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EAN : 9782213655833
280 pages
Fayard (19/12/2012)
3.95/5   28 notes
Résumé :
Paru en octobre 2009, Retour à Reims a rencontré un écho considérable et suscité de très nombreux débats. C'est à partir de cet accueil et des questionnements qu'il a fait surgir que Didier Eribon entreprend aujourd'hui de reprendre et d'approfondir le récit et les réflexions qui s'entrecroisaient dans cet ouvrage. En ancrant toujours, bien sûr, sa démarche dans l'expérience vécue et dans l'exploration d'une mémoire personnelle et d'une histoire familiale dont il s'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En complément de Retour à Reims, l'auteur poursuit sa réflexion d'une société qui n'a jamais cessé de maintenir les opprimés au plus bas de l'échelle sociétale.
Dans une réflexion personnelle et plus générale, il s'interroge aussi sur la valeur historique des écrits de ceux qui en parlent, qui en viennent, qui s'en sont affranchis pour naviguer dans des strates où ils peinent à trouver leur place.
L'histoire et sa mémoire vont principalement à ceux qui peuvent la raconter sur plusieurs générations, par leur filiation, leur patrimoine, leur aisance dans un monde qui semble fait pour eux.
Chez la classe dominée, il ne reste que peu de mémoire, au-delà de trois ou quatre générations, et aucune n'a eu le souci d'en laisser un témoignage personnel, intime et approfondi.
Chacun des livres de cet auteur pousse à se remettre en question quant à la sincérité de nos souvenirs et de nos transmissions, mais c'est aussi un merveilleux outil introspectif qui trouve le bon mot sans user de condescendance, il y a de la sincérité autant que de la rigueur dans cet ouvrage.
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critiques presse (2)
LaViedesIdees
07 janvier 2014
Une critique sociale autocentrée, qui fait l’économie de descriptions quantitatives et qualitatives de la réalité, qui monte en généralités et débarque à sa guise dans les bas étages des quartiers dominés du monde social en empruntant l’ascenseur de la théorie, ne risque-t-elle pas précisément de réduire l’entreprise sociologique à un exercice de pensée ?
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Bibliobs
17 juin 2013
Eribon nourrit sa réflexion de quelques instantanés de sa famille qui sont tout à fait saisissants. [...] Une subliminale déclaration d'amour au père.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Et s'impose à moi cette évidence flagrante : non pas ma mère, mais mes deux grand-mères furent, elles aussi des contemporaines exactes de Simone de Beauvoir. Elles sont nées l'une en 1909, l'autre en 1913. Et c'est en contrepoint des Mémoires d'une jeune fille rangée- sur l'enfance bourgeoise, le rapport à la culture et à la lecture, la possibilité des études - , et des volumes suivants (...), que leurs vies s'eclaireraient et prendraient sens. Leurs vies ? Que pourrais-je en dire ? J'en connais bien peu de choses en vérité. Elles n'ecrivaient pas leurs Mémoires, et rien ne subsiste de ce qui en constitua la trame au jour le jour. Ce que Péter Handke écrit de sa mère dans Le Malheur indifférent :"Elle était ; elle fut ; elle ne fut rien", je pourrais l'écrire de chacune de mes grand-mères. C'est cela : elle étaient ; elles furent ; elles ne furent rien. En tout cas, rien d'autre que ce qu'elles furent, dans le périmètre étroit de leurs existences ouvrières. D'elles, il ne reste rien, en dehors des souvenirs qui perdurent dans la mémoire de leurs enfants, quand ils sont encore là pour se souvenir, et dans celle, plus fragmentaire, plus incertaine, de leurs petits-enfants. Je suis l'un d'eux. Et je me demande : à qui est reconnu, je ne dirai pas le droit, mais plus simplement la possibilité, ou la faculté d'accéder à la visibilité, à la légitimité sociale d'une vie qui mérite d'être racontée comme celle d'une personne et non plus seulement comme élément d'un collectif, quelque soit le nom qu'on lui donne, et même s'il arrive - mais ce n'est plus guère le cas ! - que ce nom paraisse glorieux aux yeux de ceux qui le donnent (le "Peuple", la "Classe ouvrière "...) ?
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Bourdieu insiste aussi sur la difficulté pour des gens dont les histoires personnelles sont très hétérogènes, de coexister dans ces mêmes espaces de misère sociale - d'où les inévitables "erreurs de cible" : c'est le voisin, et donc le plus proche socialement, qui devient l'ennemi, et non les responsables politique ou la division de la société en classes, entités trop lointaines et trop abstraites pour paraître réelles.
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Des sentiments reçus, des préjugés peu glorieux peuvent continuer de cohabiter, dans notre vie quotidienne, avec la réflexion qui cherche à les analyser et à les défaire. Il n'est pas facile de se "déprendre de soi-même ", comme aurait dit Foucault, et il est sans doute infiniment plus facile de correspondre à sa propre pensée politique lorsqu'on est conservateur et qu'on adhère à l'ordre des choses - il suffit d'être bête et content de l'être, en se coulant dans la bêtise socialement autorisée qui n'apparaît comme de la "pensée" que parce qu'elle est, précisément, largement partagée et organise donc l'horizon donné des attentes - que lorsque l'on voudrait se donner pour tâche de changer les structures du monde (dans lesquelles on est nécessairement inséré) et de se changer soi-même.
L'orthodoxie - et la défense de celle-ci - est aisée; l'hérésie beaucoup moins, dont chacun sait, qui s'y est essayé, à quel point elle peut même être douloureusement vécue, et en tout cas perturbante, ou épuisante.
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Je m'arrête pour l'instant à l'idée que ce que nous sommes nous est "inculqué" par l'histoire sédimentée et l'ordre établi, et qu'il nous faut travailler à nous défaire, autant que faire se peut, du poids de ces inculcations.
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L'accès à la culture "légitime" marque le début de la trajectoire ascendante. Et, par conséquent de la "trahison de classe".
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Vidéo de Didier Eribon
Extrait du livre audio « Vie, vieillesse et mort d'une femme du peuple » de Didier Eribon lu par Irène Jacob. Parution numérique le 22 mai 2024.
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