé d'affection depuis des années. Façon détournée de dire que je manque cruellement d'expérience.
Commenter  J’apprécie          330
Il n'a pas oublié les précieuses règles qui lui ont été enseignées involontairement par le lieutenant Hishikawa lui-même : ne pas rendre les corps, varier les méthodes, ne pas laisser de traces.
Commenter  J’apprécie          280
Si elle n'a pas inventé l'eau tiède, Rebecca flatte agréablement son ego. Ils s'entendent très bien sur le plan sexuel. Tout ce qu'il dit est drôle, intelligent et parfait. Elle obéit à toutes ses consignes avec une dévotion touchante. Elle le comble à bien des égards : cuisine, goûts musicaux, cinématographiques, opinions politiques... Et pour cause, cette fille est pareille à un récipient vide qui attendait son contenu.
Commenter  J’apprécie          280
[Il] est frappé par le bruit qui règne ici : hurlements, chocs sourds, rumeurs confuses mais dont l'agressivité est perceptible.
- Ils sont agités, non ?
- Ils sont encore sous tension après ce qui s'est passé [l'émeute de la veille]. On a d'ailleurs décidé de les boucler dans leurs quartiers pour le moment. Simple mesure de prudence.
- Je croyais que vous aviez des prisonniers relativement calmes grâce au programme de méditation Vipassana.
- Vous avez vu le reportage vous aussi ? ricane Doug Light. Ouais. Un tiers de nos détenus sont condamnés à perpétuité. Même si ça leur fait du bien de méditer, cette prison est fondamentalement un lieu de violence et de perdition.
(p. 252)
Commenter  J’apprécie          240
Quand [il] ouvre les yeux, il est alité dans une chambre aux murs blancs. Un hôpital.
Le pire endroit où atterrir quand on veut crever. Sûr qu'ici tout sera fait pour le maintenir en vie, le sauver même contre sa volonté.
(p. 276)
Commenter  J’apprécie          240
Quand [il] émerge, il ne saisit pas tout de suite ce qui se passe dans son dos.
Ses deux mains menottées devant lui, il est sur le ventre, le nez enfoncé dans un oreiller crasseux, le bassin relevé.
Sans transition, son cerveau lui fait parvenir d'autres messages effrayants, comme cette sensation de déchirure intime et lancinante qui lui coupe le souffle. Il essaie de se débattre, trop faible et sonné pour parvenir à quoi que ce soit.
Les chocs répétés contre ses cuisses deviennent plus brutaux, des doigts puissants s'enfoncent dans la chair de ses hanches. Presque dans son oreille, il entend des gémissements d'homme.
[...]
[Il] sait ce que chacun de ces éléments pris séparément signifie. Pourtant, il refuse de faire la jonction entre ses perceptions. Parce que cela reviendrait à admettre l'impensable.
Violé. Lui...
Ses pensées s'emballent. Un homme, ça ne se fait pas violer ! C'est impossible ! Enfin, si, mais pas lui, putain, pas lui !
[...]
Il se revoit assis face à toutes ces femmes auxquelles il a eu affaire au cours de sa carrière. Il réentend leurs paroles : 'Mon copain m'a violée', 'Ils étaient trop nombreux', 'Il était complètement soûl et il m'a forcée', 'Je l'ai rencontré en boîte et il m'a obligée à avoir des rapports avec lui', 'Je marchais dans la rue et ils m'ont entraînée dans une ruelle sombre', 'Il était si fort, je n'ai rien pu faire...' Dans quel pourcentage de ces cas a-t-il reconnu leur innocence totale dans ce qui venait de leur arriver ? Dix pour cent, à peine.
[Il] ferme les yeux, il sent une larme perler à ses paupières. Il est passé à côté de tout un pan de son travail, n'a su démontrer aucune capacité d'empathie. Quel échec.
Il aura fallu ces heures d'horreur pour qu'il comprenne le sens du mot 'victime'. Il comprend maintenant ce que 'ne pas avoir le choix' signifie. Il mesure la nuance entre cesser de lutter et être consentant.
Commenter  J’apprécie          242
J'ai l'impression d'être le seul à garder le cap - un grand mot pour qualifier la solitude qui a envahi mon existence. Je me lève chaque matin, je pars au lycée, en rentrant je me débrouille pour aller faire quelques courses et me préparer à manger. Rien d'extravagant. Je suis le seul à avaler de la nourriture solide à la maison. Quand je vais me coucher, c'est souvent parce que les ronflements éthyliques de mon père couvrent le son de la télé.
Commenter  J’apprécie          230
Au bout de trois jours, il n'y a plus rien dans le frigo et je n'en peux plus de ce silence à couper au couteau qui règne désormais à la maison. Je pars faire quelques courses. Tout vaut mieux que de croiser leurs regards vides et le désespoir qui creuse leur visage un peu plus chaque seconde. (p17)
Commenter  J’apprécie          230
- Tu veux vraiment savoir pourquoi je me suis réfugié dans le travail ? J'ai vu ta mère agoniser pendant treize ans. Je l'ai vue souffrir, perdre ses cheveux, reprendre goût à la vie avant de sombrer à nouveau dans le plus profond des désespoirs. Je l'ai vue devenir quelqu'un d'autre après chaque déception ! A la fin, je ne trouvais plus la force de lui faire croire que son envie de vivre avait un sens. Non, pas après sa troisième rechute !
[...]
- C'est nul ! Tu aurais dû être à ses côtés pour lui tenir la main jusqu'à la dernière seconde !
[...]
- Il n'y avait plus de place pour autre chose qu'elle et sa maladie. Elle m'a chassé de sa vie. Tu comprends ça ?
[...]
- Pose-toi les bonnes questions, le toise Debby [sa fille]. Et arrête de faire comme si c'était toi la victime !
(p. 184)
Commenter  J’apprécie          211
- Après une période de deuil convenable, j'ai repris contact avec lui, mais il ne m'avait pas attendue. Il avait tellement à offrir à une femme... J'aurais dû le savoir. il ne se passe pas une jour sans que je me demande ce qu'aurait pu être ma vie si je n'avais pas changé d'idée.
Elle se tourna vers son gendre, aussi chamboulé qu'elle par son aveu.
- Tu as trahi la confiance de ma fille, Adam. Mais comme j'ai été aussi faible que toi dans les mêmes circonstances, quelle sera ma légitimité pour te faire la morale ?
Il se mord les lèvres pour ne ps lui montrer à quel pont il est soulagé par sa réponse.
- Est-ce que la culpabilité s'estompe avec le temps ?
Nicole soupire.
- Ça dépend des jours...
Commenter  J’apprécie          190






    Lecteurs (2570) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quel est le bon titre des livres de Claire Favan ?

    Le ... intime ?

    Tueur
    Meurtrier
    Massacreur
    Tortionnaire

    10 questions
    41 lecteurs ont répondu
    Thème : Claire FavanCréer un quiz sur ce livre

    {* *}