Rien qu'avec son résumé parlant d'huis-clos avec un tueur en série et une créature assoiffée de sang, j'étais interpelée… Or, la phrase d'accroche mentionnant
Stephen King et Stranger Things a réussi à me donner envie de lire ce titre dès qu'il est arrivé dans ma boîte aux lettres. Après lecture, je reconnais que «
le Dieu-caché » fait relativement écho à ces deux univers : on est dans une ville où les citoyens ont des secrets, on distingue du surnaturel ainsi qu'une tension qui monte crescendo. Il y a également des héros principalement adolescents qui vont mener l'enquête, puis s'allier à leurs géniteurs afin de se dresser face au danger. J'estime que le cocktail a bien fonctionné, notamment au début de l'ouvrage ! Hélas, vers la moitié du livre, je me suis rendu compte que l'auteur avait tendance à ralentir le rythme, s'attardant sur des échanges pas forcément intéressants et parfois répétitifs entre les personnages. Certes, sur un pavé comme celui-ci, il est difficile de proposer une pression constante qui monte crescendo sans jamais décroître. Toutefois j'ai vraiment trouvé qu'il y avait de longs moments plats. C'est dommage, car j'étais très prise par l'ambiance de cet endroit.
Grâce à une narration plurielle, on va faire la rencontre des habitants de Saint-Ferdinand, un village en apparence tranquille, mais qui abrite bien des secrets ! En effet, en plus d'être le lieu de résidence d'un assassin, la bourgade a le malheur de dissimuler une créature fantastique pas comme les autres… Un monstre doté d'une intelligence incroyable. Un être malin qui passe des marchés avec ceux qu'il croise. Une abomination qui tue bêtes et humains sans hésiter. Une entité divine bien déterminée à accomplir de funestes desseins, et ce, à n'importe quel prix ! Gare aux âmes sensibles : certains passages sont assez cruels, notamment avec le pauvre chat de Venus… Pour ma part, j'ai adoré faire la rencontre de ce fameux Dieu caché qui a répondu à toutes mes attentes, que ce soit dans ses actes, ses pensées ou ses talents surnaturels. Il a un comportement terrible… Je n'aurais pas aimé croiser sa route ! En tout cas, ses relations avec les habitants furent très intéressantes, en particulier avec les enfants du prologue ou avec la jeune Venus. Cette dernière fut une narratrice classique toutefois, j'ai pris plaisir à la suivre. Même si elle était parfois crédule, l'adolescente fut suffisamment curieuse, déterminée, vive, sensible et fonceuse pour me plaire. Daniel, le fils de l'inspecteur Stephen Crowley, fut également un protagoniste que j'ai aimé suivre. Son lien avec son père est difficile, assez complexe et orageuse. Il y a une véritable scission père/fils… Et pourtant, l'un ne va pas sans l'autre…
Si j'ai su apprécier Venus, Daniel et le monstre, je n'ai malheureusement pas su apprécier les autres villageois qui m'ont paru assez caricaturaux… C'est notamment le cas du reporter insistant et allant faire du forcing auprès des jeunes, du flic torturé par son passé et du médecin légiste aussi distant que bizarre. Un autre regret concerne l'idée de terreur : je n'ai absolument pas été effrayée par ma lecture. Certes, il y a eu des passages répugnants comme la mort du chat ou les innocents dont les os et les entrailles ont redécoré les murs néanmoins, cela reste de l'ordre du dégoût. Je m'attendais à plus de frissons ! Cela dit, l'absence de peur ne m'a pas empêchée de globalement apprécier ma lecture : on désire en apprendre plus sur la malédiction et de voir le monstre agir / espérer sortir de la remise. La tension, bien qu'en dents de scie, est présente. Elle donne envie de tourner les pages. Quant au dernier quart, il se révélera intense et très plaisant (sauf l'épilogue…). C'est donc un ouvrage non sans défauts, mais correct, prenant et de saison !
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