Citations sur Hysteria (23)
Dans le noir absolu, même prostrée et repentante, suppliant comme une misérable, peu importe où elle se cache, elle aura toujours ce qu'elle mérite ...
Les vilaines filles méritent d'être punies.
On l’a appelée Madame X, explique l’interne. La police nous l’a amenée dans la matinée du 18 février. Elle affirme ne se souvenir de rien, ni de son identité, ni de sa famille. Elle était couverte de sang à son arrivée, elle souffre de plusieurs contusions, mais rien qui pourrait expliquer tout ce sang
Olivia, cessez de vous flageller, de vous demander en qui vous pouvez avoir confiance, qui croire. Ayez-confiance en vous, en votre cœur.
J'inspecte chaque partie de mon corps, me contorsionne pour vérifier mon dos et mes fesses. Je me palpe, tâte mes mollets, mes biceps, ma poitrine, mon visage : je ne suis pas blessée. Certes, ma peau porte les marques de coups, mes os craquent, mes lèvres supportent le tiraillement de petites coupures ‒ ce qui explique probablement ce goût de ferraille dans ma bouche ‒, mais tout ce sang sur moi n'est pas le mien.
[...]
En une fraction de seconde, je ressens un gouffre immense m'engloutir, avaler toute logique, toute raison ; un trou noir grignote chacune de mes pensées, c'est le vide, le néant.
En une fraction de seconde, je ressens un gouffre immense m’engloutir, avaler toute logique, toute raison ; un trou noir grignote chacune de mes pensées, c’est le vide, le néant.
Je ne rêve pas, c’est pire qu’un cauchemar duquel on ne se réveille jamais, car je sais que je l’ai réellement vécu.
«…
Viens ici, sale pute, ne fais pas la maligne, ne te cache pas. Quand je t’aurai sous mes mains, tout sera rouge, rien que pour toi, garce !
…»
Mon corps est sans nul doute élancé, pourtant il n’est pas sans défauts. Mon regard chute sur mes avant-bras qui sont défigurés par de nombreuses brûlures de forme circulaire. Je remarque entre mes cuisses la même constellation de marques. Du bout des doigts, je repasse sur chacune d’elles, il y en a des dizaines concentrées dans l’intérieur de mes bras et de mon entrejambes.
Tout d’abord, je ne suis pas hideuse, je me trouve en toute franchise plutôt jolie. J’ai la peau claire et délicate, les contours du visage fins, le teint rosé, de grands yeux bleu clair. Je porte les cheveux mi-longs d’un blond vénitien qui ne me semble pas naturel. En effet, mes sourcils sont châtains. J’ouvre la bouche, inspecte ma dentition blanche et régulière, je fais le tour de moi-même, remarque mes fesses rebondies, mon ventre plat et ferme, mes longues jambes.
Je trouve cette réflexion futile et superficielle, mais je n’aimerais pas être laide. La vie est déjà suffisamment difficile, pour en plus se coltiner un physique ingrat.
Je me sais déjà mince, et de taille moyenne, je ne souffre d’aucune malformation ou d’aucun handicap, il me reste à découvrir l’image que je renvoie aux autres.
— J’ai besoin de vous, docteur, j’ai confiance en vous. Je suis sûre que cet autre médecin est très professionnel, mais vous êtes le seul à ne pas m’appeler madame X.
— Mademoiselle, je vous assure que c’est mieux ainsi, je n’aurai pas assez de temps à vous consacrer. Je suis très occupé et votre cas d’amnésie demandera de nombreux tests et analyses.
De nouveau, dans chacun de ses mots, je soulève un mensonge évident. Après tout, je devrais abandonner ; un médecin est un médecin, peu importe son nom. Je ne l’explique pas, pourtant, au fond de moi persiste l’assurance que lui réussira mieux qu’un autre.