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Citations sur La société comme verdict (6)

il n'y a pas de mémoire familiale ouvrière.
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Bourdieu insiste aussi sur la difficulté pour des gens dont les histoires personnelles sont très hétérogènes, de coexister dans ces mêmes espaces de misère sociale - d'où les inévitables "erreurs de cible" : c'est le voisin, et donc le plus proche socialement, qui devient l'ennemi, et non les responsables politique ou la division de la société en classes, entités trop lointaines et trop abstraites pour paraître réelles.
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Je m'arrête pour l'instant à l'idée que ce que nous sommes nous est "inculqué" par l'histoire sédimentée et l'ordre établi, et qu'il nous faut travailler à nous défaire, autant que faire se peut, du poids de ces inculcations.
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L'accès à la culture "légitime" marque le début de la trajectoire ascendante. Et, par conséquent de la "trahison de classe".
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Et s'impose à moi cette évidence flagrante : non pas ma mère, mais mes deux grand-mères furent, elles aussi des contemporaines exactes de Simone de Beauvoir. Elles sont nées l'une en 1909, l'autre en 1913. Et c'est en contrepoint des Mémoires d'une jeune fille rangée- sur l'enfance bourgeoise, le rapport à la culture et à la lecture, la possibilité des études - , et des volumes suivants (...), que leurs vies s'eclaireraient et prendraient sens. Leurs vies ? Que pourrais-je en dire ? J'en connais bien peu de choses en vérité. Elles n'ecrivaient pas leurs Mémoires, et rien ne subsiste de ce qui en constitua la trame au jour le jour. Ce que Péter Handke écrit de sa mère dans Le Malheur indifférent :"Elle était ; elle fut ; elle ne fut rien", je pourrais l'écrire de chacune de mes grand-mères. C'est cela : elle étaient ; elles furent ; elles ne furent rien. En tout cas, rien d'autre que ce qu'elles furent, dans le périmètre étroit de leurs existences ouvrières. D'elles, il ne reste rien, en dehors des souvenirs qui perdurent dans la mémoire de leurs enfants, quand ils sont encore là pour se souvenir, et dans celle, plus fragmentaire, plus incertaine, de leurs petits-enfants. Je suis l'un d'eux. Et je me demande : à qui est reconnu, je ne dirai pas le droit, mais plus simplement la possibilité, ou la faculté d'accéder à la visibilité, à la légitimité sociale d'une vie qui mérite d'être racontée comme celle d'une personne et non plus seulement comme élément d'un collectif, quelque soit le nom qu'on lui donne, et même s'il arrive - mais ce n'est plus guère le cas ! - que ce nom paraisse glorieux aux yeux de ceux qui le donnent (le "Peuple", la "Classe ouvrière "...) ?
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Des sentiments reçus, des préjugés peu glorieux peuvent continuer de cohabiter, dans notre vie quotidienne, avec la réflexion qui cherche à les analyser et à les défaire. Il n'est pas facile de se "déprendre de soi-même ", comme aurait dit Foucault, et il est sans doute infiniment plus facile de correspondre à sa propre pensée politique lorsqu'on est conservateur et qu'on adhère à l'ordre des choses - il suffit d'être bête et content de l'être, en se coulant dans la bêtise socialement autorisée qui n'apparaît comme de la "pensée" que parce qu'elle est, précisément, largement partagée et organise donc l'horizon donné des attentes - que lorsque l'on voudrait se donner pour tâche de changer les structures du monde (dans lesquelles on est nécessairement inséré) et de se changer soi-même.
L'orthodoxie - et la défense de celle-ci - est aisée; l'hérésie beaucoup moins, dont chacun sait, qui s'y est essayé, à quel point elle peut même être douloureusement vécue, et en tout cas perturbante, ou épuisante.
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