Je ne vais mentir à personne, j'ai totalement flashé sur la couverture. Je ne me souviens même pas d'avoir lu le résumé, ou très vaguement… Très mauvaise habitude, je sais… Ce qui ne m'a pas empêché de passer un bon moment de lecture d'ailleurs, même si j'ai trouvé que quelques points n'étaient pas vraiment à mon goût.
Commençons déjà par ma lecture en anglais. Pas besoin d'un vocabulaire trop riche ou d'un champ lexical précis. Je n'ai eu aucune difficulté, alors que j'en suis en moyenne à seulement trois ou quatre livres dans la langue de
Shakespeare par an. le tout se lit assez rapidement et facilement, le public visé étant jeunesse.
Le genre du roman est assez difficile à définir par contre. Je dirais qu'il est un peu dans la veine des Chair de poule, donc avec une partie qui peut faire un peu peur, de l'aventure, et des « scientifiques » mégalomaniaques et fous. Violet, notre jeune héroïne, débarque en effet dans une ville s'appelant Perfect et le lendemain de son arrivée, ses parents et elle se retrouvent aveugles. Obligés de porter des lunettes tous les trois pour pallier à cette infirmité, on découvre rapidement que la perfection de la ville est plus que louche. Et ces fameuses lunettes ne seraient que l'iceberg d'une grande machination.
Assez angoissant dès le départ, on voit rapidement que quelque chose cloche. Et les soupçons grandissent au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire. Pas de réelles surprises cependant. le tout est mené de façon classique et sans anicroche. L'auteur a bien essayé d'ajouter des touches de fantaisie par-ci, par-là, je n'ai pas été transportée. Par contre, il y a une réflexion derrière le récit que j'ai trouvé fort sympathique. L'auteur met très vite en avant le côté négatif de la perfection. D'une part, par le biais de la perversion de cette lubie qu'ont plusieurs personnages. Ceux qui recherchent la perfection à tout prix, n'ont jamais rien de parfait. Ensuite par la mise en avant du fait que la perfection empêche d'une certaine façon la fantaisie. Etre parfait, prend un sens négatif. L'inverse n'est pas mieux, cela est aussi traité, peut-être de façon moins appuyé cependant. Après, et là, je dis bravo, les différences, la créativité, l'imagination… tout cela est clairement mis en avant. Ce sont des choses positives qui deviendront même peut-être la solution de tout. A méditer donc.
Côté personnages, j'ai beaucoup aimé Boy. Un jeune garçon débrouillard qui a grandit trop vite mais sans perdre son espièglerie. Il n'a pas eu une enfance heureuse en un sens mais il est tout de même le symbole de la réussite. Droit et intelligent, il réfléchit et n'a pas cette impulsivité dangereuse qu'ont certains. A contrario, Violet… j'ai eu du mal. La jeune fille est mignonne et a bon fond, mais elle est très souvent égoïste et fonce dans le tas sans penser aux conséquences. Elle a ses bons moments mais franchement, elle m'a plus agacée qu'autre chose et c'est bien dommage. D'autres arrivent aussi à sortir du lot comme William mais la part belle est tout de même aux deux enfants.
L'histoire suit son petit bonhomme de chemin, en nous présentant tout l'univers et l'historique de Perfect. La tension monte crescendo et franchement, c'est une bonne histoire dans le fond. Il y a trop de répétitions, pas assez de surprises, quelques moments « faciles » mais
A place called perfect se lit très bien. J'ai notamment réellement apprécié la réflexion de l'auteur, qui est un parallèle avec notre société plutôt bien trouvé.
Le livre se suffit à lui-même, même s'il semble qu'une suite soit en court. Je passerai probablement mon chemin par contre.