Cet ouvrage très complet et très détaillé de
François Ede relate la tentative avortée de Jacques Tati de présenter son premier long métrage, jour de fête, en couleur.
L'équipe a utilisé un procédé révolutionnaire en son temps, mais rapidement tombé dans l'oubli en raison de la complexité de sa mise en oeuvre.
Rapidement supplanté par le fameux Technicolor et par d'autres procédés plus simples que furent Agfacolor ou Eastmancolor, dont on ne remarque même plus la mention sur nos écrans, le procédé aurait pu conduire à un échec si l'équipe n'avait pas pris la précaution de filmer tous les plans avec deux caméras : une couleur et une N&B.
Par la suite, Tati a remanié son film à plusieurs reprises, comme il le fit avec toute son oeuvre et il colorisa certains plans, dont les fameux lampions et oriflammes de la place du village de Sainte Sévère sur Indre.
Bien que très technique, ce livre raconte une belle histoire, puisque c'est la fille de Jacques Tati,
Sophie Tatischeff, qui finira par coloriser le film réalisé par son père en 1947.
Bien que de nombreuses parts de l'héritage de Tati soient irrémédiablement perdues (la toute première bande son des Vacances entre autres), ces initiatives permettent aux spectateurs que nous sommes de retrouver une ambiance et une époque bien lointaines désormais.