James Whistler : le peintre, le polémiste

l'évolution de son style est directement liée à sa meilleure maitrise du matériau. Son trait devient plus délicat, ses couleurs plus lumineuses. dans ses pastels il joue avec virtuosité de la texture, des effets de surface, du support coloré ou non pour rendre le pittoresque de l'atmosphère unique de la cité ou de la lagune.

A partir du milieu des années 1860, Whistler tente de concilier des attitudes, des styles extrême orientaux avec des acquis tels que les principes rigoureux de la tradition française du Réalisme auquel il a été initié par l'intermédiaire de Courbet. de ce fait il crée un art hybride au même titre qu'un certain nombre de ses contemporains.

au début de sa carrière, Whistler puise simultanément aux viviers des artistes des générations antérieures et à ceux d'autres traditions picturales; l'art classique de Velasquez, celui des maitres hollandais, mais aussi l'art extrême oriental l'intéresseront tout particulièrement.

dans de petits tableaux aussi différents que Note en bleu et opale: le soleil voilé gris et argent ou la mer en colère, l'artiste tend à rendre le maximum d'effets avec une grande économie de moyens: il tente de saisir les rapports de couleurs dominantes, les traits souples et vivant définissant des espaces "expressifs".

Dans ce cheminement sur la voie de l'austérité et de la simplifié à l'extrême, Whistler n'hésite cependant pas à combiner le noir avec des couleurs claires.

Si Whistler a besoin de la nature comme stimulus initial pour ses créations il prend toujours du recul par rapport à son inspiratrice, filtrant ses impressions dans sa mémoire et les rendant conformes aux schémas de son esprit.

Whistler s'oppose à l'immersion totale dans l'expérience visuelle prônée par les impressionnistes. il propose une sélection réfléchie d'arrangements et de combinaisons.

Whistler ne cherche pas à capter les effets passagers de la lumière, de l'atmosphère, du mouvement. il ne s'agit pas pour lui de saisir la minute qui passe mais au contraire un peu à la façon des japonais de transcender l'éphémère de chercher un équilibre hors du temps.

l'artiste jusque là a surtout employé la craie reconstituée pour réaliser des études, souvent les repentirs sont visibles et l'oeuvre ne parait pas achevée.

le premier travail de l'artiste est d'organiser ses formes sur la surface du tableau pour produire un dessin satisfaisant.