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EAN : 9782849535103
144 pages
La Boîte à Bulles (18/09/2024)
3.93/5   15 notes
Résumé :
Arrêtée pour transport de produits stupéfiants, Jade se retrouve enfermée en maison d’arrêt. À sa sortie du quartier des nouvelles arrivantes, elle est aussitôt accueillie par Florence et Maryam, deux détenues membres du collectif des Pluri’elles.Ce collectif de prisonnières s’est fixé pour objectif d’améliorer les conditions de vie en prison en veillant à l’accueil des nouvelles arrivantes, en venant en aide aux détenues les plus fragiles, en obtenant certains droi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Cette BD nous fait suivre le parcours de Jade, condamnée à 24 mois de prison pour avoir servi de "mule" entre la Guyane et la métropole, de son entrée à la Maison d'Arrêt des Femmes à sa sortie.
Elle est accueillie par Florence et Maryam, membre du collectif "Pluri'Elles", créé en 2015, sous l'égide de Médecins du Monde dont l'objectif premier était d'améliorer la situation sanitaire des détenues mais qui a été élargi à l'amélioration générale des conditions de vie des femmes emprisonnées, qui représentent environ 3,7% de la population carcérale, souvent marginalisées.
Muriel Douru a écouté le témoignage de nombreuses détenues afin d'être au plus près de la réalité. Elle nous fait partager le quotidien de ces femmes en abordant les thèmes souvent tabou de la sexualité, de la drogue, de la santé, mais aussi celui des surveillantes qui expliquent comment elles conçoivent leur métier. Elle émet aussi des critiques à l'égard de l'extrême lenteur de la justice (attente de jugement depuis 3 ans et incarcération depuis), de la complexité des extractions (sortie escortée de prison pour aller à l'hôpital, au tribunal,..), des conditions de vie déplorables dans certaines grandes prisons comme Fresnes.
J'ai ressenti de la colère lorsque Muriel Douru nous explique pourquoi les femmes ne peuvent pas porter de débardeur même par canicule; devinez!!!!
pour ne pas exciter les surveillants; encore une fois, on fait supporter aux femmes, on les rend responsables de la faiblesse des pauvres petites choses masculines qui ne peuvent réfréner leurs pulsions. C'est le même discours qui prétend que si une femme se fait agresser, c'est parce qu'elle l'a cherché en portant des tenues affriolantes!!!!
J'ai été surprise de constater que le désespoir, la rage, la violence ne sont que très peu évoqués; il semble qu'il y ait un parti pris de l'auteure pour souligner les aspects positifs (sororité, empathie, bienveillance, écoute...) et pour oblitérer les aspects négatifs; cette impression est renforcée par des couleurs claires, lumineuses,du ciel bleu, des espaces ouverts et propres.
Cette BD complète très bien l'étude faite par Elvire Emptaz en 2023, intitulée "Je suis dehors. Quelle vie pour les femmes après la prison?" qui évoque l'après mais également l'enfermement. On y retrouve des points évoqués par cette BD, comme entre autres, la prison comme société dans la société, le choc carcéral mais aussi, paradoxalement en apparence, la peur de sortir, de quitter l'espace protégé que représente la prison pour certaines femmes en butte aux violences extérieures, à l'isolement, au rejet.
Une lecture passionnante, instructive et qui fait réfléchir.
#Sortirdelombre #NetGalleyFrance
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Jade arrive en prison après avoir été jugée et condamnée pour transports de stupéfiants. Dès son arrivée dans cette prison de femmes, elle est accueillie par Florence et Maryam, deux détenues membres du collectif des Pluri'elles. Ce collectif a vu le jour sous l'influence de Médecins du Monde et a pour vocation d'améliorer les conditions de détention.

Muriel Douru nous donne un reportage sans complaisance sur l'univers de la prison. Elle s'intéresse aux relations des détenues entre elles, mais aussi avec les surveillantes. Muriel Douru procède par petites touches à travers des échanges entre les détenues mais aussi par la présentation du quotidien dans un univers carcéral féminin.

Muriel Douru nous permet découvrir les réunions du groupe Pluri'elles, d'assister au débat et aux réflexions des détenues. Elle insiste sur la solidarité entre ses femmes. Toutes ne sont pas enfermées pour les mêmes motifs mais toutes respectent la situation de l'autre. Cette solidarité est-elle nécessaire ? Surement comme celle avec la plupart des surveillantes.

Améliorer les conditions de détention, c'est aussi préparer la sortie, le retour à la normalité, la réinsertion et éviter le retour à la case prison. C'est un enjeu de société. Responsabiliser les détenues, c'est leur permettre de mieux supporter leur quotidien, de ne pas trop penser à ce qu'elles ont laissé dehors, en particulier les enfants dont les pères sont plus ou moins présents ou plus ou moins absents.

Muriel Douru a su prendre en compte différents aspects de la détention, a su donner la parole à ces femmes sans voyeurisme mais avec une certaine compassion. Elle utilise un graphisme simple, épuré mais pas neutre.

Muriel Douru a voulu montrer ce qui se passe derrière les barreaux d'une prison féminine, sujet peu abordé. Belle réussite, sujet intéressant et approche documentaire sincère et honnête.

Un grand merci à La Boîte à Bulles et à Netgalley pour #Sortirdelombre #NetGalleyFrance.

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Jade arrive en prison. Elle est accueillie par Florence et Maryam, deux membres de Pluri'elles. Ces femmes détenues font partie du collectif, initié par Médecins sans frontières et destiné à améliorer les conditions de vie des femmes en prison.
A travers cet album, Muriel Douru s'attache à mettre en avant les oubliées tant de la société que du système carcéral, les femmes prisonnières, détenues dans des conditions loin d'être optimales. L'initiative de Pluri'elles, permet de faire entendre leurs voix et leurs idées pour améliorer les choses. Un collectif qui permet d'avoir plus de poids.
Si le sujet est vraiment intéressant, la narration autour de l'histoire de Jade est un peu plate. On peine un peu à s'attacher aux personnages et on ne s'implique pas forcément dans l'histoire autant qu'on pourrait.
Côté dessins, le trait de l'autrice est simple mais détaillé, parfaitement adapté au sujet. Il y a quelque chose d'épuré dans les décors, appuyant l'austérité du milieu,
Un album qui traite d'un sujet intéressant et primordial, vraiment bien traité.
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Plus je parcours d'oeuvres parues chez la Boîte à Bulles, plus j'adhère ! L'éditeur sait prendre des risques en parlant de sujets d'actualité sensibles comme l'immigration, l'Éducation Nationale, la violence institutionnelle, ou ici les droits des femmes purgeant une peine de prison. Et il le fait toujours avec beaucoup d'humanité, doté d'arguments-chocs propices à élargir les horizons de quiconque accepte de remettre en question ses acquis.

Inspirée de faits réels, cette bande-dessinée aborde l'arrivée de Jade en maison d'arrêt. Elle est très jeune, la vingtaine à peine entamée, coupée de sa famille et de sa Guyane natale à son arrivée en France métropolitaine. Et aussitôt arrêtée pour avoir voulu s'émanciper en jouant les mules. Alors qu'elle est rongée par l'angoisse au point de refuser de sortir de sa cellule pour aller à la promenade, Florence et Maryam la prennent sous leur aile, prenant le temps de répondre à ses questions, de la conseiller, de la guider dans cette nouvelle existence qu'elle n'a pas choisi. La peur laisse progressivement place à la curiosité, à la volonté de partager son vécu, ses valeurs, ses envies, ses regrets. On y découvre une prison bien loin d' « Orange is the New Black ». C'est un véritable lieu de vie où chacune tente de se relever malgré ses fautes et ses manquements. Un lieu où on dépanne une autre détenue en lui faisant parvenir des cigarettes par les fenêtres ouvertes, mais où parfois on s'adonne aussi à la violence en ostracisant les mères infanticides et les personnes transgenres. Les surveillantes y jouent leur rôle, sans avoir la matraque facile. Si tout ne va bien sûr pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, avec des fouilles qui se veulent aléatoires mais savent également viser une détenue à dessein, ces gardes sont souvent dans l'échange. Elles s'inquiètent de celles qui cherchent à mettre fin à leurs jours et luttent contre les préjugés de leur entourage qui estime qu'une détenue ne devrait par exemple pas avoir accès à la télévision.

C'est là que le message de Muriel DOURU prend son plein essor. Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre… Nous commettons tous des erreurs par moments, certaines plus graves que d'autres, effectivement, mais ne restons-nous pas des êtres humains malgré tout ? N'avons-nous pas gagné le droit d'être traitée décemment, avec un accès journalier à une cour ouverte, à une salle de bain, accès aux soins sans supplément « humiliation publique », le droit d'appeler nos proches sans y laisser nos fonds de poche, de maintenir le lien social avec l'au-dehors pour préparer l'après ? le droit à la résilience, tout simplement, celui de tomber et d'être autorisée à se relever sans que personne ne vienne rajouter des poids sur nos épaules au nom de concepts étriqués.

Grâce au collectif Pluri'elles que j'ai découvert entre les pages de ce documentaire-fiction, j'ai été témoin d'une humanité rare, belle dans ce qu'elle a paradoxalement de plus abimé par la vie et les autres, par les attentes brisées et les rêves inaccessibles. Certains parcours sont plus difficiles que d'autres à aborder, mais Muriel DOURU s'en sort à merveille, se montrant empathique et honnête dans sa démarche. Si un groupe de détenues s'échine à améliorer leur quotidien à toutes, d'autres préfèrent se replier sur elles-mêmes, à attendre que le temps passe. Et chacune respecte le positionnement de l'autre sans reproches ni cris. le dessin de l'autrice peut paraître d'un réalisme un peu maladroit, avec ses perspectives fragiles et ses décors minimalistes, mais il n'entame en rien la pertinence de son propos. Cette éthique de réciprocité qui attend de tout un chacun que l'on traite les autres comme l'on voudrait être traité à leur place. Parce que malheureusement, personne n'est à l'abri d'un dérapage, d'un coup de sang. Et parce que voir sa vie basculer du jour au lendemain est déjà une punition suffisante sans avoir par dessus le marché à subir la mesquinerie de gens mieux lotis dans la vie.

Cette bande-dessinée lumineuse et optimiste enchaîne les anecdotes pour nous brosser les réalités du quotidien en maison d'arrêt, dépeignant la face cachée d'une humanité en manque de repères et de bienveillance.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Il est vrai que, dans l'inconscient collectif, on se représente plus facilement le monde carcéral comme totalement masculin. Que des hommes emprisonnés, mais jamais les femmes.
Bien entendu, c'est faux. Chacun d'entre nous peut se retrouver en prison, même une mère ou une fille.
MURIEL DOURU nous rappelle ce fait via l'arrestation et la mise en écrou de JADE.
Cette dernière sera notre point de repère pour cerner ce qu'est une prison pour femmes en France. On est loin de ORANGE IS THE NEW BLACK, mais l'intervention en ce lieu de détention d'une association nommée PLURI'ELLES a pu faire gagner du terrain au bien-être des filles emprisonnées.
Dépendante de MÉDECINS DU MONDE qui a voulu s'attaquer aux problèmes des milieux carcéraux pour femmes, PLURI'ELLES est gérée par des détenues et sont aidées par l'autorité de l'établissement.
Les membres se réunissent régulièrement pour parler de ce qu'il se passe dans les couloirs et essaient de trouver des initiatives pour changer les choses surtout pour l'hygiène tant physique que mentale (prévention suicide, problème des cycles menstruels,...).
L'autrice arrive à nous plonger facilement grâce à des personnages attachants comme MARYAM et JADE. On peut ressentir leur tristesse, leur questionnement et de temps à autre leur joie, même de courte durée.
Les dessins sont très stylisés et les couleurs, malgré la gris de la prison, restent lumineuses et emplies d'espoir.

MURIEL DOURU a réalisé une belle bande dessinée sur un sujet qui paraît bizarrement tabou encore de nos jours. Elle y aborde énormément de thèmes, pourtant communs à notre société mais existants aussi en prison comme la drogue, le suicide, la sexualité, le harcèlement, la famille, le travail et la quête identitaire.

Un album très instructif, destiné essentiellement pour les ados de plus de 16 ans et les adultes au vu de passages parfois très sensibles.
Une BD surprise, surprenante, un peu douce-amère mais qui donne de l'espoir au sujet de ces femmes incarcérées, même si'il reste énormément à faire pour leur confort et leur santé en ces lieux.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et puis, elles peuvent pas faire grand-chose puisqu'on est déjà en prison !
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A un moment donné, la personne humaine prévaut sur son acte.
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Video de Muriel Douru (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Muriel Douru
L'intégralité de l'interview sur la plateforme france·tv https://bit.ly/3srfKxU C'est une séquence qui était passée quasiment inaperçue, au Muséum de l'Histoire Naturelle lorsque Nicolas Hulot présentait son plan biodiversité : des collègues qui rient en second plan. Des images très significatives selon Muriel Douru.
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